1 mars

… L’abbé se conduira avec discernement et modération.
(Règle de Saint Benoît 64,17)



La Règle de Saint Benoît…

RB 24,1-7 (Quelle doit être la mesure de l'excommunication)

¹La mesure de l'excommunication ou du châtiment doit être proportionnée à la gravité de la faute, ²et la gravité des fautes dépend du jugement de l'abbé. ³Si un frère est coupable de fautes légères, il sera privé de la table commune. Or, celui qui sera ainsi privé de la communauté de la table sera traité comme il suit: à l'oratoire, il entonnera ni psaume, ni antienne et ne récitera pas de leçon, jusqu’à ce qu'il ait donné satisfaction. Il prendra son repas seul, après le repas des frères : si, par exemple, les frères mangent à la sixième heure, ce frère ne le fera qu'à la neuvième; et si le dîner des frères est à la neuvième, le sien n'aura lieu que le soir, jusqu'à ce qu'il ait obtenu son pardon par une satisfaction convenable.


Ms Abbaye de Maredret


… pour chaque jour

L’application littérale des prescriptions du chapitre 24, « Quelle doit être la mesure de l’excommunication », n’est évidemment plus possible actuellement. On peut cependant en dégager quelques conseils inspirants pour aujourd’hui, non pas selon la lettre mais selon l’esprit. Selon la lettre, on sait que saint Benoît, comme ses prédécesseurs, hérite des pratiques pénitentielles canoniques de son temps : exclusion pour les fautes graves et réadmission au terme d’une pénitence publique imposée par l’évêque en fonction de la nature de la faute. Le schéma est parallèle dans les règles monastiques mais la législation antérieure était tâtonnante. Saint Benoît établit un système cohérent qui prévoit deux formes d’excommunication : une plus légère, comportant seulement la privation de la table commune et l’interdiction de lire ou chanter en soliste à l’église ; une autre, beaucoup plus radicale, dont il sera question au chapitre suivant.


(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « VIVRE EN FRÈRES, ‘Avant tout aimer Dieu de tout son cœur, ensuite le prochain comme soi-même’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 2, Saint-Léger éditions, 2017, p. 53-54.)











 28 février

S’efforcer plus à se faire aimer qu’à se faire craindre.
(Règle de Saint Benoît 64,15)



La Règle de Saint Benoît…

RB 23,1-5 (L'excommunication pour les fautes)

¹S'il se rencontre quelque frère récalcitrant ou désobéissant ou orgueilleux ou murmurateur ou qui viole en quelque point la sainte Règle ou les ordres de ses anciens, et cela avec mépris, ²il sera averti par ses anciens, une et deux fois selon le précepte de Notre-Seigneur, en particulier. ³S'il ne s'amende pas, on le réprimandera publiquement devant tous. Si, malgré cela, il ne se corrige pas, qu'il soit excommunié, s'il comprend la gravité de cette peine. Mais s'il est endurci, qu'il soit puni par un châtiment corporel.


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… pour chaque jour

Après avoir traité de l’office divin et de la prière, avant de mettre en place l’organisation matérielle du monastère, saint Benoît prévoit les cadres humains de cette organisation : les doyens sont les relais de l’autorité de l’abbé dans la vie quotidienne, l’abbé étant lui-même relais et signe de la présence du Christ. Si l’abbé tient la place du Christ à la tête de la communauté, tous les membres ensemble constituent son corps et chacun occupe, à l’intérieur de ce corps, une place propre, unique et indispensable. Cette place, l’abbé, les doyens, et tous au service les uns des autres, ont à la recevoir, à l’accepter et à la sauvegarder sans cesse. Car l’harmonie du corps communautaire est toujours menacée. Dans l’Église – cette Église en petit qu’est la communauté – le corps du Christ continue à souffrir, à mourir et à ressusciter chaque jour. Organiser la correction des fautes et la pénitence est une œuvre de résurrection, un moyen concret de soutenir la vie du corps par-delà les blessures qui l’atteignent tous les jours. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « VIVRE EN FRÈRES, ‘Avant tout aimer Dieu de tout son cœur, ensuite le prochain comme soi-même’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 2, Saint-Léger éditions, 2017, p. 45-46.)








 27 février

Que l’abbé haïsse les vices, mais qu’il aime les frères.
(Règle de Saint Benoît 64,11)



La Règle de Saint Benoît…

RB 22,1-8 (Comment dormiront les moines)

¹Les moines dormiront chacun dans un lit à part. ²Ils recevront une literie selon leur genre de vie et suivant qu'en aura disposé leur abbé. ³Si faire se peut, ils dormiront tous dans un même lieu. Si le trop grand nombre ne le permet pas, ils reposeront par dix ou par vingt, avec des anciens qui veilleront sur eux. Une lumière éclairera le dortoir continuellement jusqu'au matin. Ils dormiront vêtus, ceints d'une ceinture ou d'une corde. En dormant, ils n'auront point leurs couteaux à leur côté de peur que, pendant le sommeil, ils ne viennent à se blesser tout en dormant. Que les moines soient toujours prêts. Au signal donné, ils se lèveront aussitôt et s'empresseront à l'envi à l'Œuvre de Dieu, en toute gravité néanmoins et modestie. Les plus jeunes frères n'auront point leurs lits placés les uns près des autres, mais entremêlés parmi ceux des anciens. En se levant pour l'Œuvre de Dieu, les moines s'encourageront doucement les uns les autres, afin d'ôter tout sujet d'excuse aux somnolents.


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… pour chaque jour

Qui est le « pasteur d’Israël », sinon celui qui « jamais ne dort, ni ne sommeille, le gardien d’Israël » (Ps 120,4) ? Que nous veillions ou que nous dormions, le Pasteur veille toujours sur nous. Si déjà les troupeaux ordinaires sont en bonne garde, grâce à leur berger, à combien plus forte raison sommes nous en sécurité, sous la houlette de celui qui est à la fois notre pasteur et notre père ?

(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE, PSAUME 79 – « Pasteur d’Israël, prête l’oreille ! » [Serm. 47, 3-6], dans : Saint Augustin prie les Psaumes – Textes choisis et traduits par A.-G. Hamman, p. 145)








 26 février

L’abbé, une fois établi,
pensera sans cesse à la nature du fardeau qu’il a reçu,
et à Celui à qui il devra rendre compte de son administration. 
Qu’il sache qu’il lui faut aider bien plus que régir.
(Règle de Saint Benoît 64,7-8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 21,1-7 (Les doyens du monastère)

¹Si la communauté est nombreuse, on choisira quelques-uns d'entre les frères qui sont de bonne réputation et de sainte vie, et on les établira doyens. ²Ils veilleront en tout sur leurs décanies, conformément aux commandements de Dieu et aux ordres de leur abbé. ³On choisira pour doyens ceux des moines avec lesquels l'abbé puisse en toute sécurité partager son fardeau. On ne les choisira pas selon leur ancienneté dans la communauté, mais selon le mérite de leur vie et la sagesse de leur doctrine. Si, par hasard, l'un d'eux, enflé d'orgueil, mérite répréhension, on le corrigera une première, une deuxième et une troisième fois. S'il ne veut pas s'amender, on le déposera et on mettra à sa place un autre qui en soit digne. Nous établissons la même règle au sujet du prieur.


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… pour chaque jour

Avant tout, les doyens sont des hommes de foi, centrés sur les commandements divins et non sur eux-mêmes, obéissants et humbles. À cette unique condition, ils peuvent partager la charge de l’abbé et contribuer à conduire les autres vers Dieu. Même dans l’organisation pratique du monastère, dans l’exercice quotidien et courant du gouvernement, Dieu, toujours en cause, doit être recherché et montré par-dessus tout. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « L’ART DE GOUVERNER, ‘Servir plutôt que commander’ », Regard sur la Règle de saint Benoît n° 1, Saint-Léger éditions, 2017, p. 102.)










 25 février

Se prévenir d’honneur les uns les autres.
(Règle de Saint Benoît 63,17)



La Règle de Saint Benoît…

RB 20,1-5 (De la révérence dans la prière)

¹Lorsque nous avons une requête à faire aux puissants de la terre, nous n'osons le faire qu'avec humilité et respect. ²À plus forte raison faut-il supplier le Seigneur Dieu de l'univers en toute humilité et pure dévotion. ³Sachons bien que ce n'est pas l'abondance des paroles, mais la pureté du cœur et les larmes de la componction qui nous obtiendront d'être exaucés. La prière doit donc être brève et pure, à moins que peut-être la grâce de l'inspiration divine ne nous incline à la prolonger. Mais en communauté, la prière sera très courte, et, sur le signal du supérieur, tous se lèveront en même temps.


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… pour chaque jour

Pourquoi le psalmiste dit-il « des profondeurs » ? Il n’a pas dit seulement : « de ma bouche », « de ma langue » ; ses paroles ne sont pas l’effusion d’une pensée errante. Non, ce qu’il va dire vient du plus profond du cœur ; c’est beaucoup d’ardeur, c’est un grand désir, c’est le tréfonds de la pensée qui va s’exprimer. Telles sont les âmes des affligés ; elles mettent en branle le cœur tout entier ; elles appellent Dieu avec une douleur poignante ; et c’est pourquoi Dieu les entend. De telles prières ont un grand pouvoir : rien ne les renverse, rien ne les ébranle, même si le diable survenait avec une grande violence.
L’arbre vigoureux qui s’est profondément enraciné dans la terre, qui en a épousé les replis, résiste à la poussée des vents. Celui qui, au contraire, ne tient qu’à la surface de la terre est ébranlé au moindre souffle, il penche et bientôt gît sur le sol, déraciné. C’est ainsi que les prières qui jaillissent d’en bas et sont enracinées profond demeurent intenses et ne fléchissent pas. Rien ne peut les renverser, ni les pensées qui se présentent en grand nombre, ni les assauts du diable. Quant à celles qui ne sortent que de la bouche et des lèvres, qui ne jaillissent pas des profondeurs, elles ne peuvent pas monter jusqu’à Dieu, à cause de la tiédeur de celui qui prie. Il se trouble au moindre bruit ; une rumeur le détourne de sa prière. La bouche parle, mais le cœur est vide et la pensée absente.
Ce n’est pas ainsi que priaient les saints. Leur ferveur était telle que tout leur corps en était ployé. Pour prier, le bienheureux Élie cherchait d’abord la solitude ; puis il plaçait sa tête entre les genoux et, s’enflammant d’une grande ardeur, donnait libre cours à sa prière (cf. 1 R 18,42). Veux-tu maintenant le voir prier debout ? Vois-le se dresser vers le ciel et, ainsi dressé, faire tomber le feu sur la terre (ibid. 36-38). De même lorsqu’il voulut ressusciter le petit enfant de la veuve, il s’étendit tout entier sur lui et effectua ainsi cette résurrection (ibid. 17,19-22). Il n’était pas distrait comme nous, il ne bâillait pas ; son empressement à la prière était fervent. 

(SAINT JEAN CHRYSOSTOME, Homélie sur le Psaume 129 (PG 55, 373-377), dans :  Les Psaumes commentés par les Pères, Textes traduits, notes et tables par Sœur Baptista Landry osb, Introduction, choix et conseils de travail par A.-G. Hamman, Collection « Les Pères dans la foi », DDB, 1983, p. 305-306.)








 24 février

Ce que tu ne veux pas qu’on te fasse,
ne le fais pas à autrui.
(Règle de Saint Benoît 61,14)



La Règle de Saint Benoît…

RB 19,1-7 (Le maintien pendant la psalmodie)

¹Partout nous croyons fermement que Dieu est présent et que les yeux du Seigneur considèrent en tout lieu les bons et les méchants. ²Mais surtout il faut le croire fermement lorsque nous assistons à l'office divin. ³Ayons donc toujours dans la mémoire ce que dit le Prophète: « Servez le Seigneur dans la crainte. » Et encore: « Psalmodiez avec sagesse. » Et: « Je te chanterai en présence des anges. » Considérons donc comment nous devons nous tenir en présence de Dieu et de ses Anges, ⁷et tenons-nous pour psalmodier de manière que notre esprit soit en accord avec notre voix.


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… pour chaque jour

(Il va) là où le chant ne manque jamais de souffle, là où le monde n’est plus qu’une seule note élémentaire tenue infiniment, une seule corde de lumière vibrant éternellement en tout, partout. 

(CHRISTIAN BOBIN, Le Très-Bas, Coll. L’un et l’autre, dirigée par J.-B. Pontalis, Éditions Gallimard, 1992, p. 56)








 23 février

En tout lieu, c’est un seul Seigneur que l’on sert…
(Règle de Saint Benoît 61,10)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,12-19 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

¹²À Vêpres, on chantera tous les jours quatre psaumes, ¹³à partir du cent neuvième jusqu'au cent quarante-septième, ¹⁴exception faite de ceux qui sont réservés pour d'autres Heures, à savoir depuis le cent dix-septième jusqu'au cent vingt-septième, plus le cent trente-troisième et le cent quarante-deuxième. ¹⁵Tous les autres se diront à Vêpres. ¹⁶Mais comme il manque trois psaumes (pour le nombre voulu), on divisera (en deux) les plus longs, à savoir les psaumes cent trente-huit, cent quarante-trois et cent quarante-quatre. ¹⁷Quant au cent seizième, très court, on le joindra au cent quinzième. ¹⁸L'ordre des psaumes de Vêpres étant ainsi réglé, le reste de cet office, c'est-à-dire les leçons, répons, hymne, verset et cantique, se dira comme nous l'avons indiqué plus haut. ¹⁹À Complies, on répètera tous les jours les mêmes psaumes, savoir les psaumes quatre, quatre-vingt-dix et cent trente-trois. ²⁰L'ordre de la psalmodie du jour étant ainsi disposé, tous les autres psaumes qui restent seront distribués également entre les sept Vigiles de la semaine, ²¹ceux qui sont trop longs étant divisés en deux, de sorte qu'il y en ait douze pour chaque nuit. ²²Avant tout cependant nous tenons à dire que, si quelqu'un ne goûte pas cette distribution des psaumes, il en adopte une autre qu'il jugera meilleure. ²³Qu'il soit bien entendu toutefois que le psautier de cent cinquante psaumes sera récité intégralement chaque semaine et recommencé chaque dimanche à Vigile. ²⁴En effet, des moines qui, au cours de la semaine, psalmodient moins que le psautier avec les cantiques habituels se montrent par trop mous dans le service qu'ils ont voué. ²⁵La tâche que nos saints Pères, comme nous le lisons, accomplissaient courageusement en un seul jour, puissions-nous du moins, dans notre tiédeur, nous en acquitter en une semaine entière!



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… pour chaque jour


Quand vient l’heure de descendre dans l’ombre,
lorsque d’autres remontent vers le jour :
Nous te louons, Dieu sans changement !


Si notre âme est submergée de tristesse,
si l’esprit touche à la sérénité :
Nous te prions, Dieu compatissant !


Quand la nuit renvoie les cris de l’angoisse,
Lorsque danse la fête de la vie :
Nous te chantons, Dieu fidèle et sûr !


Tu nous offres sous ton aile un refuge
pour guérir la douleur du cœur humain :
Père très grand, nous te bénissons !


Quand s’apaise enfin le mal qui nous ronge,
dans l’intime, distille la douceur :
Père très bon, nous te glorifions !


Quand ton souffle en notre chair se recueille,
ta parole recrée en nous son corps :
Père très saint, prends pitié de nous !

CFC (Joseph Gelineau)
Lit 95 1995








 22 février

On n’accordera pas facilement l’entrée du monastère
à celui qui vient s’y engager dans la vie religieuse…
(Règle de Saint Benoît 58,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,7-11 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

À Tierce, Sexte et None du lundi on dira les neuf sections qui restent du psaume cent dix-huit, à raison de trois sections pour chaque Heure. Le psaume cent dix-huit aura donc été achevé en deux jours, à savoir le dimanche et le lundi. Cela étant, le mardi à Tierce, Sexte et None on dira trois psaumes, depuis le cent dix-neuvième jusqu'au cent vingt-septième, ce qui fait neuf psaumes. ¹⁰Ces psaumes sont répétés aux mêmes Heures, chaque jour jusqu'au dimanche. De même pour ce qui est des hymnes, leçons et versets, on gardera tous les jours la disposition uniforme qui a été établie. ¹¹Mais le dimanche on recommencera toujours par le psaume cent dix-huit.


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… pour chaque jour


Pourquoi te chercher au tombeau
Et te pleurer comme un absent
?
La tombe est le berceau
O
ù
naquit le Vivant.


Pourquoi repriser sur du vieux
Quand ta lumière nous revêt
?
Ton corps victorieux
Ressuscite à jamais.


Pourquoi s'attrister en chemin
Jeter la cendre sur les fleurs
?
La mort n'ach
è
ve rien
Quand c'est elle qui meurt.


Pourquoi s'attarder au passé
?
Hier n'est plus
! C'est aujourd'hui!
Voici l'
éternité

Qui prend corps dans nos vies.


CFC (f. Gilles)
Lit 66 1988









 21 février

Qu’en tout Dieu soit glorifié.
(Règle de Saint Benoît 57,8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,1-6 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

¹D'abord on dira le verset: Dieu, viens à mon aide; Seigneur, hâte-toi de m'aider, et le Gloria. Puis viendra l'hymne propre à chaque Heure. ²Ensuite, à Prime, le dimanche, on dira quatre sections du psaume cent dix-huit; ³aux autres Heures, c'est-à-dire à Tierce, Sexte et None, on récitera trois sections du même psaume. À Prime du lundi, on dira trois psaumes, à savoir le premier, le second et le sixième; ainsi de suite, chaque jour à Prime, jusqu'au dimanche, on continuera, en suivant leur ordre, à réciter trois psaumes jusqu'au psaume dix-neuf: toutefois on partagera en deux les psaumes neuf et dix-sept. De cette façon, les psaumes du dimanche commenceront toujours par le psaume vingt.


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… pour chaque jour


Tu es l’éveil et la Parole ;
Ta voix d’eau vive sur nous fait éclore
Ce jour confiant, cet éclat de rosée,
Printemps de Dieu en Galilée !


Tu es le sang, tu es la sève ;
Ta mort de gloire tressaille en genèse
D’un jour sans soir, d’une immense clarté :
Soleil vainqueur, Ressuscité.


Tu es la vie toujours nouvelle ;
Ton nom de braise en nos cœurs est promesse
Du jour où passe le Souffle de Dieu :
Nous renaîtrons alors du Feu !


Ton seul regard lève l’aurore ;
Le temps s’éloigne et voici que s’approche
Ton jour limpide où plus rien dans nos yeux
N’obscurcira ta joie de Dieu.


CFC (f. Gilles)
Lit 95 1995 Lit 88









 20 février

Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ…
(Règle de Saint Benoît 53,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 17,1-10 (Combien de psaumes il faut dire à ces mêmes heures)

¹Nous avons jusqu'ici réglé l'ordre de la psalmodie pour les Vigiles et les Laudes; voyons maintenant ce qui concerne les heures suivantes. ²À Prime, on dira trois psaumes séparément et non sous un seul Gloria ; ³mais avant de commencer ces psaumes on dira l'Hymne de la même Heure, après le verset « Dieu, viens à mon aide ». Après les trois psaumes, on récitera une leçon, le verset, le Kyrie eleison, et le renvoi. Les offices de Tierce, Sexte et None se célèbreront de la même manière, c'est-à-dire: le verset « Dieu, viens à mon aide », l'hymne de ces Heures, trois psaumes, une leçon, le verset, Kyrie eleison, puis le renvoi. Si la communauté est nombreuse, on dira les psaumes avec antiennes; sinon on psalmodiera d'un trait. La réunion de Vêpres se composera de quatre psaumes avec antiennes ; ensuite, on récitera la leçon, le répons, l'hymne, le verset, le cantique de l'Évangile (Magnificat), la litanie, et par l'oraison dominicale se fera le renvoi. À Complies, on récitera simplement trois psaumes d'un trait, sans antienne, ¹⁰puis l'Hymne de cette Heure, une leçon, le verset, le Kyrie eleison, et, par la bénédiction se fera le renvoi.


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… pour chaque jour


Matin du monde
Où Dieu rêva
D'écrire pour les siècles l'unique poème :
Prenant la mer
Pour baptistère
Il profère l'espace au vent de son haleine.



Matin du monde
Où Dieu créa
En élevant les yeux vers la nuit esseulée :
Le pur éclat
De son regard
Fait éclore la terre à son humanité.



Matin du monde
Où Dieu parla
Et sa Parole prit la forme de ses doigts :
Il nous pétrit
Chair et esprit
Homme et femme au pays de la première fois.
 

CFC (f. Gilles)
Lit 66 1988