18,20-25 (En quel ordre il
faut dire les psaumes)
²⁰L'ordre de la
psalmodie du jour étant ainsi disposé, tous les autres psaumes qui restent seront
distribués également entre les sept Vigiles de la semaine, ²¹ceux qui sont
trop longs étant divisés en deux, de sorte qu'il y en ait douze pour chaque
nuit. ²²Avant tout cependant nous tenons à dire que, si quelqu'un ne goûte pas
cette distribution des psaumes, il en adopte une autre qu'il jugera meilleure. ²³Qu'il soit bien entendu toutefois que le psautier de cent cinquante psaumes
sera récité intégralement chaque semaine et recommencé chaque dimanche à
Vigile. ²⁴En effet, des moines qui, au cours de la semaine, psalmodient moins
que le psautier avec les cantiques habituels se montrent par trop mous dans le
service qu'ils ont voué. ²⁵La tâche que nos saints Pères, comme nous le
lisons, accomplissaient courageusement en un seul jour, puissions-nous du
moins, dans notre tiédeur, nous en acquitter en une semaine entière!
Après avoir exposé le
détail de cette répartition, saint Benoît souligne la nécessité de réciter la
totalité du psautier en une semaine. Cette prescription revêt une portée qui va
bien au-delà du simple souci de ferveur ou de rigueur dans l’observance.
Parcourir la totalité du psautier, sur la durée relativement brève de sept
jours, aide la communauté qui prie à épouser, pour ainsi dire, le mouvement de
toute l’histoire du salut.
La Parole de Dieu demande à être accueillie sans restriction. On ne peut y opérer de choix sélectif. Le psautier présente, sous forme priée, une sorte de raccourci de la Bible entière. S’y résument toutes les manières de rencontrer le vrai Dieu que le peuple choisi a expérimentées au cours de son histoire. Fréquenter intégralement les Psaumes insère le chrétien d’aujourd’hui dans cette histoire, avec ses hauts et ses bas. La communauté des croyants s’y reflète et nul n’y figure comme une exception. Lire le psautier rend solidaires, complices, de tout ce qu’Israël a vécu au long des siècles. Sa prière, « inspirée » au même titre que toute la Bible, est habitée du dedans par la présence de Dieu, non à la lettre, mais dans l’élan qui la traverse, dans la vérité humaine et spirituelle dont elle témoigne. La Parole de Dieu se reçoit telle qu’elle est. Quand elle déconcerte, elle provoque son lecteur à l’approfondir. Saint Benoît insiste donc pour que le psautier soit récité intégralement sur un temps donné.
(Extrait de :
Sœur LOYSE MORARD osb, « LA PRIÈRE, ‘Qu’il entre simplement et qu’il
prie…’ », Regard sur la Règle de saint Benoît n° 6, Saint-Léger
éditions, 2017, p. 61-62.)
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