15 janvier
Les frères doivent consacrer
certaines heures au
travail des mains
et d’autres à la
lecture des choses divines.
(Règle de Saint
Benoît 48,1)
RB 2,33-40 (Les qualités que doit avoir
l'abbé)
³³Avant tout qu'il se garde de négliger ou de compter pour peu le salut
des âmes qui lui sont confiées, sans donner plus de soin aux choses passagères,
terrestres et caduques. ³⁴Qu'il pense sans cesse que ce sont des âmes qu'il a
reçues à conduire et qu'il devra en rendre compte. ³⁵Et, de peur qu'il ne se
préoccupe à l'excès de la modicité des ressources du monastère, il se
rappellera qu'il est écrit: « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa
justice: le reste vous sera donné par surcroît »; ³⁶et encore: « Rien
ne manque à ceux qui le craignent. » ³⁷Qu'il sache donc bien que ce sont
des âmes qu'il a reçues à conduire; qu'il soit prêt à en rendre compte. ³⁸Quel
que soit le nombre des frères placés sous sa garde, qu'il sache avec certitude qu'au
jour du jugement il devra rendre compte au Seigneur de toutes ces âmes, et de
plus, sans nul doute, de la sienne propre. ³⁹Vivant ainsi dans la crainte
constante de cet examen qui attend le pasteur au sujet de ses brebis, c'est le
souci même des comptes dus pour autrui qui le rendra attentif sur lui-même, ⁴⁰et, en corrigeant les autres par ses avis, il se corrigera de ses propres
défauts.
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... pour chaque jour
Fils d'homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d'Israël. Il
faut noter que le Seigneur désigne comme un « guetteur » celui qu'il envoie
prêcher. Le guetteur se tient toujours sur la hauteur pour voir de loin tout ce
qui va venir. Et tout homme qui reçoit le poste de guetteur doit se tenir sur
la hauteur par sa vie, afin de pouvoir rendre service par sa vigilance.
Combien il m'est cruel de dire ces paroles ! Car en parlant, je me
frappe moi-même : je ne pratique pas la prédication comme je le devrais ; et
lorsque cette prédication est suffisante, ma vie ne concorde pas avec ma
parole.
Je ne nie pas ma culpabilité, je vois ma torpeur et ma négligence. Peut-être
que de reconnaître ma faute m'obtiendra le pardon auprès du juge miséricordieux
? Sans doute, quand j'étais au monastère, j'étais capable de retenir ma langue
des paroles inutiles et de garder presque continuellement mon esprit attentif à
la prière. Mais, après avoir endossé le fardeau de la charge pastorale, mon
esprit ne peut plus se recueillir assidûment, parce qu'il est divisé par
quantité de soucis.
En effet, je suis obligé d'examiner les affaires tantôt des Églises,
tantôt des monastères, et souvent de juger la vie et les actes des personnes
privées ; tantôt de m'occuper longuement de certains problèmes civiques, tantôt
de gémir devant l'assaut meurtrier des barbares et de redouter les loups qui
menacent le troupeau que Dieu m'a confié. Tantôt je suis contraint de prendre
des mesures pour que les secours ne manquent pas à ceux-là mêmes qui sont tenus
par la règle monastique ; tantôt je dois supporter avec patience certains
pillards, et tantôt m'opposer à eux pour sauvegarder la charité.
Lorsque l'esprit est amené à se disperser et à se déchirer par le souci
d'affaires si nombreuses et si importantes, comment peut-il rentrer en lui-même
afin de se recueillir entièrement pour la prédication, et ne pas renoncer au
ministère de la parole ? Mais, parce que les obligations de ma charge
m'obligent souvent à rencontrer des hommes du monde, il m'arrive de relâcher la
discipline de ma langue. Car, si je maintiens constamment une sévérité
rigoureuse, je sais que je mets en fuite les plus faibles, et je ne les
attirerai jamais comme je le voudrais. C'est pourquoi il m'arrive souvent
d'écouter leurs paroles inutiles. Mais parce que je suis faible, moi aussi, je
me laisse quelque peu entraîner aux discours inutiles, et je me mets à parler
volontiers sur des sujets que j'avais d'abord écoutés de mauvais gré : et là où
cela m'ennuyait de manquer au silence, je trouve plaisir à m'étendre.
Quel « guetteur » suis-je donc, qui ne me tiens pas posté sur la
montagne de l'efficacité, mais plutôt gisant dans la vallée de la faiblesse ? Mais
le créateur et rédempteur du genre humain est assez puissant pour me donner,
malgré mon indignité, et la noblesse de la vie et l'efficacité de la
prédication, car c'est pour son amour que je me consacre totalement à sa
parole.
(Saint Grégoire le Grand, Homélie sur Ézéchiel)
* Initiale - Ms Abbaye de Maredret
2 commentaires:
Mon esprit ne peut plus se concentrer dispersé par les soucis. Nous laissons les oiseaux nicher sur notre tete
Heureusement qu'il y la fraternité de notre groupe pour aider les petits oiseaux à s'envoler 🕊🕊🕊 courage Bernard énormes pensées volantes vers vous 💕
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