4 avril
En
tout lieu, c’est un seul Seigneur que l’on sert…
(Règle de Saint Benoît
61,10)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 53,1-15 (La réception des hôtes)
¹Tous les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ, car lui-même
doit dire un jour: « J'ai demandé l'hospitalité et vous m'avez reçu. » ²À tous, on témoignera l'honneur qui leur est dû, surtout aux proches dans la
foi et aux pèlerins. ³Dès qu'un hôte aura été annoncé, le supérieur et les
frères se hâteront au-devant de lui avec toutes les marques de la charité. ⁴Après avoir fait la prière ensemble, on échangera la paix. ⁵Ce baiser de paix
ne se donnera qu'après la prière, pour déjouer les artifices du démon. ⁶Dans
ce salut, on témoignera à tous les hôtes une profonde humilité et, soit à leur
arrivée, soit à leur départ, ⁷c'est par une inclination de tête ou une
prostration du corps qu'on adorera en eux le Christ même qu'on reçoit. ⁸Aussitôt accueillis, les hôtes seront conduits à la prière. Puis le supérieur,
ou tel autre qui en aura reçu mandat, s'assiéra en leur compagnie ⁹et on leur
lira l'Écriture Sainte, pour leur édification. Ensuite on leur témoignera toute
l'humanité possible. ¹⁰Le supérieur rompra le jeûne pour manger avec eux, à
moins qu'il ne s'agisse d'un jeûne important qu'on ne puisse enfreindre. ¹¹Quant aux frères, ils garderont leurs jeûnes accoutumés. ¹²L'abbé versera de
l'eau sur les mains des hôtes ; ¹³lui-même, aidé de la communauté, leur lavera
les pieds. ¹⁴Ce qu'ayant fait, ils diront: « Nous avons reçu, Seigneur,
ta miséricorde au milieu de ton temple. » ¹⁵Ce sont aux pauvres et aux
pèlerins surtout qu'on manifestera le plus d'attentions parce que c'est
particulièrement en leur personne que l'on reçoit le Christ. Pour les riches,
en effet, la crainte de leur déplaire porte d'elle-même à les honorer.
❈ ❈ ❈
…
pour chaque jour
ous avions quitté la Syrie pour la province d’Égypte, désireux d’y
apprendre les principes des vieux moines, et nous nous étonnions de la grande
cordialité avec laquelle nous y étions reçus. Contrairement à ce qu’on nous
avait enseigné dans les monastères de Palestine, on n’observait pas la règle
d’attendre l’heure fixée pour le repas, mais, excepté le mercredi et le
vendredi, où que nous allions, on rompait le jeûne. L’un des anciens à qui nous
demandions pourquoi, chez eux, on omettait si facilement les jeûnes quotidiens,
nous répondit : « Le jeûne est toujours avec moi, mais vous, que je
vais bientôt congédier, je ne pourrai pas vous garder sans cesse avec moi. Et
le jeûne, quoiqu’utile et nécessaire, est pourtant l’offrande d’un présent
volontaire, tandis que l’accomplissement des œuvres de charité est une exigence
absolue des commandements. C’est pourquoi, accueillant en vous le Christ, je
dois le restaurer, et, après vous avoir donné congé, je pourrai compenser en
moi par un jeûne plus strict l’humanité que je vous ai manifestée par égard
pour le Christ. En effet, « les amis de l’époux ne peuvent pas jeûner
tandis que l’époux est avec eux », mais lorsqu’il se sera éloigné, alors
ils pourront le faire.
(SAINT JEAN CASSIEN, Institutions cénobitiques, 5,24, [trad.
J.-C. Guy], SC 109, Éditions du Cerf, 1965, p. 233)
* Initiale - Ms Abbaye de Maredret
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire