21 juillet 

L’abbé témoignera à tous une égale charité…

(Règle de Saint Benoît 2,22)




La Règle de Saint Benoît...

RB 42,1-11 (Que personne ne parle après complies)

¹Les moines doivent s'appliquer au silence en tout temps, mais principalement pendant la nuit. ²C'est pourquoi, en toute saison, soit que l'on jeûne, soit que l'on dîne, ³si c'est une époque où l'on dîne, aussitôt après le repas du soir, les frères iront s'asseoir tous ensemble en un même lieu: l'un d'eux lira les Conférences ou les Vies des Pères ou quelque autre chose qui puisse édifier les auditeurs. ⁴On ne lira pourtant pas alors l'Heptateuque ou le livre des Rois, parce qu'il ne serait pas bon pour les esprits faibles d'entendre, à cette heure-là, cette partie de l'Ecriture. On pourra la lire à d'autres moments. ⁵Donc, en période de jeûne, après le chant des Vêpres, suivi d'un court intervalle, les frères se rendront promptement à la lecture dont nous avons parlé. ⁶On lira quatre ou cinq feuillets, ou autant que l'heure le permettra, ⁷tandis que tous s'empressent de rejoindre la réunion pendant la durée de cette lecture, y compris ceux qui auraient été occupés à quelque obédience. ⁸Tous étant ainsi assemblés, on récitera Complies. Au sortir de cette Heure, il ne sera plus permis à personne de dire quoi que ce soit. ⁹Si quelqu'un viole cette règle du silence, il sera puni rigoureusement ; ¹⁰on excepte les cas urgents d'hospitalité ou un ordre de l'abbé. ¹¹Mais, même en ces circonstances, tout se fera avec une extrême gravité et une parfaite retenue.



... pour chaque jour

Si le silence est une observance qui comporte une discipline (la volonté délibérée de ne pas parler à certains moments ou en certains lieux), il est avant tout l’expression d’un amour, d’un attrait pour la présence de Dieu, pour l’écoute de sa Parole à laquelle le moine veut positivement consacrer sa vie. En exigeant le silence complet de la nuit, saint Benoît ménage un temps privilégié, protégé par le silence des autres, où tous peuvent goûter, en toute liberté et loisir, l’intimité avec Dieu dont la recherche constitue le sens même de leur vie. Ce moment, chacun le passe à sa façon, selon sa grâce propre, en l’accueillant comme un pur don, entièrement personnel. Dégagé des contraintes de la vie communautaire, il se retrouve seul devant Dieu pour se rappeler que sa vie lui appartient. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « SILENCE ET ASCÈSE, ‘En tout temps comme en Carême’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 4, Saint-Léger éditions, 2017, p. 45-46.)




 





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