29 novembre

Qui donc que tu sois,
qui te hâtes vers la patrie céleste,
accomplis avec l’aide du Christ,
cette toute petite Règle, écrite pour les débutants.
(Règle de Saint Benoît 73,8)




La Règle de Saint Benoît...

RB 48,22-25 (Le travail manuel de chaque jour)

²²Le dimanche, tous vaqueront à la lecture, excepté ceux qui sont employés à divers offices. ²³Si toutefois quelqu'un était si négligent et paresseux qu'il ne voulût ou ne pût ni méditer ni lire, on l'appliquera à quelque travail, afin qu'il ne demeure pas oisif. ²⁴Quant aux frères malades ou délicats, on leur donnera tel ouvrage ou métier qui les garde de l'oisiveté, sans les accabler ni les porter à s'esquiver. ²⁵L’abbé doit avoir leur faiblesse en considération.


Ste Hildegard - C. Compain



... pour chaque jour

Si nous faisons d’emblée retour à l’Écriture biblique, le dieu qui se donne là est un dieu qui marche sur la pointe des pieds! Loin du déchaînement des forces de la nature, Dieu se révèle à Élie dans le frémissement d'un silence ténu! C’est un rien, mais un rien qui change tout, puisque de cette rencontre le prophète alors déprimé sortira mystérieusement redressé. De même, à l'auberge d'Emmaüs, c'est l'humble geste de rompre le pain qui deviendra signe pour les disciples de la confiance à retrouver et de la marche à poursuivre.

La spiritualité biblique refuse absolument le spectaculaire. Il y a là une dissidence essentielle. Elle refuse d'être prise dans les mailles du tangible et du visible. Elle se tient résolument du côté de ce qui nous échappe. C'est pourquoi il ne peut y avoir à proprement parler de "technique spirituelle" pour atteindre l'illumination ou la consolation. Il n’y a là rien qui se laisse domestiquer. C'est difficile à comprendre dans une société qui vise l'efficacité en tout et qui a tendance à promouvoir la méditation comme une recette de bien-être, au même titre qu'un régime amaigrissant.
 
Ceci dit, et Dieu merci! L’Esprit souffle où il veut et plutôt que de porter des jugements hâtifs sur ce fourmillement de possibles, il m’apparaît plus fécond d’oser fréquenter les textes bibliques, d’aller "rouvrir le vieux langage" comme dit Maurice Bellet. Ce langage est en réalité toujours neuf, car il possède l'étonnante vertu de nous emmener vers ce lieu de nous-même, où la Vie est sans cesse jaillissante. Pour autant que nous choisissions d’écouter au-dedans.

(Francine Carrillo, Pour une spiritualité de l´insurrection, Coédition Ouverture-Olivétan-Opec, Son mot à dire…, 2014, p.6-7)









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