1 avril

Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ…
(Règle de Saint Benoît 53,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 50,1-4 (Les frères qui travaillent loin de l'oratoire ou qui sont en voyage)

¹Les frères qui travaillent fort loin et qui ne peuvent revenir à l'oratoire aux heures voulues - ²l'abbé ayant jugé qu'il en est bien ainsi - ³accompliront l'Œuvre de Dieu sur place et à genoux, avec le respect dû à Dieu. ⁴De même, ceux qui sont envoyés en voyage ne laisseront point passer les Heures prescrites; ils les diront comme ils pourront, en leur particulier, et ne négligeront pas de s'acquitter de ce devoir de leur service.

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… pour chaque jour

ieu ne peut être contenu par le ciel ni par les cieux des cieux, à combien plus forte raison par la terre. Malgré cela Il aime entrer et se reposer dans l’âme humaine repentante qui revient à Lui. Car l’âme humaine est un souffle de l’haleine de Dieu, c'est à dire de son Esprit. De même que l’âme éprouve un désir inné envers son Créateur, de même le Créateur désire-t-Il se reposer en sa créature car elle est de son propre Esprit. 

(MATTA el MASKINE, Conseils pour la prière, Monastère de Saint-Macaire au désert de Scete - Wadi el Natroun, p. 5-6 [La traduction française a été publiée dans la revue Irénikon, 1986, p.451-481.])

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret








 31 mars

… Attendre la sainte Pâque avec la joie du désir spirituel.
(Règle de Saint Benoît 49,7)




La Règle de Saint Benoît…

RB 49,1-10 (L'observance du Carême)

¹La vie d'un moine devrait être, en tout temps, aussi observante que durant le Carême. ²Mais, comme il en est peu qui possèdent cette perfection, nous exhortons tous les frères à vivre en toute pureté pendant le Carême, ³et à effacer, en ces jours sacrés, toutes les négligences des autres temps. ⁴Nous le ferons dignement, si nous nous préservons alors de tous les vices, si nous appliquons à la prière avec larmes, à la lecture, à la componction du cœur et au renoncement. ⁵En ces jours donc, ajoutons quelque chose à la tâche accoutumée de notre service: oraisons particulières, restriction dans les aliments et la boisson. ⁶Chacun offrira de sa propre volonté à Dieu, dans la joie du Saint-Esprit, quelque pratique surérogatoire; ⁷il retranchera à son corps sur la nourriture, la boisson, le sommeil, les entretiens; et il attendra la sainte Pâque avec la joie du désir spirituel. ⁸Chacun cependant soumettra à son abbé ce qu'il se propose d'offrir à Dieu et n'agira qu'avec sa prière et son approbation : ⁹car tout ce qui se fait sans la permission du père spirituel sera imputé à présomption et à vaine gloire, non à mérite. ¹⁰Partant, tout doit se faire avec l'assentiment de l'abbé.

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… pour chaque jour



Venez au jour !
Le Christ prépare son retour !
Le Christ prévient l’ère nuptiale !
Passent les temps ! Passe la chair !
L’Esprit de Dieu souffle au désert,
Annonçant l’aurore pascale !


Dépouillez-vous !
Quand vous mourrez, vous perdrez tout !
Suivez votre exode à l’avance !
Tombe la mort ! Tombe le soir !
N’attendez pas qu’il soit trop tard
Pour que Dieu vous donne naissance.


Ne craignez pas
De vous défaire, il recréera
Ce que vous cédez de vous-mêmes ;
Fermez les yeux ! Baissez vos fronts !
Venez mendier sa création
Au fond des ténèbres humaines.


Ne glissez plus
Sur votre pente à l’inconnu,
Car ici commence un autre âge ;
Retournez-vous ! Apprenez Dieu !
Il a promis son règne à ceux
Qui emprunteront ses passages !


Le jour viendra
Où le désert refleurira
Et l’ombre rendra la lumière !
Traversez-les ! Dès maintenant,
Allez chercher au testament
Ce qui n’est pas né de la terre !
 

(Patrice de la Tour du Pin – CNPL)




* Enluminure - Ms Abbaye de Maredret












 30 mars

La vie d’un moine devrait être,
en tout temps,
aussi observante que durant le Carême.
(Règle de Saint Benoît 49,1)




La Règle de Saint Benoît…

RB 48,22-25 (Le travail manuel de chaque jour)

²²Le dimanche, tous vaqueront à la lecture, excepté ceux qui sont employés à divers offices. ²³Si toutefois quelqu'un était si négligent et paresseux qu'il ne voulût ou ne pût ni méditer ni lire, on l'appliquera à quelque travail, afin qu'il ne demeure pas oisif. ²⁴Quant aux frères malades ou délicats, on leur donnera tel ouvrage ou métier qui les garde de l'oisiveté, sans les accabler ni les porter à s'esquiver. ²⁵L'abbé doit avoir leur faiblesse en considération.







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… pour chaque jour

insi, réconfortez-vous mutuellement et édifiez-vous l’un l’autre, comme vous le faites déjà.
Nous vous demandons, frères, de reconnaître ceux qui se donnent de la peine parmi vous, ceux qui, dans le Seigneur, vous dirigent et vous donnent des avertissements ; estimez-les infiniment avec amour en raison de leur travail. Vivez en paix entre vous.
Nous vous en prions, frères : avertissez ceux qui vivent de façon désordonnée, donnez du courage à ceux qui en ont peu, soutenez les faibles, soyez patients envers tous.

(I Thessaloniciens 5,11-14 – La Bible – AELF)

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret












 29 mars

Que tout se fasse avec modération,
par égard pour les faibles.
(Règle de Saint Benoît 48,9)




La Règle de Saint Benoît…

RB 48,10-21 (Le travail manuel de chaque jour)

¹⁰À partir du 13 septembre jusqu'au commencement du Carême, les frères vaqueront à la lecture jusqu'à la fin de la deuxième heure ; ¹¹puis on dira Tierce. Ensuite, ils travailleront jusqu'à la neuvième heure à l'ouvrage qui leur aura été enjoint. ¹²Au premier coup de None, ils quitteront tous leur travail de façon à être prêts quand le second coup sonnera. ¹³Après le repas, ils s'appliqueront à leurs lectures ou à l'étude des psaumes. ¹⁴Durant tout le Carême, ils s'appliqueront à la lecture depuis le matin jusqu'à la fin de la troisième heure; ils feront ensuite jusqu'à la dixième heure entière le travail qui leur a été enjoint. ¹⁵En ces jours de Carême, chacun recevra un livre tiré de la bibliothèque, qu'il lira à la suite et en entier. ¹⁶Ces livres seront distribués au début du Carême. ¹⁷On ne manquera pas de nommer un ou deux anciens, qui parcourent le monastère aux heures consacrées à la lecture. ¹⁸Ils examineront s'il ne se trouve pas quelque moine paresseux, perdant son temps à l'oisiveté ou au bavardage, au lieu de s'appliquer à la lecture, et qui ainsi, non seulement se nuit à lui-même, mais dissipe les autres. ¹⁹Si, à Dieu ne plaise ! un frère est surpris en cette faute, on le reprendra jusqu'à deux fois. ²⁰S'il ne s'amende point, on le soumettra à la correction régulière, de façon à inspirer de la crainte aux autres. ²¹Un moine ne se joindra pas à un autre aux heures indues.

✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

u commencement du monde, Dieu lui-même a « travaillé » de la manière même recommandée par saint Benoît quand il organise le temps des moines : il a « séparé », opéré de l’ordre. Pour créer le monde, il l’a arraché à l’informe, au mélange. Pour organiser la vie quotidienne, saint Benoît « ordonne » le temps et différencie les moments. Il ne veut pas que ses disciples s’adonnent n’importe quand à n’importe quelle occupation. Dieu a séparé le jour et la nuit, la lumière et les ténèbres, les eaux d’en haut et les eaux d’en bas, la terre et la mer. Saint Benoît sépare le temps de travail et le temps de lecture, le temps du silence et le temps de la parole ou du bruit. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LE TRAVAIL, ‘Consacrer certaines heures au travail des mains, d’autres à la lecture des choses divines’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 7, Saint-Léger éditions, 2017, p. 94-95)

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret









 28 mars

C’est alors qu’ils seront vraiment moines,
lorsqu’ils vivront du travail de leurs mains…
(Règle de Saint Benoît 48,8)




La Règle de Saint Benoît…

RB 48,1-9 (Le travail manuel de chaque jour)

¹L'oisiveté est ennemie de l'âme. Les frères doivent donc consacrer certaines heures au travail des mains et d'autres à la lecture des choses divines. ²C'est pourquoi nous croyons pouvoir régler l'une et l'autre de ces occupations de la manière suivante : ³De Pâques au 13 septembre, les frères sortiront dès le matin pour s'employer aux travaux nécessaires, depuis la première heure du jour jusqu'à la quatrième environ ; ⁴depuis la quatrième jusqu'à la sixième, ils s'adonneront à la lecture. ⁵Après la sixième heure, leur dîner fini, ils se reposeront sur leur lit dans un parfait silence. Si quelqu'un veut lire, il pourra le faire tout bas de façon à n'incommoder personne. ⁶On dira None plus tôt qu'à l'ordinaire, environ à la huitième heure et demie. Après quoi, ils se mettront de nouveau à l'ouvrage jusqu'aux Vêpres. ⁷Si les frères se trouvent obligés, par la nécessité ou la pauvreté, à travailler eux-mêmes aux récoltes, ils ne s'en affligeront point ; ⁸c'est alors qu'ils seront vraiment moines, lorsqu'ils vivront du travail de leurs mains, à l'exemple de nos pères et des Apôtres. ⁹Que tout néanmoins se fasse avec modération, par égard pour les faibles.

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… pour chaque jour

outes les choses que Dieu a faites sont bonnes en leur temps. Dieu a mis toute la durée du temps dans l’esprit de l’homme, mais celui-ci est incapable d’embrasser l’œuvre que Dieu a faite du début jusqu’à la fin. 
J’ai compris qu’il n’y a rien de bon pour les humains, sinon se réjouir et prendre du bon temps durant leur vie. 
Bien plus, pour chacun, manger et boire et trouver le bonheur dans son travail, c’est un don de Dieu. 
Je le sais : tout ce que Dieu fait, à jamais, demeurera. À cela, il n’y a rien à ajouter, rien à retrancher. Dieu fait en sorte que l’on craigne en sa présence.

(Qohèleth 3,11-14 – La Bible – AELF)

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret



 






 27 mars

Les frères doivent consacrer
certaines heures au travail des mains
et d’autres à la lecture des choses divines.
(Règle de Saint Benoît 48,1)




La Règle de Saint Benoît…

RB 47,1-4 (La charge d'annoncer l'œuvre de Dieu)

¹La charge d'annoncer l'heure de l'Œuvre de Dieu, aussi bien le jour que la nuit, incombe à l'abbé. Il l'exercera lui-même, ou la confiera à un frère si ponctuel que l'office se fasse toujours aux heures prescrites. ²Ceux qui en auront reçu l'ordre, entonneront psaumes et antiennes, à leur rang, après l'abbé. ³Personne n'aura la présomption de chanter ou de lire s'il ne peut s'acquitter de cette fonction de manière à édifier les assistants. ⁴Celui qui en aura reçu l'ordre de l'abbé le fera avec humilité, gravité et profond respect.

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… pour chaque jour

a fin du chapitre souligne trois qualités témoignant ensemble de l’attitude qui convient à la proclamation de la Parole de Dieu : « Humilité, gravité et profond respect » (tremor). Dans la Règle, l’idée exprimée par ce dernier mot se trouve associée tantôt au jugement dernier, tantôt à l’Office divin. Le terme lui-même évoque l’ébranlement de tout l’être éprouvé face à une réalité ou une perspective redoutables. Il traduit la profonde émotion provoquée par le face à face avec la transcendance divine. Dans la célébration liturgique comme au jugement dernier, la présence de Dieu suscite la même réaction : elle touche au plus profond, éveillant une prise de conscience qui fait vibrer, « trembler ». La prière de l’Office ne se déroule pas comme un ronronnement passif. Elle est une rencontre vivante, une action, qui mobilise toute la personne. Elle porte le poids d’un face à face dont l’enjeu s’avère extrêmement sérieux. Une telle « gravité » écraserait celui qui prie, sans l’humilité qui le dépossède et l’abandonne à l’amour de Dieu qui bannit la crainte (cf. RB 7,67). L’abbé, en organisant la liturgie, sera sensible à cette perspective. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p.144-145)

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret









 26 mars

On ne préférera donc rien à l’Œuvre de Dieu.
(Règle de Saint Benoît 43,3)



La Règle de Saint Benoît…

RB 46,1-6 (Ceux qui font des fautes en quelque autre chose)

¹Lorsqu'un moine dans un travail quelconque à la cuisine, au cellier, dans un service, à la boulangerie, au jardin, dans l'exercice d'un métier, ou en quelque lieu que ce soit, fait une faute, ²brise ou perd quelque chose, ou commet un autre délit, ³il ira aussitôt s'en accuser spontanément devant l'abbé et la communauté. S'il ne le fait pas ⁴et que son manquement soit connu par un autre, il subira une peine plus sévère. ⁵Mais s'il s'agit d'un péché secret de l'âme, il le manifestera seulement à son abbé ou aux pères spirituels, ⁶qui sachent guérir et leurs propres plaies et celles des autres sans les découvrir ni les divulguer.

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… pour chaque jour

e mal, bien identifié et confessé par le fautif, se doit d’être protégé, couvert de respect et d’indulgence. Une blessure profonde guérit à l’abri d’un pansement. L’abbé-médecin devra non seulement soigner la plaie, mais aussi ne jamais la dévoiler. Si le fautif la découvre, l’abbé, lui, la « couvre ». Ce rôle ne s’improvise pas. Les anciens, remplis d’expérience, ont donné la preuve qu’ils savent gérer leur propre faiblesse car ils l’ont assumée et acceptée. Désormais capable de miséricorde, sans complaisance ni complicité, ils aideront les autres à porter la leur. À ceux-là seulement, peuvent être découvertes les fautes intérieures, cachées par définition et devant toujours le rester. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p.135)

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret











 25 mars

Les moines doivent s’appliquer au silence en tout temps…
(Règle de Saint Benoît 42,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 45,1-3 (Ceux qui se trompent à l'oratoire)

¹Lorsque quelqu'un se trompe en récitant un psaume, un répons, une antienne ou une leçon, s'il ne s'en humilie point sur place, devant tout le monde, en faisant satisfaction, il sera soumis à une correction plus sévère: ²c'est qu'en effet il n'a pas voulu corriger par un acte d'humilité la faute qu'il a commise par sa négligence. ³Les enfants, pour ces sortes de fautes, seront battus de verges.


✥ ✥ ✥

… pour chaque jour

« Négliger » (de neg-legere) signifie littéralement « ne pas recueillir, ou ne pas rassembler », c’est-à-dire être insouciant, ne pas tenir compte. Saint Benoît dénonce souvent la négligence dans la Règle. Rien à ses yeux n’est indifférent ; pour ses disciples, tout est appelé à prendre sens. « Corrigere » (de cum-regere) veut dire redresser, rectifier. En présence de Dieu, se corriger revient paradoxalement à se courber, s’abaisser, s’humilier. Pour se redresser devant lui, il ne faut pas se tendre vertueusement en vue d’être parfait mais, au contraire, se reconnaître faillible, admettre ouvertement et immédiatement ses erreurs, sans chercher à les justifier. La vraie « satisfaction » consiste à se laisser remettre debout par Celui qui, depuis toujours, redresse, sauve, ressuscite, recrée.

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p.129-130)

* Enluminure - Ms Abbaye de Maredret













 24 mars

On servira les malades
comme s’ils étaient le Christ en personne
puisqu’il a été dit :
« J’ai été malade et vous m’avez visité ».
(Règle de Saint Benoît 36,2)



La Règle de Saint Benoît…

RB 44,1-10 (Comment les excommuniés font satisfaction)

¹Celui qui, pour faute grave, aura été excommunié de l'oratoire et de la table commune, demeurera prosterné, devant la porte de l'oratoire, pendant qu'on y célèbrera l'Œuvre de Dieu, et ne dira mot ; ²mais il se tiendra le visage contre terre et le corps étendu, aux pieds de tous ceux qui sortent de l'oratoire. ³Il continuera cette pratique jusqu'à ce que l'abbé juge la satisfaction suffisante. ⁴Et lorsque l'abbé le lui aura commandé, il viendra se jeter à ses pieds et à ceux de tous les frères, afin qu'ils prient pour lui. ⁵Alors, si l'abbé l'ordonne, il sera reçu au chœur et occupera le rang que l'abbé aura déterminé. ⁶Il ne lui sera cependant pas permis, sans un nouvel ordre de l'abbé, ni d'entonner un psaume, ni de lire une leçon ou quoi que ce soit. ⁷De plus, à toutes les Heures, au moment où s'achève l'Œuvre de Dieu, il se prosternera à terre, à la place qu'il occupe, ⁸et fera ainsi satisfaction jusqu'à ce que l'abbé lui ordonne de cesser. ⁹Ceux qui, pour des fautes légères, sont excommuniés seulement de la table, satisferont dans l'oratoire; ils le feront jusqu'à ce que l'abbé les en dispense, ¹⁰en leur donnant sa bénédiction, et en disant : ‘Cela suffit.’

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… pour chaque jour

a communauté forme le corps du Christ, blessé par la faute d’un de ses membres. Lui seul, le Christ, peut la guérir. Aussi la démarche est-elle centrée sur la prière. L’Office divin n’est pas une simple pratique, même la plus importante. Il est vital. La communauté s’y constitue et s’y recrée dans le dialogue partagé avec la Parole de Dieu, psaumes et lectures. Même quand la faute n’a entraîné que l’exclusion des repas, la réparation s’effectue à l’oratoire. La prière de tous – abbé et frères – que le moine fautif vient implorer, occupe le centre de la démarche entre deux grandes étapes : hors de l’oratoire et dans l’oratoire. Avant de réintégrer sa place dans la liturgie, le fautif est invité à solliciter l’intercession de ses frères en se prosternant à leurs pieds, car le vrai pardon ne peut être donné et reçu que sous le regard et avec le secours de Dieu. Cette demande est nécessaire non seulement à la guérison du frère malade mais aussi à la santé de la communauté entière, car la défaillance d’un seul a pu déclencher la crise de l’ensemble. La prière sollicitée et partagée remet tout en place. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p.122-123)

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret









 23 mars

On prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout.
(Règle de Saint Benoît 36,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 43,13-19 (Ceux qui arrivent en retard à l'œuvre de Dieu ou à la table)

¹³À la table, celui qui n'arrivera pas avant le verset, de façon que les frères puissent le réciter tous ensemble avec la prière et se mettre à table en même temps : ¹⁴si c'est par négligence ou par sa faute qu'il n'est pas arrivé à temps, il sera repris jusqu'à deux fois. ¹⁵Si ensuite il ne s'amende pas, il ne pourra plus participer à la table commune, ¹⁶mais il prendra son repas tout seul, séparé de la compagnie de ses frères et privé de sa portion de vin, jusqu'à ce qu'il ait satisfait et qu'il se soit corrigé. ¹⁷On traitera de la même manière celui qui ne se trouvera pas au verset qu'on dit après le repas. ¹⁸Nul ne se permettra de manger ou de boire quoi que ce soit, avant ou après l'heure fixée pour le repas. ¹⁹S'il arrive que le supérieur offre quelque chose à un frère et que celui-ci ne l'accepte pas, lorsqu'il viendra à désirer ce qu'il avait d'abord refusé ou quelque autre chose, on ne lui accordera absolument rien jusqu'à ce qu'il ait fait une satisfaction convenable.

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… pour chaque jour

ls étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.
La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres.
Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun.
Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ; ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier. Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés. 

(Actes des Apôtres 2,42-47 – La Bible – AELF)

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret