8 mai
Ne rien préférer à l’amour du Christ.
(Règle de Saint Benoît 4,21)
⁴⁵C'est à
cette fin que nous voulons fonder une école où l'on serve le Seigneur. ⁴⁶Dans
cette institution, nous espérons ne rien établir de rude ni de pesant. ⁴⁷Si,
toutefois, il s'y rencontrait quelque chose d'un peu rigoureux, qui fût imposé
par l'équité pour corriger nos vices et sauvegarder la charité, ⁴⁸garde-toi
bien, sous l'effet d'une crainte subite, de quitter la voie du salut dont les
débuts sont toujours difficiles. ⁴⁹En effet, à mesure que l'on
progresse dans la voie religieuse et dans la foi, le cœur se dilate, et l'on
court dans la voie des commandements de Dieu, avec la douceur ineffable de
l'amour. ⁵⁰Ne nous écartons donc jamais de son enseignement, et
persévérant jusqu'à la mort dans sa doctrine au sein du monastère, participons
par la patience aux souffrances du Christ pour mériter d'avoir part à son
royaume. Amen.
... pour chaque jour
Si la perspective du Royaume à venir se découvre à nous
durant l’Avent, Noël nous montre que Dieu nous y appelle non dans la gloire que
nous imaginons, mais tel qu’Il a voulu se donner à nous : dans sa
pauvreté. La pauvreté est le signe de Celui qui ne possède rien parce qu’Il
est, tout simplement. Dieu se donne pauvre et nu, à Bethléem comme au Golgotha,
en nous ouvre ainsi le chemin de son Royaume. Ce « chemin de
l’Évangile » - bonne nouvelle - est d’abord celui par où lui-même est venu
vers nous. Aussi sommes-nous invités à y « courir par les bonnes
actions » (RB Prol 22), comme la Parole de Dieu a « bondi de son
trône royal » pour nous sauver, selon la magnifique formule du livre de la
Sagesse (Sg 18,15)? Saint Benoît veut que ses disciples
s’empressent à ses devants. La « demeure du royaume » de Dieu, le
« tabernacle de la rencontre » (cf. Dt 31,14-15), n’est autre
que la crèche ou la croix. Mais nous savons que rares sont ceux qui en ont
suivi le chemin. Seuls les pauvres s’en sont approchés : les bergers, de
réputation douteuse ; les mages, des étrangers ; à la croix, le disciple
bien-aimé, avec Marie et quelques femmes, se sont montrés capables d’aimer, se
sont mis en route et sont allés jusqu’au bout. Pour marcher, qu’avaient-ils aux
reins sinon « la ceinture de la foi et la pratique des bonnes
œuvres », la foi qui sans les œuvres est morte (cf. Jc 2,17) ?
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « AIMER LA VIE. 'Quel est l’homme qui veut la vie ?' », Regards sur la Règle de saint Benoît n° 10, Saint-Léger éditions, 2017, p. 39-40.)
« Alors qu’un silence paisible enveloppait toutes choses
et que la nuit parvenait au milieu de sa course rapide,
du haut des cieux,
ta Parole toute-puissante l’élança du trône royal… »
(Sagesse
18,15)



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