3 décembre
Ouvrons
les yeux à la lumière divine.
Ayons les oreilles attentives à la voix de Dieu…
(Règle de Saint Benoît – Prologue 9)
Ayons les oreilles attentives à la voix de Dieu…
(Règle de Saint Benoît – Prologue 9)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 52,1-5 (L'oratoire du monastère)
¹L'oratoire sera ce que signifie son nom. On n'y fera et on n'y
déposera rien d'étranger à sa destination. ²Après l'Œuvre de Dieu, tous les
frères sortiront dans un profond silence, et ils auront pour Dieu la révérence
qui lui est due ; ³de la sorte, si peut-être un frère veut y prier en son
particulier, il n'en sera pas empêché par l'importunité d'autrui. ⁴D'ailleurs,
si, à d'autres moments, un moine veut faire discrètement oraison, qu'il entre
simplement et qu'il prie: non pas avec des éclats de voix, mais avec larmes et
ferveur du cœur. ⁵À qui ne se conduirait pas ainsi, on ne permettra donc pas
de demeurer à l'oratoire après l'Œuvre de Dieu, de peur, comme il a été dit,
qu'il ne gêne autrui.
…
pour chaque jour
Chez les hommes qui prient, la parole et la demande doivent être bien
réglées, paisibles et modestes. Pensons que nous sommes en présence de Dieu. Il faut que le regard divin trouve plaisir à l'attitude
du corps et au ton de la voix. Autant
il est inconvenant de vociférer, autant il convient de prier avec modestie et
réserve. Le Seigneur nous a ordonné de prier dans le secret, dans des lieux
cachés et retirés et même dans notre chambre. C'est ce qui s'accorde le mieux
avec la foi, car nous devons savoir que Dieu est présent partout, qu'il entend
et voit tous les hommes, que par la plénitude de sa gloire il pénètre dans ce
qu'il y a de secret et de caché. Ainsi est-il écrit : Moi, je suis un
Dieu proche, et non un Dieu lointain. Si un homme s'enfonce dans des retraites,
est-ce que moi, je ne le verrai pas ? Est-ce que moi, je ne remplis pas le ciel
et la terre ? Et encore : En tout lieu les regards de Dieu
observent les bons et les méchants.
Lorsque, dans l'unité, nous nous rassemblons avec les frères, et que
nous célébrons les sacrifices divins avec le prêtre de Dieu, nous devons rester
attentifs à la modestie et au bon ordre. Nous ne devons pas éparpiller nos
prières en paroles informes ni jeter vers Dieu avec un bavardage bruyant une
requête qui devrait être recommandée par la modestie. Car Dieu écoute non la
voix mais le cœur. Et nous n'avons pas à attirer par nos cris l'attention de
celui qui voit les pensées. Le Seigneur le prouve quand il dit : Pourquoi
ces pensées dans vos cœurs ? Et dans un autre passage : Que
toutes les Églises le sachent : Moi, je sonde les reins et les cœurs.
Au premier livre des Rois, Anne, qui préfigure l'Église, observe cette
règle. Elle n'implorait pas Dieu à grands cris, mais le priait en silence et
modestement dans le secret de son cœur. Lorsqu'elle parlait, sa prière était
cachée, mais sa foi était manifeste : elle parlait non des lèvres mais du cœur,
car elle savait que Dieu entend ce langage. C'est pourquoi elle a obtenu ce
qu'elle demandait, car elle suppliait avec foi. L'Écriture le montre,
lorsqu'elle dit : Elle parlait dans son cœur, elle remuait les lèvres
mais on n'entendait pas sa voix et le Seigneur l'exauça. De même, nous
lisons dans les Psaumes : Parlez dans vos cœurs, et sur vos lits
regrettez vos fautes. Par Jérémie, le Saint-Esprit nous donne le même
enseignement : C'est dans notre esprit qu’il faut t’adorer, Seigneur.
Celui qui adore, mes frères bien-aimés, ne doit pas ignorer comment,
dans le Temple, à côté du pharisien, priait le publicain. Il ne levait pas les
yeux vers le ciel avec effronterie, il ne tendait pas les mains avec insolence.
Il se frappait la poitrine, il reconnaissait ses péchés intérieurs et cachés,
il implorait le secours de la divine miséricorde. Alors que le pharisien se
complaisait en lui-même ; il obtint d'être sanctifié de préférence à celui-ci.
Car il priait sans mettre l'espérance de son salut dans son innocence puisque
personne n'est innocent. Mais il priait en confessant ses péchés et sa prière
fut exaucée par celui qui pardonne aux humbles.
(SAINT CYPRIEN DE CARTHAGE [°v.200 – 〸258], Commentaire
sur la prière du Seigneur)

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