5 juillet

On n’accordera pas facilement l’entrée du monastère 
à celui qui vient s’y engager 
dans la vie religieuse… 

(Règle de Saint Benoît 58,1)




La Règle de Saint Benoît...

RB 28,1-8 (Ceux qui, souvent repris, refusent de se corriger)

¹Si un frère, après avoir été fréquemment repris pour quelque faute et même après avoir été excommunié, ne s'amende pas, on lui infligera une correction plus rude, c'est-à-dire on procédera contre lui par le châtiment des verges. ²Que s'il ne se corrige pas encore, ou que, peut-être, enflé d'orgueil, ce que Dieu ne permette pas, il veuille même défendre sa conduite, l'abbé fera alors ce que fait un sage médecin : ³employer les cataplasmes, les onguents des exhortations, les remèdes des divines Ecritures, enfin la brûlure de l'excommunication et les coups de verges. ⁴S'il voit que toute son habileté n'a rien obtenu, il emploiera alors un moyen plus efficace, sa prière et celle de tous les frères pour lui, ⁵afin que le Seigneur, qui peut tout, rende la santé à ce frère malade. ⁶Mais si ce remède n'opérait pas la guérison, l'abbé prendra alors le fer qui retranche, selon la parole de l'Apôtre: « Otez le mal d'entre vous. » ⁷Et encore: « Si l'infidèle s'en va, qu'il s'en aille », ⁸de peur qu'une brebis malade ne contamine tout le troupeau.





... pour chaque jour

Saint Benoît sait bien que les vraies fautes ne se corrigent pas si vite. Selon son rôle propre, l’abbé devra accompagner inlassablement le moine dans le processus de sa conversion toujours à recommencer. Encore faut-il cependant que le frère reconnaisse qu’il est fautif et l’accepte. Le chapitre 28, « Ceux qui souvent repris refusent de se corriger », concerne précisément le cas de celui qui ne se convertit pas parce qu’il est persuadé d’avoir raison. Enfermé en lui-même, il n’essaie même pas de se corriger. Le vrai mal provient toujours de la même origine : le moi, au centre de tout, s’affirme et, au besoin, se défend contre les autres. Cette attitude d’auto-défense nous est bien connue, elle nous est même assez spontanée en cas de difficulté. Il est facile d’accuser les autres ou de s’excuser à leurs dépens. La vraie solution n’est évidemment pas là : les défauts des autres ne sont jamais la cause de nos propres faiblesses ; tout au plus sont-ils parfois l’occasion de les manifester… et voilà précisément ce que nous n’aimons pas.
 
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « VIVRE EN FRÈRES, ‘Avant tout aimer Dieu de tout son cœur, ensuite le prochain comme soi-même’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 2, Saint-Léger éditions, 2017, p. 73.)





 





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