4 décembre
Le
Seigneur,
cherchant
son ouvrier dans la foule du peuple crie:
« Quel
est l’homme qui veut la vie
et
désire voir des jours heureux ? ».
(Règle
de Saint Benoît – Prologue 15-16)
RB 53,1-15 (La réception des hôtes)
¹Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ, car lui-même
doit dire un jour: « J'ai demandé l'hospitalité et vous m'avez reçu. » ²À tous, on témoignera l'honneur qui leur est dû, surtout aux proches dans la
foi et aux pèlerins. ³Dès qu'un hôte aura été annoncé, le supérieur et les
frères se hâteront au-devant de lui avec toutes les marques de la charité. ⁴Après
avoir fait la prière ensemble, on échangera la paix. ⁵Ce baiser de paix ne se
donnera qu'après la prière, pour déjouer les artifices du démon. ⁶Dans ce
salut, on témoignera à tous les hôtes une profonde humilité et, soit à leur
arrivée, soit à leur départ, ⁷c'est par une inclination de tête ou une
prostration du corps qu'on adorera en eux le Christ même qu'on reçoit. ⁸Aussitôt accueillis, les hôtes seront conduits à la prière. Puis le supérieur,
ou tel autre qui en aura reçu mandat, s'assiéra en leur compagnie ⁹et on leur lira
l'Ecriture Sainte, pour leur édification. Ensuite on leur témoignera toute
l'humanité possible. ¹⁰Le supérieur rompra le jeûne pour manger avec eux, à
moins qu'il ne s'agisse d'un jeûne important qu'on ne puisse enfreindre. ¹¹Quant aux frères, ils garderont leurs jeûnes accoutumés. ¹²L'abbé versera de
l'eau sur les mains des hôtes ; ¹³lui-même, aidé de la communauté, leur lavera
les pieds. ¹⁴Ce qu'ayant fait, ils diront: « Nous avons reçu, Seigneur,
ta miséricorde au milieu de ton temple. » ¹⁵Ce sont aux pauvres et aux
pèlerins surtout qu'on manifestera le plus d'attentions parce que c'est
particulièrement en leur personne que l'on reçoit le Christ. Pour les riches,
en effet, la crainte de leur déplaire porte d'elle-même à les honorer.
... pour chaque jour
Les paroles de notre Seigneur Jésus Christ
nous invitent à tendre vers un seul but quand nous peinons dans les multiples
travaux de ce monde. Nous y tendons alors que nous sommes toujours errants, pas
encore résidents ; toujours sur la route, pas encore dans la patrie; toujours
désirant, pas encore possédant. Cependant nous devons y tendre, y tendre sans
paresse et sans relâche, afin de pouvoir y parvenir un jour.
Marthe et Marie étaient deux sœurs, proches
non seulement par la chair mais aussi par la foi ; toutes deux s'étaient
attachées au Seigneur, toutes deux servaient d'un même cœur le Seigneur présent
dans la chair. Marthe l'accueillit comme on a coutume d'accueillir les
voyageurs. Mais elle était la servante qui accueille son Seigneur, la malade
son Sauveur, la créature son Créateur. Elle accueillit celui dont elle allait
nourrir le corps, afin d'être elle-même nourrie par l'Esprit. En effet, le
Seigneur a voulu prendre la nature de l'esclave et, dans cette nature
d'esclave, recevoir des esclaves sa nourriture, non par nécessité, mais par
bonté. Car ce fut de la bonté, que de se laisser nourrir. Oui il avait un
corps, qui le faisait avoir faim et soif.
Ainsi donc, le Seigneur fut accueilli comme
un hôte, lui qui est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas
reçu, mais tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné de pouvoir devenir enfants
de Dieu. Il adopte des esclaves pour en faire des frères, il rachète des
captifs pour en faire ses cohéritiers. Mais que personne parmi vous n'aille
dire : « Heureux, ceux qui ont eu le bonheur d'accueillir le Christ dans leur
propre maison ! » Ne vous plaignez pas, ne protestez pas parce que vous êtes
nés à une époque où vous ne voyez pas le Seigneur dans sa condition charnelle :
il ne vous a pas privés de cet honneur. Chaque fois que vous l'avez
fait l'un de ces petits, dit-il, c'est à moi que vous l'avez fait.
[…]
D'ailleurs, Marthe, toi qui es bénie pour ton
service bienfaisant, permets-moi de te le dire : la récompense que tu cherches
pour ton travail, c'est le repos. Maintenant tu es prise par toutes les
activités de ton service, tu cherches à nourrir des corps mortels, aussi saints
qu'ils soient. Lorsque tu seras venue à la patrie, trouveras-tu un voyageur a
qui offrir l'hospitalité ? un affamé à qui rompre le pain ? un assoiffé à qui
donner à boire ? un malade à visiter ? un plaideur à réconcilier ? un mort à
ensevelir ?
Dans la patrie, il n'y aura plus tout cela.
Alors, qu'y aura-t-il ? Ce que Marie a choisi. Là nous serons nourris, nous
n'aurons plus à nourrir les autres. Aussi ce que Marie a choisi trouvera là sa
plénitude et sa perfection : de cette table abondante de la parole du Seigneur,
elle ne recueillait alors que les miettes. Voulez-vous savoir ce qu'il y aura
là-bas ? Le Seigneur le dit lui-même, en parlant de ses serviteurs : Vraiment,
je vous le dis, il les fera mettre à table, et circulera pour les servir.
(SAINT AUGUSTIN, Homélie sur l’Évangile de saint Luc)
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