3 janvier
Qu’il imite plutôt
l’exemple de tendresse
du bon Pasteur…
(Règle de Saint Benoît
27,8)
RB Prologue 14-20
¹⁴Le Seigneur,
cherchant son ouvrier dans la foule du peuple à laquelle il crie, dit encore: ¹⁵« Quel est l'homme qui veut la vie et désire voir des jours heureux? »
(Ps 33,13). ¹⁶Que si, à cette demande, tu lui réponds: « C'est moi »,
Dieu te réplique: ¹⁷« Si tu veux avoir la vie véritable et éternelle,
interdis le mal à ta langue et à tes lèvres toute parole trompeuse;
détourne-toi du mal et fais le bien; cherche la paix avec ardeur et
persévérance. ¹⁸Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux seront sur vous
et mes oreilles attentives à vos prières, et avant même que vous ne
m'invoquiez, je vous dirai: ‘Me voici.' » ¹⁹Quoi de plus doux, frères
très chers, que cette voix du Seigneur qui nous invite? ²⁰Voyez comme le
Seigneur lui-même, dans sa bonté, nous montre le chemin de la vie.
❈❈❈
... pour chaque jour
(…) Quelqu’un m’a
regardé. Lui, sur l’icône. Je ne jouerai pas les illuminés. Tout était silence,
paroles du silence. Mais silence de lui, paroles de lui, dans une profondeur
plus grande que celle du Soi, dans une profondeur où je n’étais plus seul. Il
m’a dit que j’existais, qu’il voulait que j’existe, et donc que je n’étais pas
rien. Il m’a dit que je n’étais pas tout, mais responsable. Que le mal était
celui que je faisais. Mais que, plus profond encore, lui était là. Il m’a dit
que j’avais besoin d’être pardonné, guéri, recrée. Et qu’en lui j’étais
pardonné, guéri, recrée. « Voici, je suis à la porte et je frappe. »
Et j’ai ouvert.
« Je suis à la
porte et je frappe. »
Plus profond que
notre désespoir, il est là.
Plus haut que notre
plus haute joie. Plus haut que cette « tension vers la plus haute
vie » dont parle Denys le Mystique, car, dit-il, « même celui qui
tend vers la pire des vies, s’il est tout entier tendu vers la vie… dans cette
tension même, il participe au réel ».
Plus bas : et
l’angoisse même devient le lieu de la confiance.
Plus haut : et
notre liberté créatrice trouve dans l’Esprit un espace infini.
Devant le Défiguré,
Visage de l’amour sacrificiel du Père, devant le crucifié du flanc percé duquel
se lève l’aube de l’Esprit, qui oserait parler de père sadique ou de relation
maître-esclave ?
Devant le
Transfiguré, dont la lumière pénètre l’humanité et l’univers, devant le Père
libérateur qui donne l’Esprit pour que l’homme devienne un vivant (…).
(OLIVIER CLÉMENT, L’autre
soleil – quelques notes d’autobiographie spirituelle, Desclée de Brouwer,
2010, p. 129-130)
* Initiale - Ms Abbaye de Maredret
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