1 mars

Tu parviendras avec la protection de Dieu…
(Règle de Saint Benoît 73,9)



La Règle de Saint Benoît…

RB 24,1-7 (Quelle doit être la mesure de l'excommunication)

¹La mesure de l'excommunication ou du châtiment doit être proportionnée à la gravité de la faute, ²et la gravité des fautes dépend du jugement de l'abbé. ³Si un frère est coupable de fautes légères, il sera privé de la table commune. Or, celui qui sera ainsi privé de la communauté de la table sera traité comme il suit: à l'oratoire, il entonnera ni psaume, ni antienne et ne récitera pas de leçon, jusqu’à ce qu'il ait donné satisfaction. Il prendra son repas seul, après le repas des frères : si, par exemple, les frères mangent à la sixième heure, ce frère ne le fera qu'à la neuvième; et si le dîner des frères est à la neuvième, le sien n'aura lieu que le soir, jusqu'à ce qu'il ait obtenu son pardon par une satisfaction convenable.

… pour chaque jour

LA FAUTE ET SA RÉPARATION
 
La faute marque une cassure : quelque chose ne circule plus. Elle introduit comme un élément perturbateur dans le canal censé jouer le rôle de transmission.
En pratiquant une sorte d’homéopathie, saint Benoît applique le remède là où la communication joue le plus concrètement. Il prive de la communion à la table du repas, mais aussi à la table de la Parole, à l’Office divin. Il fait jouer la sanction là où la solidarité spirituelle joue elle-même davantage. Pour rétablir, saint Benoît semble d’abord priver.
Le frère coupable n’est plus en mesure d’édifier les frères (38,12). Non que sa diction en soit nécessairement affectée, mais plutôt une distance s’est introduite entre ce qu’il dit et ce qu’il fait ou a fait. Psaumes, antiennes, leçons ne portent plus dans sa bouche. Il ne peut plus les dire. Elles ne parlent plus par lui.
Jusqu’à ce qu’il ait obtenu son pardon. Jusqu’à ce que les circuits de la communication aient été rétablis. Jusqu’à ce que la communion soit de nouveau possible. Jusqu’à ce que les frères puissent à nouveau être « édifiés ». 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)











 29 février

Qui donc que tu sois,
qui te hâtes vers la patrie céleste,
accomplis avec l’aide du Christ,
cette toute petite Règle, écrite pour les débutants.
(Règle de Saint Benoît 73,8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 23,1-5 (L'excommunication pour les fautes)

¹S'il se rencontre quelque frère récalcitrant ou désobéissant ou orgueilleux ou murmurateur ou qui viole en quelque point la sainte Règle ou les ordres de ses anciens, et cela avec mépris, ²il sera averti par ses anciens, une et deux fois selon le précepte de Notre-Seigneur, en particulier. ³S'il ne s'amende pas, on le réprimandera publiquement devant tous. Si, malgré cela, il ne se corrige pas, qu'il soit excommunié, s'il comprend la gravité de cette peine. Mais s'il est endurci, qu'il soit puni par un châtiment corporel.

… pour chaque jour

S’il comprend ce qu’est cette peine. Comprendre l’excommunication, c’est comprendre surtout l’inverse : la communication, la communion. Il s’agit là d’un bien, tel qu’en être privé représente une réelle sanction. Le mot qui, peut-être nous ferait le mieux comprendre aujourd’hui de quoi il est question dans ce chapitre, est celui de rencontre. Il faut cultiver la rencontre, car ainsi nous imitons Dieu qui est éternellement Rencontre personnelle. Et il y a tentation de ne pas le faire, surtout à la suite de conflits ou de malentendus. Parce que, dans un cas donné, il n’y a pas eu rencontre ou compréhension, nous serions facilement portés à cesser le contact ou le réduire. Demandons à Dieu la générosité intérieure nécessaire pour ne pas nous isoler, mais rencontrer tous les frères.

Écoute, 1968

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 334-335)









 28 février

Ne préférer absolument rien au Christ ;
qu’Il nous amène tous ensemble à la vie éternelle.
(Règle de Saint Benoît 72,11-12)



La Règle de Saint Benoît…

RB 22,1-8 (Comment dormiront les moines)

¹Les moines dormiront chacun dans un lit à part. ²Ils recevront une literie selon leur genre de vie et suivant qu'en aura disposé leur abbé. ³Si faire se peut, ils dormiront tous dans un même lieu. Si le trop grand nombre ne le permet pas, ils reposeront par dix ou par vingt, avec des anciens qui veilleront sur eux. Une lumière éclairera le dortoir continuellement jusqu'au matin. Ils dormiront vêtus, ceints d'une ceinture ou d'une corde. En dormant, ils n'auront point leurs couteaux à leur côté de peur que, pendant le sommeil, ils ne viennent à se blesser tout en dormant. Que les moines soient toujours prêts. Au signal donné, ils se lèveront aussitôt et s'empresseront à l'envi à l'Œuvre de Dieu, en toute gravité néanmoins et modestie. Les plus jeunes frères n'auront point leurs lits placés les uns près des autres, mais entremêlés parmi ceux des anciens. En se levant pour l'Œuvre de Dieu, les moines s'encourageront doucement les uns les autres, afin d'ôter tout sujet d'excuse aux somnolents.

… pour chaque jour


DORMIR ÉVEILLÉ ?
 
La vie cénobitique embrasse la totalité de la vie du moine. Elle commence le matin, se poursuit durant le jour et habite encore les heures de la nuit.
Saint Benoît se préoccupe ici du sommeil des moines. Mais il leur rappelle la grande réalité de la vigilance, celle que le moine ne peut jamais cesser de pratiquer. Être prêt : soit une disponibilité de tous les instants. Qui, sinon Dieu que cherche le moine, peut ainsi prétendre attirer à lui une attention sans faille ?
Une telle exigence continue suppose qu’on y soit soutenu et encouragé. Doucement, dit saint Benoît, sans violence, sans la contrainte qui tourne vite à la pression exercée sur les esprits. Pas de meilleure pédagogie que celle-là.
Oter tout sujet d’excuse aux somnolents ne vise pas seulement à les sortir du sommeil. Plus fondamentalement, il s’agit là d’une manifestation concrète de la « mutuelle prévenance » demandée par saint Benoît (72,4). Elle doit conduire les moines « ensemble à la vie éternelle ». Ni plus, ni moins. 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, abbaye de Maredsous)









 27 février

Les moines aimeront leur abbé
avec une charité sincère et humble.
(Règle de Saint Benoît 72,10)



La Règle de Saint Benoît…

RB 21,1-7 (Les doyens du monastère)

¹Si la communauté est nombreuse, on choisira quelques-uns d'entre les frères qui sont de bonne réputation et de sainte vie, et on les établira doyens. ²Ils veilleront en tout sur leurs décanies, conformément aux commandements de Dieu et aux ordres de leur abbé. ³On choisira pour doyens ceux des moines avec lesquels l'abbé puisse en toute sécurité partager son fardeau. On ne les choisira pas selon leur ancienneté dans la communauté, mais selon le mérite de leur vie et la sagesse de leur doctrine. Si, par hasard, l'un d'eux, enflé d'orgueil, mérite répréhension, on le corrigera une première, une deuxième et une troisième fois. S'il ne veut pas s'amender, on le déposera et on mettra à sa place un autre qui en soit digne. Nous établissons la même règle au sujet du prieur.

… pour chaque jour

Et on ne les choisira pas en suivant l’ordre d’ancienneté. Déjà notre place en communauté nous rappelle constamment le caractère d’absolue gratuité du don de Dieu. La seule préséance qui compte est l’heure de l’appel de Dieu. Mais là encore Dieu ne se trouve pas lié dans ses dons. « Le mérite de la vie » n’est ni une question d’âge ou d’ancienneté dans la vie monastique. Dieu se plaît à bouleverser nos calculs, nos estimations trop humaines, même des choses surnaturelles. Le mérite de la vie, cela dépend du bon plaisir de Dieu, et qu’il en soit tenu compte ou non par les hommes, fût-ce par le père abbé, peu importe. L’essentiel n’est pas là. Notre vie est cachée avec le Christ en Dieu.

Écoute, 1964

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 328)











 26 février

Craindre Dieu avec amour.
(Règle de Saint Benoît 72,9)



La Règle de Saint Benoît…

RB 20,1-5 (De la révérence dans la prière)

¹Lorsque nous avons une requête à faire aux puissants de la terre, nous n'osons le faire qu'avec humilité et respect. ²À plus forte raison faut-il supplier le Seigneur Dieu de l'univers en toute humilité et pure dévotion. ³Sachons bien que ce n'est pas l'abondance des paroles, mais la pureté du cœur et les larmes de la componction qui nous obtiendront d'être exaucés. La prière doit donc être brève et pure, à moins que peut-être la grâce de l'inspiration divine ne nous incline à la prolonger. Mais en communauté, la prière sera très courte, et, sur le signal du supérieur, tous se lèveront en même temps.

… pour chaque jour

Autre chose un long discours, autre chose un long amour. Du Seigneur lui-même il est dit : Il passa la nuit en prière et « il prolongea sa prière ». Que faisait-il, sinon nous donner un exemple, rythmant le temps par la prière, lui qui avec le Père nous exauce dans son éternité.
On dit que les moines d’Égypte font des prières fréquentes mais très brèves, rapides comme la flèche qui part, pour que la vigilance et l’attention si nécessaires à l’âme qui prie ne se relâchent ni ne s’émoussent en se prolongeant. Par là ils nous font comprendre qu’il ne faut pas fatiguer l’attention, quand elle ne peut se maintenir ; quand elle se maintient, il ne faut pas l’interrompre trop vite.
Beaucoup de paroles dans la prière ? non ; mais beaucoup d’insistance, quand l’attention se maintient fervente. Parler beaucoup, dans la prière, c’est traiter une affaire urgente en discours superflus, parler avec insistance, c’est frapper à la porte de celui que nous prions, par un long et pieux élan de notre cœur.
Oui, nous le faisons généralement avec des gémissements plus qu’avec des discours, avec des larmes plus qu’avec des paroles. Dieu met nos larmes en sa présence, et notre gémissement ne passe pas inaperçu à celui qui par sa parole a tout créé et qui ne s’embarrasse pas de paroles humaines. 

(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE [°354 – 〸430], PSAUME 31 – « Je t’ai appelé, tout le jour », dans : SAINT AUGUSTIN PRIE LES PSAUMES – Textes choisis et traduits par A.-G. Hamman)









 25 février

Nul ne cherchera ce qu’il juge utile pour soi,
mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui.
(Règle de Saint Benoît 72,7)



La Règle de Saint Benoît…

RB 19,1-7 (Le maintien pendant la psalmodie)

¹Partout nous croyons fermement que Dieu est présent et que les yeux du Seigneur considèrent en tout lieu les bons et les méchants. ²Mais surtout il faut le croire fermement lorsque nous assistons à l'office divin. ³Ayons donc toujours dans la mémoire ce que dit le Prophète: « Servez le Seigneur dans la crainte. » Et encore: « Psalmodiez avec sagesse. » Et: « Je te chanterai en présence des anges. » Considérons donc comment nous devons nous tenir en présence de Dieu et de ses Anges, et tenons-nous pour psalmodier de manière que notre esprit soit en accord avec notre voix.

… pour chaque jour

Nous célébrons aujourd’hui la fête des saints anges… Mais que pouvons-nous dire de ces esprits angéliques ? Voici notre foi : nous croyons qu’ils jouissent de la présence et de la vue de Dieu, qu’ils possèdent un bonheur sans fin, ces biens du Seigneur « que l’œil n’a pas vus, ni l’oreille entendus, qui ne sont pas montés jusqu’au cœur de l’homme » (1 Co 2,9). Qu’est-ce qu’un simple mortel peut dire à ce sujet à d’autres hommes mortels, incapable qu’il est de concevoir de telles choses ? … S’il est impossible de parler de la gloire des saints anges en Dieu, nous pouvons au moins parler de la grâce et de l’amour qu’ils manifestent à notre égard, car ils jouissent non seulement d’une dignité incomparable mais aussi d’une serviabilité pleine de bonté… Si nous ne pouvons pas comprendre leur gloire, nous nous attachons d’autant plus étroitement à la miséricorde dont sont remplis ces familiers de Dieu, ces citoyens du ciel, ces princes du paradis.
L’apôtre Paul lui-même, qui a contemplé de ses yeux la cour céleste et qui en a connu les secrets (2 Co 12,2), nous atteste que « tous les anges sont des esprits chargés d’un ministère, envoyés en service en faveur de ceux qui doivent hériter du salut » (He 1,14). Ne voyez là rien d’incroyable, puisque le Créateur, le Roi des anges lui-même « est venu, non pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie pour la multitude des hommes » (Mc 10,45). Quel ange dédaignerait donc un tel service où l’a devancé celui que les anges servent dans les cieux avec empressement et avec joie ? 

(SAINT BERNARD DE CLAIRVAUX [°1090 – 〸1153], 1er Sermon pour la fête de Saint Michel)









 24 février

S’obéir à l’envie.
(Règle de Saint Benoît 72,6)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,20-25 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

²⁰L'ordre de la psalmodie du jour étant ainsi disposé, tous les autres psaumes qui restent seront distribués également entre les sept Vigiles de la semaine, ²¹ceux qui sont trop longs étant divisés en deux, de sorte qu'il y en ait douze pour chaque nuit. ²²Avant tout cependant nous tenons à dire que, si quelqu'un ne goûte pas cette distribution des psaumes, il en adopte une autre qu'il jugera meilleure. ²³Qu'il soit bien entendu toutefois que le psautier de cent cinquante psaumes sera récité intégralement chaque semaine et recommencé chaque dimanche à Vigile. ²⁴En effet, des moines qui, au cours de la semaine, psalmodient moins que le psautier avec les cantiques habituels se montrent par trop mous dans le service qu'ils ont voué. ²⁵La tâche que nos saints Pères, comme nous le lisons, accomplissaient courageusement en un seul jour, puissions-nous du moins, dans notre tiédeur, nous en acquitter en une semaine entière!

… pour chaque jour

Le psautier complet avec les cantiques d’usage. Notre office est tout plein de la rédemption. Qu’il nous parle des « mirabilia Dei » de l’Ancien Testament, ou des mystères du Christ, c’est toujours le mystère de l’amour rédempteur de Dieu. Rien d’étonnant que le psautier soit devenu le fond de la prière chrétienne. Jésus en priant le psautier lui a donné sa plénitude ; prière de Jésus, dont chaque parole est gonflée de la richesse de sens que l’Esprit-Saint y a mise, c’est tout naturellement que dès l’origine les moines ont trouvé dans le psautier la nourriture et l’expression idéales de leur contemplation. Ainsi, c’est « sur le ton de Dieu » (S. Ignace d’Antioche) que la communauté chrétienne adresse à Dieu ses louanges. Si la louange est l’œuvre à laquelle doit s’adonner en premier lieu la communauté monastique, c’est elle, peut-on dire, qui forme cette communauté. Par le moyen de l’office, des liens profonds se créent entre nous, car par l’office, chaque parole et chaque geste en même temps qu’il est un acte communautaire, est un lien qui resserre notre union au Christ dans une louange plus parfaite.

Écoute, 1951

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 315-316)








 




 23 février

S’honorer mutuellement avec prévenance.
(Règle de Saint Benoît 72,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,12-19 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

¹²À Vêpres, on chantera tous les jours quatre psaumes, ¹³à partir du cent neuvième jusqu'au cent quarante-septième, ¹⁴exception faite de ceux qui sont réservés pour d'autres Heures, à savoir depuis le cent dix-septième jusqu'au cent vingt-septième, plus le cent trente-troisième et le cent quarante-deuxième. ¹⁵Tous les autres se diront à Vêpres. ¹⁶Mais comme il manque trois psaumes (pour le nombre voulu), on divisera (en deux) les plus longs, à savoir les psaumes cent trente-huit, cent quarante-trois et cent quarante-quatre. ¹⁷Quant au cent seizième, très court, on le joindra au cent quinzième. ¹⁸L'ordre des psaumes de Vêpres étant ainsi réglé, le reste de cet office, c'est-à-dire les leçons, répons, hymne, verset et cantique, se dira comme nous l'avons indiqué plus haut. ¹⁹À Complies, on répètera tous les jours les mêmes psaumes, savoir les psaumes quatre, quatre-vingt-dix et cent trente-trois.

… pour chaque jour

Ce Dieu qui ne veut se suffire
Pour l’homme
Se passionne.
Nul dessein
Hormis d’aller s’offrir
En partage au désir
Des humains.

Ce Dieu qui a tant à nous dire
Immole
Sa Parole.
La nuit vient :
L’Agneau seul pour subir
Le tourment des martyrs
Ne dit rien.

Ce Dieu qui ne veut pas proscrire
Pardonne
Tant d’opprobres.
Nul chemin
Hors celui de souffrir
En victime et mourir
Pour chacun.

Ce Dieu qui ne peut se dédire
Transforme
Nos vies mornes.
Le jour vient:
Jésus doit accomplir
La promesse à tenir
Au matin.
 

(Frère GILLES BAUDRY osb [°1948 - …])










 22 février

Il est un mauvais zèle, un zèle amer,
qui sépare de Dieu et mène à l’enfer.
De même, il est un bon zèle
qui sépare des vices et mène à Dieu et à la vie éternelle.
C’est ce zèle que les moines pratiqueront
avec un très ardent amour.
(Règle de Saint Benoît 72,1-3)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,7-11 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

À Tierce, Sexte et None du lundi on dira les neuf sections qui restent du psaume cent dix-huit, à raison de trois sections pour chaque Heure. Le psaume cent dix-huit aura donc été achevé en deux jours, à savoir le dimanche et le lundi. Cela étant, le mardi à Tierce, Sexte et None on dira trois psaumes, depuis le cent dix-neuvième jusqu'au cent vingt-septième, ce qui fait neuf psaumes. ¹⁰Ces psaumes sont répétés aux mêmes Heures, chaque jour jusqu'au dimanche. De même pour ce qui est des hymnes, leçons et versets, on gardera tous les jours la disposition uniforme qui a été établie. ¹¹Mais le dimanche on recommencera toujours par le psaume cent dix-huit.

… pour chaque jour

Avec ta joie
que nul ne peut nous prendre,
Avec ton nom
qui enchante nos lèvres,
Avec ton jour
pour purifier le nôtre,
Avec le feu
comme un fruit de ton jour,

Avec ton feu
brûlant de proche en proche,
Avec ton nom
qui appelle nos frères,
Avec ton cœur
pour pardonner au nôtre,
Avec la paix
comme un fruit de ton cœur,

Avec ta paix
nourrie de tant de larmes,
Avec ton nom
comme un cri vers le Père,
Et ton amour
pour attirer le nôtre,
Avec la croix
comme un fruit de l'amour,

Avec ta croix
montrant le prix de l'homme,
Avec ton nom
qui défie l'Adversaire,
Avec ta mort
pour racheter la nôtre,
Avec la vie
comme un fruit de ta mort.

Avec ta vie
pour tout le corps en fête,
Avec ton nom
que les anges célèbrent,
Et ton Esprit
pour éveiller le nôtre,
Avec la joie
comme un fruit de l'Esprit,

Avec ta joie,
Jésus, Sauveur du monde,
Avec ton nom
qui remplit ciel et terre,
Avec ton jour
pour embraser le nôtre,
L'éternité
comme un fruit de ton jour,

NOUS ACCUEILLONS TA GRÂCE,
NOUS RENDONS GRÂCE À DIEU !
 

(Sr MARIE-PIERRE FAURE [°1928 – 〸2022])









 21 février

S’empresser de donner réponse avec une charité fervente.
(Règle de Saint Benoît 66,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 18,1-6 (En quel ordre il faut dire les psaumes)

¹D'abord on dira le verset: Dieu, viens à mon aide; Seigneur, hâte-toi de m'aider, et le Gloria. Puis viendra l'hymne propre à chaque Heure. ²Ensuite, à Prime, le dimanche, on dira quatre sections du psaume cent dix-huit; ³aux autres Heures, c'est-à-dire à Tierce, Sexte et None, on récitera trois sections du même psaume. À Prime du lundi, on dira trois psaumes, à savoir le premier, le second et le sixième; ainsi de suite, chaque jour à Prime, jusqu'au dimanche, on continuera, en suivant leur ordre, à réciter trois psaumes jusqu'au psaume dix-neuf: toutefois on partagera en deux les psaumes neuf et dix-sept. De cette façon, les psaumes du dimanche commenceront toujours par le psaume vingt.

… pour chaque jour

Deus in adjutorium meum intende. Avant toute prière liturgique, il faut avoir un grand désir de pureté intérieure. La valeur de nos gestes liturgiques dépend de notre ferveur, de l’amour que nous y apportons. Faire profondément à Dieu l’offrande de nous-mêmes. Le Deus in adjutorium est l’appel à Dieu pour qu’il rende notre louange digne de lui.

Écoute, 1957

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 310)