29 avril

Que l’abbé ne fasse point acception des personnes
dans le monastère.
(Règle de Saint Benoît 2,16)



La Règle de Saint Benoît…

RB 71,1-9 (Que les frères s'obéissent mutuellement)

¹Ce n'est pas seulement à l'abbé que tous les frères doivent rendre le bien de l'obéissance; il faut encore qu'ils s'obéissent les uns aux autres. ²Ils sauront que c'est par cette voie de l'obéissance qu'ils iront à Dieu. ³Plaçant avant tout les ordres de l'abbé et ceux des responsables qu'il a établis - ordres auxquels nous ne permettons pas de préférer les directives d'origine privée - ⁴tous les jeunes obéiront pour le reste à leurs anciens, en toute charité et empressement. ⁵S'il se rencontre quelqu'un qui ait l'esprit de contestation, il sera châtié. ⁶Lorsqu'un frère est repris par l'abbé ou par un supérieur quelconque en n'importe quelle manière, et pour une cause même de peu d'importance, ⁷s'il s'aperçoit alors tant soit peu que l'esprit de ce supérieur est irrité ou ému contre lui, fût-ce légèrement, ⁸il se prosternera aussitôt sans tarder par terre, à ses pieds, pour faire satisfaction jusqu'à ce que la bénédiction qu'on lui donnera ait fait connaître que l'émotion est calmée. ⁹Si quelqu'un dédaigne d'en agir ainsi, il sera soumis à un châtiment corporel, et, s'il demeure opiniâtre, il sera expulsé du monastère.

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… pour chaque jour

n généralisant la loi de l’obéissance à l’ensemble des relations fraternelles, saint Benoît ne prône évidemment pas l’anarchie. S’il demande aux moines de s’obéir mutuellement, ce n’est pas pour donner le pouvoir à tous mais plutôt, au contraire, pour l’ôter à chacun, y compris à ceux qui pourraient se croire supérieurs ou prétendre l’être… Il n’est pas inutile de le préciser tant la difficulté est grande, dans la vie concrète, de se purifier du besoin de dominer, ou de s’affranchir de la peur d’être dominé. Spontanément, les relations humaines sont presque toujours vues en termes de pouvoir et, pire, vécues comme telles. Or, obéir ni commander en chrétien ne revient à une question de pouvoir. Le jeu de l’obéissance mutuelle engage ses partenaires à une commune humilité envers le « troisième acteur » qui est Dieu.

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « OBÉIR, UNE SAGESSE ? ‘… ceux qui n’ont rien de plus cher que le Christ…’ », Regard sur la Règle de saint Benoît n° 3, Saint-Léger éditions, 2017, p. 62-63.)

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret









1 commentaire:

bernard declercq a dit…

Définition rare de l'obéissance mutuelle qui engage les partenaires à une commune humilité envers Dieu.
Dieu est aussi partenaire.
Dans la vie concrète: se purifier du besoin de dominer ou se libérer de la honte provoquée par la domination.
"Nous doutons de nous. Dieu NON" écrit Anne Lecu dans son livre "Tu as couvert ma honte"
"De l'humiliation" le nouveau poison de notre société, essai de Abel Olivier, un philosophe protestant cévenol. Apprendre ne plus humilier doit devenir un priorité.
Les derniers sont les premiers à vouloir éradiquer la honte