1 octobre

Tenir pour certain qu’en tout lieu Dieu nous regarde.
(Règle de Saint Benoît 4,49)

Basilique Saint-Benoît - Maredsous 1872-2022

La Règle de Saint Benoît…

RB 7,34 (L'humilité)

³⁴Tel est le troisième degré d'humilité: se soumettre au supérieur en toute obéissance, pour l'amour de Dieu, à l'imitation du Seigneur, dont l'apôtre dit :  « Il s'est fait obéissant jusqu'à la mort. »



❋ ❋ ❋

… pour chaque jour

Ne soyez pas comme des esclaves qui servent leur maître dans l’espoir d’en être récompensés, mais soyez comme des serviteurs qui rendent hommage à leur maître sans rien attendre pour prix de leur fidélité. Alors la crainte de Dieu sera vraiment en vous.

(Pirké Avot, Maximes des Pères)

 

(PRÉCEPTES DE VIE ISSUS DE LA SAGESSE JUIVE, Rassemblés et présentés par Pierre Itshak Lurçat, Presses du Châtelet, 2001, p. 23)







 30 septembre

Désirer la vie éternelle de toute l’ardeur de l’esprit.
(Règle de Saint Benoît 4,46)


La Règle de Saint Benoît…

RB 7,31-33 (L'humilité)

³¹Voici le deuxième degré d'humilité: ne pas aimer sa volonté propre, ni se complaire dans l'accomplissement de ses désirs, ³²mais bien plutôt imiter dans sa conduite cette parole du Seigneur: « Je ne suis pas venu faire ma volonté mais celle de celui qui m'a envoyé. » ³³L'Écriture dit encore: « Le plaisir encourt la peine, l'effort procure la couronne. »



✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

Celui qui trouve sa joie dans le mal sera condamné, mais celui qui domine ses plaisirs couronne sa propre vie.
Celui qui maîtrise sa langue vivra sans conflit ; qui déteste le bavardage se soustrait au mal.
Ne répète jamais les on-dit : tu n’y perdras rien. 

(Siracide 19,5-7 – La Bible – AELF)







 29 septembre

Mettre en Dieu son espérance.
(Règle de Saint Benoît 4,41)


La Règle de Saint Benoît…

RB 7,24-30 (L'humilité)

²⁴Il faut par conséquent se garder du désir mauvais, parce que la mort est placée à l'entrée même du plaisir. ²⁵C'est pourquoi l'Écriture nous donne ce commandement: « Tu ne suivras pas tes convoitises. » ²⁶Si, donc, « les yeux du Seigneur considèrent les bons et les méchants, » ²⁷si, du haut du ciel, le Seigneur regarde continuellement les enfants des hommes, pour voir « s'il en est un qui ait l'intelligence et qui cherche Dieu » ; ²⁸si, enfin, les anges, commis à notre garde, lui rapportent quotidiennement, jour et nuit, nos actions, concluons, mes frères, qu'à toute heure nous devons être vigilants. ²⁹Craignons, en effet, que, selon la parole du Psalmiste, Dieu ne nous surprenne à quelque moment « dévoyés dans le péché et devenus mauvais. » ³⁰S'il use d'indulgence en ce temps-ci, parce qu'il est bon et attend que nous nous corrigions, redoutons qu'il ne nous dise un jour: « Tu as fait cela et je me suis tu. »

✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

Sachez qu’il y a au-dessus de vous un œil qui vous observe, une oreille qui vous écoute et un livre où toutes vos actions sont inscrites.

(Pirké Avot, Maximes des Pères)

(PRÉCEPTES DE VIE ISSUS DE LA SAGESSE JUIVE, Rassemblés et présentés par Pierre Itshak Lurçat, Presses du Châtelet, 2001, p. 24)







 28 septembre

Ne point rendre le mal pour le mal.
(Règle de Saint Benoît 4,29)


La Règle de Saint Benoît…

RB 7,19-23 (L'humilité)

¹⁹Quant à notre volonté propre, il nous est défendu de la faire par ces termes de l'Ecriture: « Renonce à tes volontés », ²⁰et, de plus, nous demandons à Dieu dans l'oraison dominicale que sa volonté se fasse en nous. ²¹C'est donc avec raison qu'on nous enseigne de ne pas faire notre volonté. Par là, nous prenons garde à ce que dit l'Ecriture: « Il y a des voies qui semblent droites aux hommes et dont le terme aboutit au fond de l'enfer »; ²²par là encore nous nous préservons de ce qui est dit des négligents: « Ils se sont corrompus et se sont rendus abominables par leurs passions. » ²³Quant aux désirs de la chair, croyons aussi fermement que Dieu nous est toujours présent, suivant la parole du Prophète au Seigneur: « Tous mes désirs sont devant toi. »

✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

(…) l’homme qui trouve son refuge dans la prière et s’y attache, voit dans les souffrances, les contrariétés et les outrages une condescendance de Dieu, qui daigne intervenir en sa vie pour le corriger et achever en lui le miracle de l’humilité. Par la persévérance dans la prière, l’homme reçoit finalement l’esprit d’abandon et de soumission à la volonté divine ; la grâce éclaire son intelligence pour lui faire voir combien son salut dépendait en fait de la façon dont il allait accepter les souffrances, les contrariétés, les maladies et toute humiliation. De plus en plus, il se range du côté de la volonté divine, jusqu’à l’entière soumission de sa propre volonté, la suppression de son désir propre. Tout son bonheur consiste désormais à accomplir la volonté de Dieu ; il y trouve son plus grand plaisir, même dans les circonstances les plus pénibles.

(MATTA EL MASKINE, Conseils pour la prièreMonastère de Saint-Macaire au désert de Scete, Wadi el Natroun, [La traduction française a été publiée dans la revue Irénikon, 1986, p.451-481], p. 28-29)







 27 septembre

Dire la vérité de cœur comme de bouche.
(Règle de Saint Benoît 4,28)


La Règle de Saint Benoît…

RB 7,10-18 (L'humilité)

¹⁰Voici donc le premier degré d'humilité: se remettant toujours devant les yeux la crainte de Dieu, il consiste à fuir toute négligence et à se rappeler sans cesse tout ce que Dieu a commandé. ¹¹On repassera constamment dans son esprit, d'une part, comment la géhenne brûle, pour leurs péchés, ceux qui méprisent Dieu, et comment, d'autre part, la vie éternelle récompense ceux qui le craignent. ¹²Se gardant, à toute heure, des péchés et des vices des pensées, de la langue, des mains et de la volonté propre, ainsi que des désirs de la chair, ¹³l'homme estimera que Dieu, du haut du ciel, le regarde à tout moment, qu'en tout lieu le regard de la divinité voit ses actes et que les anges les lui rapportent à tout moment. ¹⁴Le Prophète nous le révèle, lorsqu’il affirme que Dieu est toujours présent à nos pensées: « Dieu scrute les cœurs et les reins »; ¹⁵et de même: « Le Seigneur connaît les pensées des hommes », ¹⁶et encore: « Tu as compris de loin mes pensées », ¹⁷et: « La pensée de l'homme te sera découverte. » ¹⁸Aussi, pour être vigilant sur ses pensées perverses, le vrai moine répètera toujours dans son cœur: « Je serai sans tache devant lui, si je me tiens en garde contre mon iniquité. »

✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

Le psalmiste dit : « Où irai-je loin de ton esprit ? Où fuirai-je loin de ta face ? Si j’escalade le ciel, tu es là, si je me couche dans l’enfer, te voici. » Il est au ciel, il est sur la terre, il est dans l’enfer. Que fait alors le chercheur ? S’il m’entend, qu’il cherche avec la Samaritaine une montagne et un temple, où trouver Dieu, à Jérusalem, à la montagne de Samarie.
Qu’il ne se hâte pas vers un temple visible, qu’il ne cherche pas un sanctuaire où rejoindre Dieu. Qu’il soit lui-même le temple et Dieu viendra à lui. Dieu ne sait ni mépriser, ni fuir, ni dédaigner ; il daigne au contraire. « Le père et moi viendrons à lui » (Jn 14,23). À lui : à celui dont il parlait plus haut, qui l’aime, qui observe ses commandements, garde ses lois, aime Dieu et aime le prochain. « Et nous ferons en lui notre demeure. »
Dieu ne se sent pas à l’étroit dans le cœur des croyants, lui qui trouvait trop étroit le temple de Salomon. Ne crains pas la venue de ton Dieu, ne crains pas son amitié. Il ne te mettra pas à l’étroit, lorsqu’il viendra ; il t’agrandira plutôt. Pour que tu saches qu’il t’agrandira, il ne t’a pas seulement promis sa venue mais l’espacement : « J’y marcherai ». Tu vois, si tu aimes, l’espace qu’il te donne. Vois l’immensité de l’amour : « L’amour de Dieu s’est répandu dans nos cœurs » (Rm 5,5). 

(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE, PSAUME 138 – « Où fuirai-je loin de ta face ? » [Serm. 23, 6, 7], dans : SAINT AUGUSTIN PRIE LES PSAUMES, Textes choisis et traduits par A.-G. Hamman, p. 228)







 26 septembre

Ne jamais perdre la charité.
(Règle de Saint Benoît 4,26)


La Règle de Saint Benoît…

RB 7,5-9 (L'humilité)

Si donc, mes frères, nous voulons atteindre au sommet de l'humilité parfaite, et parvenir rapidement à cette hauteur céleste, à laquelle on monte par l'humilité dans la vie présente, il nous faut monter et dresser par nos actions cette échelle qui apparut en songe à Jacob. Il y voyait des anges descendre et monter. Cette descente et cette montée assurément ne signifient pas autre chose pour nous sinon que l'on descend par l'élèvement et que l'on monte par l'humilité. L'échelle en question, c'est notre vie en ce monde, que le Seigneur dresse vers le Ciel, si notre cœur s'humilie. Les côtés de cette échelle figurent notre corps et notre âme; sur ces côtés, l'appel divin a disposé divers degrés d'humilité et de perfection à gravir.

✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

Tel qu’on peut l’y voir, agenouillé sur les pierres ou allongé sur l’herbe, priant ou dormant, oui, tel qu’on peut le voir il a quatre mille ans. Quatre mille ans et des poussières. Il vient en droite ligne d’Abraham. Ses cousins, ses neveux et ses oncles sont là auprès de lui, couchés dans la Bible où ils récitent un psaume du roi David – le secrétaire bien-aimé du Dieu puissant. S’ouvre devant lui, à cette heure, une carrière de fou ou de saint. La différence au départ est inexistante. C’est après qu’elle s’agrandit, c’est après qu’elle se voit. Mais au départ le fou et le saint se ressemblent comme deux frères jumeaux. Au départ ils disent tous deux la vérité. Au départ le fou et le saint ont cette même insensée prétention de dire la vérité. C’est après que cela se gâte. Le fou est celui qui, énonçant la vérité, la rabat sur lui, la capte à son profit. Le saint est celui qui, énonçant la vérité, la renvoie aussitôt à son vrai destinataire, comme on rajoute sur une enveloppe l’adresse qui manquait. Je dis le vrai donc je ne suis pas fou, dit le fou. Je dis le vrai mais je ne suis pas vrai, dit le saint. Je ne suis pas saint dit le saint, seul Dieu l’est, à qui je vous renvoie. Les fous et les saints se côtoient dans l’Histoire. Ils se frôlent, ils se cherchent et parfois se rencontrent pour le plus grand malheur du fou, pour son plus beau désastre. (…) Le fou est dans la compagnie des morts. Il a son visage tourné vers l’ombre. Plus rien ne lui arrive que du passé. Il ne peut se lier à rien ni personne, il ne peut nouer aucune histoire vivante avec les vivants. Le saint a son visage tourné comme une proue vers ce qui vient de l’avenir pour féconder le présent – pollen de Dieu transporté par toutes sortes d’anges. Le saint n’en finit pas de relier le proche au lointain, l’humain au divin, le vivant au vivant. 

(CHRISTIAN BOBIN, Le Très-Bas, Coll. L’un et l’autre, dirigée par J.-B. Pontalis, Éditions Gallimard, 1992, p. 75-77)









25 septembre

Ne rien préférer à l’amour du Christ.
(Règle de Saint Benoît 4,21)


La Règle de Saint Benoît…

RB 7,1-4 (L'humilité)

¹La divine Écriture, mes frères, nous crie: « Quiconque s'élève sera humilié, et qui s'humilie sera élevé. » ²En parlant ainsi, elle nous montre que tout élèvement est une espèce d'orgueil ; ³et c'est ce dont le Prophète déclare se garder, lorsqu'il dit: « Seigneur, mon cœur ne s'est point élevé et mes yeux ne se sont point levés: je n'ai point marché dans les grandeurs ni dans des merveilles au-dessus de moi. » Mais que m'arriverait-il « si je n'avais pas eu d'humbles sentiments, si j'avais élevé mon âme? Tu me traiterais comme l'enfant qu'on enlève du sein de sa mère. »


✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

Qu’il est bon de pouvoir ouvrir son cœur et de supplier Dieu jusqu’à ce que les larmes coulent de nos yeux et que l’on se présente à Dieu comme le petit enfant qui appelle ses parents.

(Rabbi Nahman de Bratslav)

(PRÉCEPTES DE VIE ISSUS DE LA SAGESSE JUIVE, Rassemblés et présentés par Pierre Itshak Lurçat, Presses du Châtelet, 2001, p. 86)






 

 24 septembre

Honorer tous les hommes.
(Règle de Saint Benoît 4,8)


La Règle de Saint Benoît…

RB 6,1-8 (La retenue dans le langage)

¹Faisons ce que dit le prophète: « J'ai résolu de surveiller toutes mes voies, pour ne pas pécher par ma langue; j'ai placé une garde à ma bouche, je me suis tu et humilié, et je me suis abstenu même de parler de choses bonnes. » ²Le prophète nous montre par là que, si l'on doit quelquefois s'interdire de bons discours par amour du silence, à plus forte raison faut-il retrancher les paroles mauvaises pour éviter la peine due au péché. ³C'est pourquoi, étant donnée l'importance du silence, on n'accordera que rarement aux disciples, fussent-ils parfaits, la permission de parler même de choses bonnes, saintes et édifiantes. Il est écrit, en effet: « Tu n'éviteras pas le péché en parlant beaucoup » ; et ailleurs: « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » De fait, s'il appartient au maître de parler et d'enseigner, il convient au disciple de se taire et d'écouter. En conséquence, s'il faut demander quelque chose au supérieur, on le fera en toute humilité, soumission et respect. Quant aux bouffonneries, aux paroles oiseuses et qui portent à rire, nous les bannissons pour jamais et en tout lieu, et nous ne permettons pas au disciple d'ouvrir la bouche pour de tels propos.

✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

« Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange. »
Je ne pourrai pas faire connaître ta justice si tu ne m’ouvres pas les lèvres. C’est toi qui fermes la bouche des orgueilleux et rends éloquente la langue des tout-petits (Sg 10,21). Jusqu’à présent, c’est moi, moi-même qui ai ouvert ma bouche et, à cause de mes paroles futiles, j’ai contracté le péché. Maintenant je désire que ce soit toi qui l’ouvres, car je désire ardemment ne dire que ce que tu m’auras mis sur les lèvres. Dieu ouvre les lèvres de celui qui fait attention à ce qu’il dit, au moment de le dire, au lieu où il parle et à la personne à qui il s’adresse. La sagesse de Dieu a dit : « Le Seigneur m’a donné une langue de disciple » (Is 50,4) qui parle quand il le faut. C’est avec raison qu’on l’appelle sage, celui qui a appris du Seigneur le moment où il lui faut parler. On ne peut qu’être d’accord avec l’Écriture quand elle dit : « Un homme sage se tait jusqu’au bon moment » (Si 20,7). De la même source encore : « Pour ta bouche fais porte et verrou et pour tes paroles balance et poids » (ibid. 28,25 [ou 28]). Il se pourrait que le Prophète l’ait demandée au Seigneur pour lui, cette porte, lorsqu’il disait : « Place, Seigneur, une garde à ma bouche et une porte de défense à mes lèvres » (Ps 140,3). Nous devons clore notre bouche et faire bien attention à ce que personne ne fasse jaillir de nous une parole de colère et que nous ne payions l’injure par l’injure.

Un poids est posé aussi sur nos paroles et la balance s’abaisse pour que tout ce qui nous disons soit assaisonné d’humilité et exactement pesé. N’ouvrons donc la bouche que pour des propos pesés au poids de la justice, ce qui suppose bon sens, modération des paroles, force de l’expression. N’ouvrons pas la bouche pour parler avant que cela ne convienne ; examinons nos paroles : faut-il taire cela ? faut-il parler contre un tel ? le moment est-il venu de tenir ce propos ? enfin, que nos paroles ne s’écartent pas de la retenue. Qu’on n’entende jamais les éclats d’une parole messéante, ou déshonnête, ou jalouse. N’est-il pas vrai que cela dépasse nos forces ? et qu’il nous faut le recevoir du donateur de toute grâce ? Écrions-nous avec le prophète : « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange. » 

(SAINT GRÉGOIRE LE GRAND, Commentaire du psaume 50 (PL 79, 581-601), dans : Les Psaumes commentés par les Pères, Textes traduits, notes et tables par Sœur Baptista Landry osb, Introduction, choix et conseils de travail par A.-G. Hamman, Collection « Les Pères dans la foi », DDB, 1983, p. 205-206)










 23 septembre

Avant tout, aimer le Seigneur Dieu
de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force.
(Règle de Saint Benoît 4,1)


La Règle de Saint Benoît…

RB 5,14-19 (L'obéissance)

¹⁴Mais cette obéissance ne sera bien reçue de Dieu et agréable aux hommes, que si l'ordre est exécuté sans trouble, sans retard, sans tiédeur, sans murmure, sans parole de résistance. ¹⁵Car l'obéissance rendue au supérieur, c'est à Dieu qu'on la rend, puisqu'il a dit: « Qui vous écoute, m'écoute. » ¹⁶Et c'est de bon cœur que les disciples doivent obéir parce que « Dieu aime celui qui donne joyeusement. » ¹⁷Si, au contraire, le disciple obéit, mais s'il le fait de mauvais gré, s'il murmure non seulement de bouche mais encore dans son cœurs, ¹⁸même s'il exécute l'ordre reçu, cet acte ne sera pas agréé de Dieu, qui voit le murmure dans sa conscience. ¹⁹Bien loin d'en être récompensé, il encourt la peine des murmurateurs, s'il ne se corrige et ne fait satisfaction.

✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

Celui qui désire apprendre à obéir à la voix de Dieu, pratiquement en sa vie, doit commencer par une prompte docilité à l’Esprit de la prière, dès que l’appel de Dieu se fait entendre en son cœur. Par cela, l’obéissance à Dieu devient aisée pour lui, même dans les circonstances les plus dures et les plus difficiles.
Celui qui n’a pas appris, tout d’abord, à obéir à Dieu par la prière continuelle, ne peut, dans les circonstances difficiles, improviser une obéissance prompte, facile et sereine. 

(MATTA EL MASKINE, Conseils pour la prière, Monastère de Saint-Macaire au désert de Scete, Wadi el Natroun, [La traduction française a été publiée dans la revue Irénikon, 1986, p.451-481], p. 26)







 22 septembre

Toutes les fois qu’il y aura dans le monastère
quelque affaire importante à décider,
l’abbé convoquera toute la communauté
et exposera lui-même ce dont il s’agit.
(Règle de Saint Benoît 3,1)


La Règle de Saint Benoît…

RB 5,1-13 (L'obéissance)

¹Le premier degré d'humilité est l'obéissance sans délai. ²Elle convient à ceux qui n'ont rien de plus cher que le Christ. ³Mus par le service sacré dont ils ont fait profession, ou par la crainte de l'enfer, et par le désir de la gloire de la vie éternelle, dès que le supérieur a commandé quelque chose, ils ne peuvent souffrir d'en différer l'exécution, tout comme si Dieu lui-même en avait donné l'ordre. C'est d'eux que le Seigneur dit: « Dès que son oreille a entendu, il m'a obéi. » Et il dit encore à ceux qui enseignent: « Qui vous écoute, m'écoute. » Ceux qui sont dans ces dispositions, renonçant aussitôt à leurs propres intérêts et à leur propre volonté, quittent ce qu'ils avaient en mains et laissent inachevé ce qu'ils faisaient. Ils suivent d'un pied si prompt l'ordre donné que, dans l'empressement qu'inspire la crainte de Dieu, il n'y a pas d'intervalle entre la parole du supérieur et l'action du disciple, toutes deux s'accomplissant au même moment. ¹⁰Ainsi agissent ceux qui aspirent ardemment à la vie éternelle. ¹¹C'est pour cela qu'ils entrent dans la voie étroite dont parle le Seigneur, lorsqu'il dit: « Étroite est la voie qui conduit à la vie. » ¹²Aussi, ne vivant plus à leur gré et n'obéissant plus à leurs désirs ni à leurs inclinations, ils marchent au jugement et au commandement d'autrui, et désirent se soumettre à un abbé en vivant dans un monastère. ¹³Assurément les hommes de cette trempe imitent le Seigneur qui dit dans cette sentence: « Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. »

✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

Toutes les créatures qui furent formées du ciel sont, corps et âme, d’origine céleste ; toutes celles qui furent formées de la terre sont, corps et âme, d’origine terrestre, à l’exception de l’homme, dont l’âme vient du ciel et le corps de la terre. Dès lors, si un homme obéit à la Torah et fait la volonté de son Père qui est au ciel, il est semblable aux créatures d’en haut, ainsi qu’il est écrit : « J’ai dit : vous êtes des dieux ; vous êtes tous fils du Très-Haut. » (Psaume 82)
Mais s’il n’observe pas la Torah et n’accomplit pas la volonté de son père céleste, il s’identifie aux créatures d’en bas, ainsi qu’il est dit : « Cependant vous mourrez comme des hommes » (Psaume 82)

(Commentaire sur le Deutéronome)

(PRÉCEPTES DE VIE ISSUS DE LA SAGESSE JUIVE, Rassemblés et présentés par Pierre Itshak Lurçat, Presses du Châtelet, 2001, p. 20)







 21 septembre

Toutes les fois qu’il y aura dans le monastère
quelque affaire importante à décider,
l’abbé convoquera toute la communauté
et exposera lui-même ce dont il s’agit.
(Règle de Saint Benoît 3,1)


La Règle de Saint Benoît…

RB 4,63-78 (Les instruments des bonnes œuvres)

⁶³Accomplir, tous les jours, par ses œuvres les préceptes de Dieu.
⁶⁴Aimer la chasteté.
⁶⁵Ne haïr personne.
⁶⁶Ne pas avoir de jalousie.
⁶⁷Ne pas agir par envie.
⁶⁸Ne pas aimer à contester.
⁶⁹Fuir l'élèvement.
⁷⁰Vénérer les anciens.
⁷¹Aimer les plus jeunes.
⁷²Par amour du Christ, prier pour ses ennemis.
⁷³Se réconcilier avant le coucher du soleil, avec qui on est en discorde.
⁷⁴Et ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu.
⁷⁵Voilà quels sont les instruments de l'art spirituel.
⁷⁶Si, jour et nuit, sans relâche, nous nous en servons, quand, au jour du jugement, nous les remettrons, le Seigneur nous donnera la récompense qu'il a promise lui-même:
⁷⁷« Ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. »
⁷⁸Or l'atelier où nous devons travailler diligemment avec tous ces instruments, c'est le cloître du monastère avec la stabilité dans la communauté.

✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

Que veut dire cette parole : « Sa miséricorde me préviendra » ? Quand nous considérons tous les biens quels qu’ils soient, qu’ils nous viennent de la nature, des institutions, de nos propres réalisations, qu’ils nous viennent de la foi, de l’espérance, de la charité, de notre bonne conduite, de la justice, de la crainte de Dieu, tout nous vient de la munificence de Dieu. Voilà pourquoi le psalmiste s’écrie : « Mon Dieu, ma miséricorde ».
Comblé des biens de Dieu, il ne voit pas quel autre nom donner à son Dieu que celui-ci : Ma miséricorde. O nom qui ne permet plus à personne de désespérer : « Mon Dieu, dit-il, Ma miséricorde » ! Que veut-il dire par là : Ma miséricorde ?
Si tu l’appelles : Mon salut, je comprends que tu l’appelles ainsi parce qu’il te sauve. Si tu l’appelles : Mon refuge, je comprends que tu trouves en lui ton refuge. Si tu dis : Ma force, je comprends que tu cherches en lui ta force. Mais que veut dire : Ma miséricorde ? Tout en moi est œuvre de ta miséricorde.
L’ai-je mérité par ma prière ? Qu’ai-je fait pour exister ? Pour exister, pouvoir t’invoquer, qu’ai-je fait ? Si j’avais fait quelque chose pour exister, j’aurais existé avant que d’être. Si avant d’être je n’étais absolument rien, je n’ai donc rien fait pour mériter d’exister.
Si toi, tu es l’auteur de ma vie, un autre peut-il me rendre bon ? Si tu m’as [qui m’a donné d’être bon serait meilleur que toi, car la bonté est supérieure à l’existence.
Non, personne n’est ni meilleur, ni plus puissant, ni plus miséricordieux que toi. De toi j’ai reçu l’être, de toi j’ai reçu d’être bon. « Mon Dieu, ma miséricorde. »

(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE, dans : Saint Augustin prie les psaumes – Psaume 58 – « Dieu, ma miséricorde ! » [Ps. 582, 11], Textes choisis et traduits par A.-G. Hamman, p. 108)