20 septembre
Tu parviendras avec la
protection de Dieu…
(Règle de Saint Benoît
73,9)
La Règle de Saint Benoît...
RB 4,44-62 (Les instruments des bonnes œuvres)
⁴⁴Craindre le jour du jugement.
⁴⁵Redouter l'enfer.
⁴⁶Désirer la vie éternelle de toute l'ardeur de
l'esprit.
⁴⁷Avoir chaque jour la menace de la mort devant les
yeux.
⁴⁸Veiller à toute heure sur les actions de sa vie.
⁴⁹Tenir pour certain qu'en tout lieu Dieu nous regarde.
⁵⁰Briser contre le Christ les pensées mauvaises, sitôt
qu'elles naissent dans le cœur, et les découvrir à un père spirituel.
⁵¹Garder sa langue de tout propos mauvais ou pernicieux.
⁵²Ne pas aimer à beaucoup parler.
⁵³Ne pas dire de paroles vaines ou qui portent à rire.
⁵⁴Ne point aimer le rire lourd ou bruyant.
⁵⁵Entendre volontiers les saintes lectures.
⁵⁶S'appliquer fréquemment à la prière.
⁵⁷Confesser chaque jour à Dieu dans la prière avec
larmes et gémissements ses fautes passées,
⁵⁸et, de plus, se corriger de ses fautes.
⁵⁹Ne pas accomplir les désirs de la chair.
⁶⁰Haïr sa volonté propre.
⁶¹Obéir en tout aux ordres de l'abbé, même si, à Dieu ne
plaise, il agit autrement; se souvenant du précepte du Seigneur: « Faites
ce qu'ils disent, mais ce qu'ils font, ne le faites pas. »
⁶²Ne pas vouloir être appelé saint avant de l'être, mais
le devenir d'abord, alors on le sera appelé avec plus de vérité.
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Ste Hildegard - E. Weinert |
... pour chaque jour
Nous voyons que la
mort est un avantage, et la vie un tourment, si bien que Paul a pu dire
: Pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un avantage. Qu'est-ce
que le Christ? Rien d'autre que la mort du corps, et l'esprit qui donne la vie.
Aussi mourons avec lui pour vivre avec lui. Nous devons chaque jour nous
habituer et nous affectionner à la mort afin que notre âme apprenne, par cette
séparation, à se détacher des désirs matériels. Notre âme établie dans les
hauteurs, où les sensualités terrestres ne peuvent accéder pour l'engluer,
accueillera l'image de la mort pour ne pas encourir le châtiment de la mort. En
effet la loi de la chair est en lutte contre la loi de
l'âme et cherche à l'entraîner dans l'erreur. ~ Mais quel est le remède
? Qui me délivrera de ce corps de mort ? — La grâce de Dieu, par Jésus
Christ, notre Seigneur.
Nous avons le
médecin, adoptons le remède. Notre remède, c'est la grâce du Christ, et
le corps de mort, c'est notre corps. Alors, soyons étrangers au corps pour
ne pas être étrangers au Christ. Si nous sommes dans le corps, ne suivons pas
ce qui vient du corps ; n'abandonnons pas les droits de la nature, mais
préférons les dons de la grâce.
Qu'ajouter à cela? Le
monde a été racheté par la mort d'un seul. Car le Christ aurait pu ne pas
mourir, s'il l'avait voulu. Mais il n'a pas jugé qu'il fallait fuir la mort
comme inutile, car il ne pouvait mieux nous sauver que par sa mort. C'est
pourquoi sa mort donne la vie à tous. Nous portons la marque de sa mort, nous
annonçons sa mort par notre prière, nous proclamons sa mort par notre
sacrifice. Sa mort est une victoire, sa mort est un mystère, le monde célèbre
sa mort chaque année.
Que dire encore de
cette mort, puisque l'exemple d'un Dieu nous prouve que la mort seule a
recherché l'immortalité et que la mort s'est rachetée elle-même ? II ne faut
pas s'attrister de la mort, puisqu'elle produit le salut de tous, il ne faut
pas fuir la mort que le Fils de Dieu n'a pas dédaignée et n’a pas voulu fuir. […]
La mort n'était pas
naturelle, mais elle l'est devenue ; car, au commencement, Dieu n'a pas
créé la mort : il nous l'a donnée comme un remède. […] L'homme, condamné
pour sa désobéissance à un travail continuel et à une désolation insupportable,
menait une vie devenue misérable. Il fallait mettre fin à ses malheurs, pour
que la mort lui rende ce que sa vie avait perdu. L'immortalité serait un
fardeau plutôt qu'un profit, sans le souffle de la grâce. […]
L'âme a donc le
pouvoir de quitter le labyrinthe de cette vie et la fange de ce corps, et de
tendre vers l'assemblée du ciel, bien qu'il soit réservé aux saints d'y
parvenir ; elle peut chanter la louange de Dieu dont le texte prophétique nous
apprend qu'elle est chantée par des musiciens : Grandes et merveilleuses
sont tes œuvres. Seigneur, Dieu tout-puissant: justes et véritables sont tes
chemins. Roi des nations. Qui ne te craindrait, Seigneur, et ne glorifierait
ton nom ? Car toi seul es saint. Toutes les nations viendront se prosterner
devant toi. Et l'âme peut voir tes noces, Jésus, où ton épouse est conduite de
la terre jusqu'aux cieux, sous les acclamations joyeuses de tous — car
vers toi vient toute chair — ton épouse qui n'est plus exposée aux dangers
du monde, mais unie à ton Esprit. […]
C'est ce que le saint
roi David a souhaité, plus que toute autre chose, pour lui-même, c'est ce qu'il
a voulu voir et contempler : La seule chose que je demande au Seigneur, la
seule que je cherche, c'est d'habiter la maison du Seigneur tous les jours de
ma vie, et de découvrir la douceur du Seigneur.
(Saint Ambroise de
Milan, Homélie pour l’anniversaire de la mort de son frère)
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