1 juillet

Les frères se serviront mutuellement.
Personne ne sera dispensé du service de la cuisine,
sinon pour cause de maladie
ou pour quelque occupation de grande utilité.
(Règle de Saint Benoît 35,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 24,1-7 (Quelle doit être la mesure de l'excommunication)

¹La mesure de l'excommunication ou du châtiment doit être proportionnée à la gravité de la faute, ²et la gravité des fautes dépend du jugement de l'abbé. ³Si un frère est coupable de fautes légères, il sera privé de la table commune. Or, celui qui sera ainsi privé de la communauté de la table sera traité comme il suit: à l'oratoire, il entonnera ni psaume, ni antienne et ne récitera pas de leçon, jusqu’à ce qu'il ait donné satisfaction. Il prendra son repas seul, après le repas des frères : si, par exemple, les frères mangent à la sixième heure, ce frère ne le fera qu'à la neuvième; et si le dîner des frères est à la neuvième, le sien n'aura lieu que le soir, jusqu'à ce qu'il ait obtenu son pardon par une satisfaction convenable.

… pour chaque jour

Ne fais pas de reproches au pécheur repentant : souviens-toi que nous sommes tous passibles de châtiment. Ne méprise pas un vieillard, car certains d’entre nous prennent de l’âge.
Ne te réjouis pas de la mort de quelqu’un : souviens-toi que tous nous devrons mourir.
Ne néglige pas la conversation des sages, reviens souvent à leurs proverbes, car auprès d’eux tu acquerras l’instruction et l’art de servir les grands. Ne fuis pas la conversation des vieillards – eux-mêmes ont appris de leurs pères – car auprès d’eux tu acquerras l’intelligence et l’art de répondre en temps voulu. 

(Siracide 8,5-9 – La Bible – AELF)









30 juin

Avant tout que jamais n’apparaisse le vice du murmure,
pour quelque raison que ce soit,
ni en paroles, ni en un signe quelconque.
(Règle de Saint Benoît 34,6) 



La Règle de Saint Benoît…

RB 23,1-5 (L'excommunication pour les fautes)

¹S'il se rencontre quelque frère récalcitrant ou désobéissant ou orgueilleux ou murmurateur ou qui viole en quelque point la sainte Règle ou les ordres de ses anciens, et cela avec mépris, ²il sera averti par ses anciens, une et deux fois selon le précepte de Notre-Seigneur, en particulier. ³S'il ne s'amende pas, on le réprimandera publiquement devant tous. Si, malgré cela, il ne se corrige pas, qu'il soit excommunié, s'il comprend la gravité de cette peine. Mais s'il est endurci, qu'il soit puni par un châtiment corporel.

… pour chaque jour

Quant à la nature du mal qui peut blesser la communauté, [Saint Benoît] l’évoque en cinq adjectifs qui marquent tous, de la part du fautif, une affirmation de soi aux dépens des autres, c’est-à-dire un mouvement directement contraire à l’amour, à l’ouverture, au don de soi. « S’il rencontre quelque frère récalcitrant ou désobéissant ou orgueilleux ou murmurateur ou qui viole en quelque point la sainte Règle et les ordres de ses anciens, et cela avec mépris, il sera averti par ses anciens… » (v.1-2). Il ne s’agit pas de manquements extérieurs purement disciplinaires, ni d’accusations fondées sur des soupçons ou des interprétations, mais de comportements déclarés qui traduisent la préférence pour soi. Non pas des futilités mais des prises de positions lourdes de conséquences pour le fautif lui-même et pour les autres, parce qu’elles menacent la charité communautaire. Elles risquent de ruiner le fondement sur lequel se construit le vivre ensemble, l’élan commun qui donne à chaque membre de pouvoir compter sur les autres pour soutenir sa marche vers Dieu. Les fautes contre la charité sont toujours graves, même si en apparence elles peuvent rester discrètes. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « VIVRE EN FRÈRES, ‘Avant tout aimer Dieu de tout son cœur, ensuite le prochain comme soi-même’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 2, Saint-Léger éditions, 2017, p. 47-48)








 29 juin

Celui qui a besoin de moins,
rendra grâces à Dieu et ne s’attristera point ;
celui à qui il faut davantage,
s’humiliera et ne s’élèvera point
à cause de la miséricorde qu’on lui fait.
Ainsi tous les membres seront en paix.
(Règle de Saint Benoît 34,3-5)



La Règle de Saint Benoît…

RB 22,1-8 (Comment dormiront les moines)

¹Les moines dormiront chacun dans un lit à part. ²Ils recevront une literie selon leur genre de vie et suivant qu'en aura disposé leur abbé. ³Si faire se peut, ils dormiront tous dans un même lieu. Si le trop grand nombre ne le permet pas, ils reposeront par dix ou par vingt, avec des anciens qui veilleront sur eux. Une lumière éclairera le dortoir continuellement jusqu'au matin. Ils dormiront vêtus, ceints d'une ceinture ou d'une corde. En dormant, ils n'auront point leurs couteaux à leur côté de peur que, pendant le sommeil, ils ne viennent à se blesser tout en dormant. Que les moines soient toujours prêts. Au signal donné, ils se lèveront aussitôt et s'empresseront à l'envi à l'Œuvre de Dieu, en toute gravité néanmoins et modestie. Les plus jeunes frères n'auront point leurs lits placés les uns près des autres, mais entremêlés parmi ceux des anciens. En se levant pour l'Œuvre de Dieu, les moines s'encourageront doucement les uns les autres, afin d'ôter tout sujet d'excuse aux somnolents.

… pour chaque jour

Qu'ils sont donc heureux, qu'ils sont dignes d'envie, les serviteurs que le Maître, à son retour, trouvera vigilants. Une vigilance bienheureuse qui les tient éveillés pour la rencontre de Dieu, le Créateur de l'univers, dont la majesté remplit toutes choses et les dépasse toutes.
Et pour moi qui suis son serviteur, malgré mon indignité, Dieu veuille m'éveiller du sommeil de mon indolence. Qu'il fasse brûler en moi le feu de l'amour divin ; que la flamme de son amour monte plus haut que les étoiles ; que brûle sans cesse au-dedans de moi le désir de répondre à son infinie tendresse.
Ah ! s'il m'était donné de pouvoir tenir à longueur de nuit ma lampe allumée et ardente dans le temple du Seigneur ! Si elle pouvait éclairer tous ceux qui pénètrent dans la maison de mon Dieu ! Seigneur, accorde-moi cet amour qui se garde de tout relâchement, que je sache tenir toujours ma lampe allumée, sans jamais la laisser s'éteindre ; qu'en moi elle soit feu, et lumière pour mon prochain.
Ô Christ, daigne allumer toi-même nos lampes, toi notre Sauveur plein de douceur, fais-les brûler sans fin dans ta demeure, et recevoir de toi, lumière éternelle, une lumière indéfectible. Que ta lumière dissipe nos propres ténèbres, et que par nous elle fasse reculer les ténèbres du monde.
Veuille donc, Jésus, je t'en prie, allumer ma lampe à ta propre lumière, et qu'ainsi, à cette clarté, m'apparaisse le Saint des saints où toi, Prêtre éternel des temps éternels, tu fais ton entrée sous les portiques de ce temple immense. Qu'à ta lumière je ne cesse de te voir, de tendre vers toi mon regard et mon désir. Alors, dans mon cœur, je ne verrai que toi seul, et en ta présence ma lampe sera toujours allumée et ardente. 

(SAINT COLOMBAN, Instruction spirituelle









 28 juin

Que tout soit commun à tous…
(Règle de Saint Benoît 33,6)



La Règle de Saint Benoît…

RB 21,1-7 (Les doyens du monastère)

¹Si la communauté est nombreuse, on choisira quelques-uns d'entre les frères qui sont de bonne réputation et de sainte vie, et on les établira doyens. ²Ils veilleront en tout sur leurs décanies, conformément aux commandements de Dieu et aux ordres de leur abbé. ³On choisira pour doyens ceux des moines avec lesquels l'abbé puisse en toute sécurité partager son fardeau. On ne les choisira pas selon leur ancienneté dans la communauté, mais selon le mérite de leur vie et la sagesse de leur doctrine. Si, par hasard, l'un d'eux, enflé d'orgueil, mérite répréhension, on le corrigera une première, une deuxième et une troisième fois. S'il ne veut pas s'amender, on le déposera et on mettra à sa place un autre qui en soit digne. Nous établissons la même règle au sujet du prieur.

… pour chaque jour

L’abbé, comme Moïse, doit pouvoir compter sur ses aides pour « juger », pour exercer un discernement à la lumière de Dieu dans ces difficultés quotidiennes. La « sagesse » est un don du Saint-Esprit. Saint Benoît s’y réfère toujours comme telle. Elle donne à celui qui en est rempli la capacité de reconnaître l’action divine, de s’y soumettre et d’encourager les autres à faire de même. Sagesse et expérience vont de pair. Elles qualifient le genre de vie de celui qui est « converti », de cette « conversion » dont le moine fait profession et qui, à mesure qu’il grandit dans la foi, dilate son cœur. Pour soutenir les autres sur ce chemin, il faut le parcourir soi-même. La charge des collaborateurs de l’abbé n’a donc rien à voir avec l’exercice d’une fonction disciplinaire ou d’un pouvoir. Il s’agit plutôt pour eux de se laisser transformer par l’Évangile, de se convertir pour aider leurs frères à se convertir eux-mêmes. Tous les moines avancent sur le même chemin. Le pouvoir divise, la conversion partagée rassemble. Les doyens sont appelés à être des agents de l’unité communautaire.

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « L’ART DE GOUVERNER, ‘Servir plutôt que commander’ », Regard sur la Règle de saint Benoît n° 1, Saint-Léger éditions, 2017, p. 99-100)









 27 juin

Une bonne parole vaut mieux qu’un don excellent.
(Règle de Saint Benoît 31,14)



La Règle de Saint Benoît…

RB 20,1-5 (De la révérence dans la prière)

¹Lorsque nous avons une requête à faire aux puissants de la terre, nous n'osons le faire qu'avec humilité et respect. ²À plus forte raison faut-il supplier le Seigneur Dieu de l'univers en toute humilité et pure dévotion. ³Sachons bien que ce n'est pas l'abondance des paroles, mais la pureté du cœur et les larmes de la componction qui nous obtiendront d'être exaucés. La prière doit donc être brève et pure, à moins que peut-être la grâce de l'inspiration divine ne nous incline à la prolonger. Mais en communauté, la prière sera très courte, et, sur le signal du supérieur, tous se lèveront en même temps.

… pour chaque jour

Ceux qui ont été dignes de devenir fils de Dieu et de renaître de l'Esprit Saint, qui ont en eux-mêmes le Christ pour les éclairer et les réconforter, sont guidés par l'Esprit Saint selon des voies diverses et variées ; invisiblement, dans leur cœur, ils sont animés par la grâce en demeurant dans le repos spirituel.
Parfois ils sont comme plongés dans le deuil et l'affliction pour le genre humain, ils répandent des prières pour toute l'humanité, ils se livrent à la tristesse et aux larmes, parce que l'Esprit les embrase d'amour pour tous les hommes.
D'autres fois, l'Esprit fait brûler en eux tant d'exaltation et d'amour que, si c'était possible, ils enfermeraient dans leur cœur tous les hommes, sans distinction de bien ou de mal.
D'autres fois, ils s'abaissent plus bas que tous les autres dans l'humilité de l’Esprit, au point de s’estimer les derniers et les moindres de tous.
D'autres fois, ils demeurent dans une joie inexprimable sous l'action de l'Esprit.
D'autres fois, ils sont comme un vaillant héros qui revêt l'armure royale, se porte au combat, lutte courageusement contre les ennemis et remporte la victoire. C'est ainsi que l'homme spirituel prend les armes célestes de l’Esprit, assaille les ennemis, leur livre combat et les met sous ses pieds. Parfois, l'âme se repose dans un profond silence, dans le calme et la paix, ne connaît que la jouissance spirituelle, un repos et une plénitude inexprimables.
Parfois, la grâce l'établit dans une compréhension et une sagesse sans pareille, dans une profonde connaissance, par l'Esprit, sur les mystères que ni la langue ni la bouche ne peuvent déclarer. Parfois, il devient comme un homme quelconque.
C'est ainsi que, chez de tels hommes, la grâce produit des effets variés et conduit l'âme par des chemins divers, la réconforte selon la volonté de Dieu, l'exerce de toutes sortes de manières, pour la ramener parfaite, irréprochable et pure, devant le Père du ciel.
Prions Dieu, nous aussi, prions avec amour et beaucoup d'espérance, qu'il nous accorde la grâce céleste du don de l'Esprit, qu'il nous guide afin que nous accomplissions la volonté de Dieu; qu'il nous ranime par toute la richesse de son réconfort. Ainsi, par la grâce de cette direction, de cet exercice et de ce progrès spirituels, nous deviendrons dignes de parvenir à la perfection de la plénitude du Christ, selon la parole de l'Apôtre : Vous serez comblés et vous entrerez dans toute sa plénitude.

(Homélie du IVe siècle)









 26 juin

Chacun doit être traité
selon son âge et son degré d’intelligence.
(Règle de Saint Benoît 30,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 19,1-7 (Le maintien pendant la psalmodie)

¹Partout nous croyons fermement que Dieu est présent et que les yeux du Seigneur considèrent en tout lieu les bons et les méchants. ²Mais surtout il faut le croire fermement lorsque nous assistons à l'office divin. ³Ayons donc toujours dans la mémoire ce que dit le Prophète: « Servez le Seigneur dans la crainte. » Et encore: « Psalmodiez avec sagesse. » Et: « Je te chanterai en présence des anges. » Considérons donc comment nous devons nous tenir en présence de Dieu et de ses Anges, et tenons-nous pour psalmodier de manière que notre esprit soit en accord avec notre voix.

… pour chaque jour

« La louange n’est pas belle dans la bouche du pécheur » (Si 15,9). C’est pourquoi le Prophète demande instamment au Seigneur la remise de ses péchés d’abord. Ensuite seulement il promet d’annoncer la louange de Dieu. Par-là il indique manifestement que seuls ceux qui ont mérité de recevoir la rémission de leurs péchés peuvent sentir la douceur de louer Dieu. C’est pourquoi il est écrit : « Aux hommes droits sied la louange » (Ps 32,1). Y a-t-il en Dieu chose plus digne de louange que la miséricorde ? « Que ses miséricordes louent le Seigneur » (Ps 106,8.15.21.31). « Ses miséricordes surpassent toutes ses œuvres » (Ps 144,9). La Création de l’homme à partir du limon de la terre est une œuvre digne de louange ; plus digne encore pourtant sa Rédemption, après la faute, par la mort du propre Fils de Dieu. Celle-là est œuvre de puissance ; celle-ci, œuvre de grâce.
« Et ma bouche annoncera ta louange. » Très nombreux sont les gens qui ne louent pas Dieu avec leur propre bouche. Jamais un avare ne loue Dieu de sa propre bouche, ni le luxurieux. Ne te semblent-ils pas user d’une bouche étrangère, tandis qu’ils s’efforcent de prononcer ce que leur cœur n’éprouve pas ? C’est d’eux, certainement, qu’il a été écrit : « Leur cœur est loin de la sagesse ; c’est pourquoi ils ne connaîtront pas les transports de la joie » (Jb 17,4). Assurément elle ne s’élèvera pas jusqu’aux oreilles du Dieu tout-puissant, la louange de ceux dont le cœur s’éloigne des sentiers de la justice, attachés qu’ils sont à leur but pervers. Tels étaient ceux dont le Seigneur disait : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi » (Is 29,13).

(SAINT GRÉGOIRE LE GRAND, Commentaire sur le Psaume 50 [PL 79, 581-601], dans : Les Psaumes commentés par les Pères, Textes traduits, notes et tables par Sœur Baptista Landry osb, Introduction, choix et conseils de travail par A.-G. Hamman, Collection « Les Pères dans la foi », DDB, 1983, p. 206-207)









 25 juin

Qu’il imite plutôt l’exemple de tendresse du bon Pasteur…
(Règle de Saint Benoît 27,8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,20-25 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

²⁰L'ordre de la psalmodie du jour étant ainsi disposé, tous les autres psaumes qui restent seront distribués également entre les sept Vigiles de la semaine, ²¹ceux qui sont trop longs étant divisés en deux, de sorte qu'il y en ait douze pour chaque nuit. ²²Avant tout cependant nous tenons à dire que, si quelqu'un ne goûte pas cette distribution des psaumes, il en adopte une autre qu'il jugera meilleure. ²³Qu'il soit bien entendu toutefois que le psautier de cent cinquante psaumes sera récité intégralement chaque semaine et recommencé chaque dimanche à Vigile. ²⁴En effet, des moines qui, au cours de la semaine, psalmodient moins que le psautier avec les cantiques habituels se montrent par trop mous dans le service qu'ils ont voué. ²⁵La tâche que nos saints Pères, comme nous le lisons, accomplissaient courageusement en un seul jour, puissions-nous du moins, dans notre tiédeur, nous en acquitter en une semaine entière!

… pour chaque jour

Le bienheureux Épiphane, évêque de Chypre, reçut ce message de l’abba du monastère qu’il avait en Palestine : « Grâce à tes prières, nous ne négligeons pas notre règle, mais nous accomplissons avec soin l’office de tierce, de sexte et de none ». Alors, Épiphane leur manda un blâme : « Il est évident que vous négligez les autres heures du jour où vous vous abstenez de prier. Car le vrai moine doit avoir sans interruption la prière et la psalmodie dans son cœur ».
Le même disait : « Le prophète David priait à une heure tardive, il se levait au milieu de la nuit avant l’aube, il invoquait Dieu à l’aurore, il se présentait devant lui le soir et au milieu du jour il suppliait, et c’est pourquoi il disait : ‘Sept fois le jour je t’ai loué’ (Ps 118,64) ». 

(APOPHTEGMES, Épiphane 3 et 7, dans : Sagesse du désert – 365 textes des Pères du désert rassemblés par le Père Benoît Standaert osb, Éditions de Solesmes, 2005, p. 190-191)









 24 juin

La prière doit être brève et pure,
à moins que peut-être la grâce de l’inspiration divine
ne nous incline à la prolonger.
(Règle de Saint Benoît 20,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,12-19 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

¹²À Vêpres, on chantera tous les jours quatre psaumes, ¹³à partir du cent neuvième jusqu'au cent quarante-septième, ¹⁴exception faite de ceux qui sont réservés pour d'autres Heures, à savoir depuis le cent dix-septième jusqu'au cent vingt-septième, plus le cent trente-troisième et le cent quarante-deuxième. ¹⁵Tous les autres se diront à Vêpres. ¹⁶Mais comme il manque trois psaumes (pour le nombre voulu), on divisera (en deux) les plus longs, à savoir les psaumes cent trente-huit, cent quarante-trois et cent quarante-quatre. ¹⁷Quant au cent seizième, très court, on le joindra au cent quinzième. ¹⁸L'ordre des psaumes de Vêpres étant ainsi réglé, le reste de cet office, c'est-à-dire les leçons, répons, hymne, verset et cantique, se dira comme nous l'avons indiqué plus haut. ¹⁹À Complies, on répètera tous les jours les mêmes psaumes, savoir les psaumes quatre, quatre-vingt-dix et cent trente-trois.

… pour chaque jour

Quand vient l’heure de descendre dans l’ombre,
lorsque d’autres remontent vers le jour :
Nous te louons, Dieu sans changement !

Si notre âme est submergée de tristesse,
si l’esprit touche à la sérénité :
Nous te prions, Dieu compatissant !

Quand la nuit renvoie les cris de l’angoisse,
Lorsque danse la fête de la vie :
Nous te chantons, Dieu fidèle et sûr !

Tu nous offres sous ton aile un refuge
pour guérir la douleur du cœur humain :
Père très grand, nous te bénissons !

Quand s’apaise enfin le mal qui nous ronge,
dans l’intime, distille la douceur :
Père très bon, nous te glorifions !

Quand ton souffle en notre chair se recueille,
ta parole recrée en nous son corps :
Père très saint, prends pitié de nous !

(JOSEPH GELINEAU – CFC – Lit 95 1995)










 23 juin

Sachons bien que ce n’est pas l’abondance des paroles,
mais la pureté du cœur et les larmes de la componction
qui nous obtiendront d’être exaucés.
(Règle de Saint Benoît 20,3)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,7-11 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

À Tierce, Sexte et None du lundi on dira les neuf sections qui restent du psaume cent dix-huit, à raison de trois sections pour chaque Heure. Le psaume cent dix-huit aura donc été achevé en deux jours, à savoir le dimanche et le lundi. Cela étant, le mardi à Tierce, Sexte et None on dira trois psaumes, depuis le cent dix-neuvième jusqu'au cent vingt-septième, ce qui fait neuf psaumes. ¹⁰Ces psaumes sont répétés aux mêmes Heures, chaque jour jusqu'au dimanche. De même pour ce qui est des hymnes, leçons et versets, on gardera tous les jours la disposition uniforme qui a été établie. ¹¹Mais le dimanche on recommencera toujours par le psaume cent dix-huit.

… pour chaque jour


ALEPH 

Heureux les hommes intègres dans leurs voies
qui marchent suivant la loi du Seigneur !
Heureux ceux qui gardent ses exigences,
ils le cherchent de tout cœur !
Jamais ils ne commettent d'injustice,
ils marchent dans ses voies.
Toi, tu promulgues des préceptes
à observer entièrement.
Puissent mes voies s'affermir
à observer tes commandements !
Ainsi je ne serai pas humilié
quand je contemple tes volontés.
D'un cœur droit, je pourrai te rendre grâce,
instruit de tes justes décisions.
Tes commandements, je les observe :
ne m'abandonne pas entièrement.

(Psaume 118,1-8 – La Bible – AELF)

 

TAW 

Que mon cri parvienne devant toi,
éclaire-moi selon ta parole, Seigneur.
Que ma prière arrive jusqu'à toi ;
délivre-moi selon ta promesse.
Que chante sur mes lèvres ta louange,
car tu m'apprends tes commandements.
Que ma langue redise tes promesses,
car tout est justice en tes volontés.
Que ta main vienne à mon aide,
car j'ai choisi tes préceptes.
J'ai le désir de ton salut, Seigneur :
ta loi fait mon plaisir.
Que je vive et que mon âme te loue !
Tes décisions me soient en aide !
Je m'égare, brebis perdue :
viens chercher ton serviteur.
Je n'oublie pas tes volontés.

(Psaume 118,169-176 – La Bible – AELF)









 22 juin

Tenons-nous pour psalmodier
de manière que notre esprit soit en accord avec notre voix.
(Règle de Saint Benoît 19,7)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,1-6 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

¹D'abord on dira le verset: Dieu, viens à mon aide; Seigneur, hâte-toi de m'aider, et le Gloria. Puis viendra l'hymne propre à chaque Heure. ²Ensuite, à Prime, le dimanche, on dira quatre sections du psaume cent dix-huit; ³aux autres Heures, c'est-à-dire à Tierce, Sexte et None, on récitera trois sections du même psaume. À Prime du lundi, on dira trois psaumes, à savoir le premier, le second et le sixième; ainsi de suite, chaque jour à Prime, jusqu'au dimanche, on continuera, en suivant leur ordre, à réciter trois psaumes jusqu'au psaume dix-neuf: toutefois on partagera en deux les psaumes neuf et dix-sept. De cette façon, les psaumes du dimanche commenceront toujours par le psaume vingt.

… pour chaque jour

Tu me fis naître au cours du temps :
Dès l’aube des siècles,
Ils s’en vont à leur couchant ;
Ta grâce les recueille
et rachète nos instants :
Que ton heure ne me surprenne !

Tu m’as fait chantre de ta Loi :
Muette est mon hymne
Sans ton Verbe dans ma voix ;
Inerte, ma parole
Si ton Souffle ne l’envoie :
Ta louange me fasse vivre !

Tu m’as créé pour ton bonheur :
Mais qui le désire
S’il n’éprouve ton amour ?
L’espère sans connaître
Sa brûlure et sa douceur ?
Sois l’unique amant de mon âme ! 

(JOSEPH GELINEAU – CFC - 1995)