1 août

Tenir pour certain qu’en tout lieu Dieu nous regarde.

(Règle de Saint Benoît 4,49)




La Règle de Saint Benoît...

RB 50,1-4 (Les frères qui travaillent loin de l'oratoire ou qui sont en voyage)

¹Les frères qui travaillent fort loin et qui ne peuvent revenir à l'oratoire aux heures voulues - ²l'abbé ayant jugé qu'il en est bien ainsi - ³accompliront l'Œuvre de Dieu sur place et à genoux, avec le respect dû à Dieu. ⁴De même, ceux qui sont envoyés en voyage ne laisseront point passer les Heures prescrites; ils les diront comme ils pourront, en leur particulier, et ne négligeront pas de s'acquitter de ce devoir de leur service.




... pour chaque jour

Comment chanterions-nous 
        un chant du Seigneur 
sur une terre étrangère ? 
Si je t’oublie, Jérusalem, 
        que ma main droite m’oublie !

 

Je veux que ma langue 
        s’attache à mon palais 
si je perds ton souvenir, 
si je n’élève Jérusalem 
        au sommet de ma joie.

(Psaume 136,4-6 – La Bible – AELF)



  





31 juillet

Désirer la vie éternelle de toute l’ardeur de l’esprit.

(Règle de Saint Benoît 4,46)




La Règle de Saint Benoît...

RB 49,1-10 (L'observance du Carême)


¹La vie d'un moine devrait être, en tout temps, aussi observante que durant le Carême. ²Mais, comme il en est peu qui possèdent cette perfection, nous exhortons tous les frères à vivre en toute pureté pendant le Carême, ³et à effacer, en ces jours sacrés, toutes les négligences des autres temps. ⁴Nous le ferons dignement, si nous nous préservons alors de tous les vices, si nous appliquons à la prière avec larmes, à la lecture, à la componction du cœur et au renoncement. ⁵En ces jours donc, ajoutons quelque chose à la tâche accoutumée de notre service: oraisons particulières, restriction dans les aliments et la boisson. ⁶Chacun offrira de sa propre volonté à Dieu, dans la joie du Saint-Esprit, quelque pratique surérogatoire; ⁷il retranchera à son corps sur la nourriture, la boisson, le sommeil, les entretiens; et il attendra la sainte Pâque avec la joie du désir spirituel. ⁸Chacun cependant soumettra à son abbé ce qu'il se propose d'offrir à Dieu et n'agira qu'avec sa prière et son approbation : ⁹car tout ce qui se fait sans la permission du père spirituel sera imputé à présomption et à vaine gloire, non à mérite. ¹⁰Partant, tout doit se faire avec l'assentiment de l'abbé.




... pour chaque jour

Point de prodigue sans pardon qui le cherche,
Nul n’est trop loin pour Dieu;
Viennent les larmes où le fils renaît,
Joie du retour au Père.

Point de blessure que sa main ne guérisse,
Rien n’est perdu pour Dieu;
Vienne la grâce où la vie reprend,
Flamme jaillie des cendres.

Point de ténèbres sans espoir de lumière,
Rien n’est fini pour Dieu;
Vienne l’aurore où l’amour surgit,
Chant d’un matin de Pâques.

CFC (s. Marie-Pierre) ©CNPL










 
30 juillet 

Mettre en Dieu son espérance.

(Règle de Saint Benoît 4,41)




La Règle de Saint Benoît...

RB 48,22-25 (Le travail manuel de chaque jour)

²²Le dimanche, tous vaqueront à la lecture, excepté ceux qui sont employés à divers offices. ²³Si toutefois quelqu'un était si négligent et paresseux qu'il ne voulût ou ne pût ni méditer ni lire, on l'appliquera à quelque travail, afin qu'il ne demeure pas oisif. ²⁴Quant aux frères malades ou délicats, on leur donnera tel ouvrage ou métier qui les garde de l'oisiveté, sans les accabler ni les porter à s'esquiver. ²⁵L'abbé doit avoir leur faiblesse en considération.





... pour chaque jour


« L’oisiveté est ennemie de l’âme »
(RB 48,1)
« Les frères se serviront mutuellement »
(RB 35,1)
« Ils seront vraiment moines s’ils vivent du travail de leurs mains »
(RB 48,8)
« Le dimanche, tous vaqueront à la lecture »
(RB 48,22)

Ces simples phrases suffisent à indiquer l’angle de vue sous lequel saint Benoît envisage les activités quotidiennes où prend corps la recherche de Dieu. Rien d’humain ne demeure étranger à son élan à la suite du Christ.


(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LE TRAVAIL, ‘Consacrer certaines heures au travail des mains, d’autres à la lecture des choses divines’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 7, Saint-Léger éditions, 2017, p. 107.)










29 juillet 

Ne point rendre le mal pour le mal.

(Règle de Saint Benoît 4,29)




La Règle de Saint Benoît...

RB 48,10-21 (Le travail manuel de chaque jour)

¹⁰À partir du 13 septembre jusqu'au commencement du Carême, les frères vaqueront à la lecture jusqu'à la fin de la deuxième heure ; ¹¹puis on dira Tierce. Ensuite, ils travailleront jusqu'à la neuvième heure à l'ouvrage qui leur aura été enjoint. ¹²Au premier coup de None, ils quitteront tous leur travail de façon à être prêts quand le second coup sonnera. ¹³Après le repas, ils s'appliqueront à leurs lectures ou à l'étude des psaumes. ¹⁴Durant tout le Carême, ils s'appliqueront à la lecture depuis le matin jusqu'à la fin de la troisième heure; ils feront ensuite jusqu'à la dixième heure entière le travail qui leur a été enjoint. ¹⁵En ces jours de Carême, chacun recevra un livre tiré de la bibliothèque, qu'il lira à la suite et en entier. ¹⁶Ces livres seront distribués au début du Carême. ¹⁷On ne manquera pas de nommer un ou deux anciens, qui parcourent le monastère aux heures consacrées à la lecture. ¹⁸Ils examineront s'il ne se trouve pas quelque moine paresseux, perdant son temps à l'oisiveté ou au bavardage, au lieu de s'appliquer à la lecture, et qui ainsi, non seulement se nuit à lui-même, mais dissipe les autres. ¹⁹Si, à Dieu ne plaise ! un frère est surpris en cette faute, on le reprendra jusqu'à deux fois. ²⁰S'il ne s'amende point, on le soumettra à la correction régulière, de façon à inspirer de la crainte aux autres. ²¹Un moine ne se joindra pas à un autre aux heures indues.





... pour chaque jour


Il n’est pas sans intérêt de relever que, sous le titre « Le travail manuel de chaque jour », l’auteur de la Règle consacre plus de la moitié de ses réflexions à souligner l’importance de la lecture ! Outre la prière de l’Office divin, l’une et l’autre de ces deux activités, travail manuel et lecture, se partagent le temps des moines, selon un équilibre aussi fragile que variable suivant les personnes, les lieux, les saisons et les conditions économiques. Aucun de ces différents paramètres n’échappe au discernement de saint Benoît.
 
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LE TRAVAIL, ‘Consacrer certaines heures au travail des mains, d’autres à la lecture des choses divines’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 7, Saint-Léger éditions, 2017, p. 89.)











28 juillet

Dire la vérité de cœur comme de bouche.

(Règle de Saint Benoît 4,28)




La Règle de Saint Benoît...

RB 48,1-9 (Le travail manuel de chaque jour)

¹L'oisiveté est ennemie de l'âme. Les frères doivent donc consacrer certaines heures au travail des mains et d'autres à la lecture des choses divines. ²C'est pourquoi nous croyons pouvoir régler l'une et l'autre de ces occupations de la manière suivante : ³De Pâques au 13 septembre, les frères sortiront dès le matin pour s'employer aux travaux nécessaires, depuis la première heure du jour jusqu'à la quatrième environ ; ⁴depuis la quatrième jusqu'à la sixième, ils s'adonneront à la lecture. ⁵Après la sixième heure, leur dîner fini, ils se reposeront sur leur lit dans un parfait silence. Si quelqu'un veut lire, il pourra le faire tout bas de façon à n'incommoder personne. ⁶On dira None plus tôt qu'à l'ordinaire, environ à la huitième heure et demie. Après quoi, ils se mettront de nouveau à l'ouvrage jusqu'aux Vêpres. ⁷Si les frères se trouvent obligés, par la nécessité ou la pauvreté, à travailler eux-mêmes aux récoltes, ils ne s'en affligeront point ; ⁸c'est alors qu'ils seront vraiment moines, lorsqu'ils vivront du travail de leurs mains, à l'exemple de nos pères et des Apôtres. ⁹Que tout néanmoins se fasse avec modération, par égard pour les faibles.




... pour chaque jour


Dieu qui ne cesses de créer l’univers,
tu as voulu associer l’homme à ton ouvrage ;
regarde le travail que nous avons à faire :
qu’il nous permette de gagner notre vie,
qu’il soit utile à ceux dont nous avons la charge
et serve à l’avènement de ton Royaume.
 
ORAISON
(mardi, 11ème Semaine du Temps Ordinaire – AELF)










 
27 juillet

Ne jamais perdre la charité.

(Règle de Saint Benoît 4,26)




La Règle de Saint Benoît...

RB 47,1-4 (La charge d'annoncer l'œuvre de Dieu)

¹La charge d'annoncer l'heure de l'Œuvre de Dieu, aussi bien le jour que la nuit, incombe à l'abbé. Il l'exercera lui-même, ou la confiera à un frère si ponctuel que l'office se fasse toujours aux heures prescrites. ²Ceux qui en auront reçu l'ordre, entonneront psaumes et antiennes, à leur rang, après l'abbé. ³Personne n'aura la présomption de chanter ou de lire s'il ne peut s'acquitter de cette fonction de manière à édifier les assistants. ⁴Celui qui en aura reçu l'ordre de l'abbé le fera avec humilité, gravité et profond respect.




... pour chaque jour

Les occasions de présomption se rencontrent partout, aussi nombreuses que l’appel à l’humilité est constant en fondamental. La célébration de l’Office n’y échappe pas. Le souci de soi, le besoin de s’affirmer peuvent tout pervertir… Ce faux désir ne construit pas la communauté, il ne l’édifie pas ; radicalement contraire à la recherche de Dieu, il la détruit plutôt.

Aussi, pour régler l’exécution de l’Office, l’abbé est-il invité à respecter un double critère : l’aptitude à lire ou chanter et l’indispensable humilité. L’une et l’autre concourent à laisser résonner la Parole de Dieu. Saint Benoît unit toujours l’humain et le spirituel. Il respecte comme un don de Dieu les qualités naturelles appelées à jouer tout leur rôle dans la construction de l’édifice communautaire. Mais il les soumet à une exigence plus profonde : l’humilité qui seule garantit, pour soi-même et pour les autres, la relation à Dieu et l’accueil de sa Parole. Un vaniteux, même parfait, n’édifie pas ; un complexé pas davantage. Dieu seul construit la communauté et son action passe par l’humilité de ceux qui mettent simplement à son service les dons humains qu’il leur a octroyés. L’abbé s’y montrera attentif.
 
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p. 143-144.)









 
 26 juillet

Ne rien préférer à l’amour du Christ.

(Règle de Saint Benoît 4,21)




La Règle de Saint Benoît...

RB 46,1-6 (Ceux qui font des fautes en quelque autre chose)

¹Lorsqu'un moine dans un travail quelconque à la cuisine, au cellier, dans un service, à la boulangerie, au jardin, dans l'exercice d'un métier, ou en quelque lieu que ce soit, fait une faute, ²brise ou perd quelque chose, ou commet un autre délit, ³il ira aussitôt s'en accuser spontanément devant l'abbé et la communauté. S'il ne le fait pas ⁴et que son manquement soit connu par un autre, il subira une peine plus sévère. ⁵Mais s'il s'agit d'un péché secret de l'âme, il le manifestera seulement à son abbé ou aux pères spirituels, ⁶qui sachent guérir et leurs propres plaies et celles des autres sans les découvrir ni les divulguer.




... pour chaque jour

Ce chapitre, le dernier de tous les chapitres pénitentiels de la Règle, résume l’esprit qui, selon saint Benoît, doit présider à la réparation de tout manquement. Il s’agit de dégager au maximum le chemin encombré d’obstacles, camouflés ou visibles, qui conduit vers Dieu. La démarche s’accomplit au quotidien, non comme une conversion à cent-quatre-vingts degrés, mais plutôt comme une libération progressive, un élagage, un recentrement, au milieu de toutes les petites ou grandes dérives de chaque jour. Elle se heurte, en définitive, toujours à la même difficulté : le « moi » sous toutes ses formes, omniprésent et encombrant… L’humilité est le grand moyen de s’en défaire, sous toutes ses formes également, aussi variées et quotidiennes que celles de l’amour. Le chapitre 46 la décrit en action. Sa pratique se résume en une double exigence : vérité et confiance.

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p. 135-136.)











25 juillet

Honorer tous les hommes.

(Règle de Saint Benoît 4,8)




La Règle de Saint Benoît...

RB 45,1-3 (Ceux qui se trompent à l'oratoire)

¹Lorsque quelqu'un se trompe en récitant un psaume, un répons, une antienne ou une leçon, s'il ne s'en humilie point sur place, devant tout le monde, en faisant satisfaction, il sera soumis à une correction plus sévère : ²c'est qu'en effet il n'a pas voulu corriger par un acte d'humilité la faute qu'il a commise par sa négligence. ³Les enfants, pour ces sortes de fautes, seront battus de verges.




... pour chaque jour

Tout ce qui se vit à l’oratoire en acquiert de la gravité, du sens, parce que, là, chaque geste, chaque parole sont appelés à traduire la foi, la prière, et à exprimer l’amour de Dieu. L’oratoire est ce lieu où les moines s’arrêtent, plusieurs fois par jour, dans leur marche à la suite du Christ, comme les deux disciples que met en scène le début de l’évangile de saint Jean (cf. Jn 1,35 ss). Ceux-ci se laissent interpeller par l’invitation de Jésus qui les a vus, cherchant à le suivre. Il rencontre leur désir et leur montre où il demeure.
[…]
À l’oratoire, « là où Jésus demeure », comment s’inquiéter d’une autre réalité que de sa seule présence : soi-même, les autres ou l’effet produit sur eux… ? Selon la sensibilité d’aujourd’hui, mieux que par une prosternation, celui qui se trompe pourrait « satisfaire » discrètement par un sourire qui, en reconnaissant son erreur, l’abandonne ouvertement à la miséricorde de Dieu et des autres.
 
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p. 127-128 et p.130.)









 

24 juillet

Avant tout, aimer le Seigneur Dieu 
de tout son cœur, 
de toute son âme, 
de toute sa force. 

(Règle de Saint Benoît 4,1)



La Règle de Saint Benoît...

RB 44,1-10 (Comment les excommuniés font satisfaction)

¹Celui qui, pour faute grave, aura été excommunié de l'oratoire et de la table commune, demeurera prosterné, devant la porte de l'oratoire, pendant qu'on y célèbrera l'Œuvre de Dieu, et ne dira mot ; ²mais il se tiendra le visage contre terre et le corps étendu, aux pieds de tous ceux qui sortent de l'oratoire. ³Il continuera cette pratique jusqu'à ce que l'abbé juge la satisfaction suffisante. ⁴Et lorsque l'abbé le lui aura commandé, il viendra se jeter à ses pieds et à ceux de tous les frères, afin qu'ils prient pour lui. ⁵Alors, si l'abbé l'ordonne, il sera reçu au chœur et occupera le rang que l'abbé aura déterminé. ⁶Il ne lui sera cependant pas permis, sans un nouvel ordre de l'abbé, ni d'entonner un psaume, ni de lire une leçon ou quoi que ce soit. ⁷De plus, à toutes les Heures, au moment où s'achève l'Œuvre de Dieu, il se prosternera à terre, à la place qu'il occupe, ⁸et fera ainsi satisfaction jusqu'à ce que l'abbé lui ordonne de cesser. ⁹Ceux qui, pour des fautes légères, sont excommuniés seulement de la table, satisferont dans l'oratoire; ils le feront jusqu'à ce que l'abbé les en dispense, ¹⁰en leur donnant sa bénédiction, et en disant : ‘Cela suffit.’




... pour chaque jour

En effet, Dieu a ordonné que les hommes soient pacifiques et en bon accord, qu'ils vivent unanimes dans sa maison. Il veut que nous persévérions, une fois régénérés, dans la condition où nous a mis la seconde naissance ; il veut, puisque nous sommes enfants de Dieu, que nous demeurions dans la paix de Dieu et, puisque nous avons reçu un même esprit, que nous vivions dans l'unité du cœur et des pensées. C'est ainsi encore que Dieu ne reçoit pas le sacrifice de l'homme qui vit dans la dissension. Il ordonne que l'on s'éloigne de l'autel pour se réconcilier d'abord avec son frère, afin que Dieu puisse agréer des prières présentées dans la paix. Le plus grand sacrifice que l'on puisse offrir à Dieu, c'est notre paix, c'est la concorde fraternelle, c'est le peuple rassemblé par cette unité qui existe entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

(Saint Cyprien, Commentaire sur la Prière du Seigneur)







 

 23 juillet

Les frères donneront leur avis 
en toute humilité et soumission. 

(Règle de Saint Benoît 3,4)



La Règle de Saint Benoît...

RB 43,14-19 (Ceux qui arrivent en retard à l'œuvre de Dieu ou à la table)

¹³À la table, celui qui n'arrivera pas avant le verset, de façon que les frères puissent le réciter tous ensemble avec la prière et se mettre à table en même temps : ¹⁴si c'est par négligence ou par sa faute qu'il n'est pas arrivé à temps, il sera repris jusqu'à deux fois. ¹⁵Si ensuite il ne s'amende pas, il ne pourra plus participer à la table commune, ¹⁶mais il prendra son repas tout seul, séparé de la compagnie de ses frères et privé de sa portion de vin, jusqu'à ce qu'il ait satisfait et qu'il se soit corrigé. ¹⁷On traitera de la même manière celui qui ne se trouvera pas au verset qu'on dit après le repas. ¹⁸Nul ne se permettra de manger ou de boire quoi que ce soit, avant ou après l'heure fixée pour le repas. ¹⁹S'il arrive que le supérieur offre quelque chose à un frère et que celui-ci ne l'accepte pas, lorsqu'il viendra à désirer ce qu'il avait d'abord refusé ou quelque autre chose, on ne lui accordera absolument rien jusqu'à ce qu'il ait fait une satisfaction convenable.




... pour chaque jour

Moi, tous ceux que j’aime, je leur montre leurs fautes, et je les corrige. Eh bien, sois fervent et convertis-toi. Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi.

(Apocalypse 3,19-20 – La Bible – AELF)








 

22 juillet

Toutes les fois qu’il y aura dans le monastère 
quelque affaire importante à décider, 
l’abbé convoquera toute la communauté
et exposera lui-même ce dont il s'agit.
  (Règle de Saint Benoît 3,1)




La Règle de Saint Benoît...

RB 43,1-12 (Ceux qui arrivent en retard à l'Œuvre de Dieu ou à la table)

¹A l'heure de l'office divin, aussitôt le signal entendu, on quittera tout ce qu'on a dans les mains, et l'on se hâtera d'accourir, ²avec gravité néanmoins afin de ne pas donner aliment à la dissipation. ³On ne préfèrera donc rien à l'Œuvre de Dieu. ⁴Si quelqu'un arrive aux Vigiles après le Gloria du psaume quatre-vingt-quatorze - qui devra, pour ce motif, être récité en traînant et lentement - il ne prendra point son rang au chœur, ⁵mais la dernière place, ou se retirera à l'endroit que l'abbé aura désigné pour les négligents de cette sorte, et d'où il puisse être vu par lui et par toute la communauté. ⁶Il y demeurera jusqu'à ce que, l'Œuvre de Dieu étant terminée, il fasse pénitence par une satisfaction publique. ⁷Si nous avons jugé à propos de placer les retardataires au dernier rang ou à l'écart, c'est afin que la honte qu'ils éprouveront d'être exposés au regard de tous serve à les corriger. ⁸Car s'ils demeuraient hors de l'oratoire, il s'en pourrait trouver qui iraient se recoucher pour dormir ou qui, assis dehors s'amuseraient à bavarder, donnant ainsi occasion au malin de les tenter. ⁹Il vaut donc mieux qu'ils entrent à l'oratoire; ainsi ils ne perdront pas tout, et ils auront des chances de se corriger. ¹⁰Aux Heures du jour, celui qui arrivera à l'office divin après le verset et le Gloria du premier psaume dit après le verset, se tiendra au dernier rang, selon la règle que nous venons d'établir. ¹¹Il ne se permettra point de se joindre à la psalmodie chorale avant d'avoir fait satisfaction, à moins que l'abbé ne lui en donne la permission, avec son pardon. ¹²Même dans ce cas, il devra encore réparer la faute qu'il a commise.




... pour chaque jour


La prière communautaire requiert le même empressement que la recherche de Dieu elle-même. On y court. Cette ‘course’ traduit tout l’élan de la foi dans le Christ. La formule « Ne rien préférer à l’Œuvre de Dieu » est, en effet, strictement parallèle au conseil énoncé au chapitre 4 : « Ne rien préférer à l’amour du Christ ». L’Office divin constitue par excellence le lieu de la rencontre avec lui.

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p. 114-115.)









 

21 juillet 

L’abbé témoignera à tous une égale charité…

(Règle de Saint Benoît 2,22)




La Règle de Saint Benoît...

RB 42,1-11 (Que personne ne parle après complies)

¹Les moines doivent s'appliquer au silence en tout temps, mais principalement pendant la nuit. ²C'est pourquoi, en toute saison, soit que l'on jeûne, soit que l'on dîne, ³si c'est une époque où l'on dîne, aussitôt après le repas du soir, les frères iront s'asseoir tous ensemble en un même lieu: l'un d'eux lira les Conférences ou les Vies des Pères ou quelque autre chose qui puisse édifier les auditeurs. ⁴On ne lira pourtant pas alors l'Heptateuque ou le livre des Rois, parce qu'il ne serait pas bon pour les esprits faibles d'entendre, à cette heure-là, cette partie de l'Ecriture. On pourra la lire à d'autres moments. ⁵Donc, en période de jeûne, après le chant des Vêpres, suivi d'un court intervalle, les frères se rendront promptement à la lecture dont nous avons parlé. ⁶On lira quatre ou cinq feuillets, ou autant que l'heure le permettra, ⁷tandis que tous s'empressent de rejoindre la réunion pendant la durée de cette lecture, y compris ceux qui auraient été occupés à quelque obédience. ⁸Tous étant ainsi assemblés, on récitera Complies. Au sortir de cette Heure, il ne sera plus permis à personne de dire quoi que ce soit. ⁹Si quelqu'un viole cette règle du silence, il sera puni rigoureusement ; ¹⁰on excepte les cas urgents d'hospitalité ou un ordre de l'abbé. ¹¹Mais, même en ces circonstances, tout se fera avec une extrême gravité et une parfaite retenue.



... pour chaque jour

Si le silence est une observance qui comporte une discipline (la volonté délibérée de ne pas parler à certains moments ou en certains lieux), il est avant tout l’expression d’un amour, d’un attrait pour la présence de Dieu, pour l’écoute de sa Parole à laquelle le moine veut positivement consacrer sa vie. En exigeant le silence complet de la nuit, saint Benoît ménage un temps privilégié, protégé par le silence des autres, où tous peuvent goûter, en toute liberté et loisir, l’intimité avec Dieu dont la recherche constitue le sens même de leur vie. Ce moment, chacun le passe à sa façon, selon sa grâce propre, en l’accueillant comme un pur don, entièrement personnel. Dégagé des contraintes de la vie communautaire, il se retrouve seul devant Dieu pour se rappeler que sa vie lui appartient. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « SILENCE ET ASCÈSE, ‘En tout temps comme en Carême’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 4, Saint-Léger éditions, 2017, p. 45-46.)