8 mai
Dire
la vérité de cœur comme de bouche.
(Règle
de Saint Benoît 4,28)
La
Règle de Saint Benoît…
RB Prologue 45-50
⁴⁵C'est à cette fin que nous voulons fonder une école où l'on serve le
Seigneur. ⁴⁶Dans cette institution, nous espérons ne rien établir de rude ni
de pesant. ⁴⁷Si, toutefois, il s'y rencontrait quelque chose d'un peu
rigoureux, qui fût imposé par l'équité pour corriger nos vices et sauvegarder
la charité, ⁴⁸garde-toi bien, sous l'effet d'une crainte subite, de quitter la
voie du salut dont les débuts sont toujours difficiles. ⁴⁹En effet, à mesure
que l'on progresse dans la voie religieuse et dans la foi, le cœur se dilate,
et l'on court dans la voie des commandements de Dieu, avec la douceur ineffable
de l'amour. ⁵⁰Ne nous écartons donc jamais de son enseignement, et persévérant
jusqu'à la mort dans sa doctrine au sein du monastère, participons par la
patience aux souffrances du Christ pour mériter d'avoir part à son royaume.
Amen.
…
pour chaque jour
Venez, gravissons ensemble le mont des Oliviers ; allons à la rencontre
du Christ. Il revient aujourd'hui de Béthanie et il s'avance de son plein gré
vers sa sainte et bienheureuse passion, afin de mener à son terme le mystère de
notre salut.
Il vient donc, en faisant route vers Jérusalem, lui qui est venu du ciel
pour nous, alors que nous étions gisants au plus bas, afin de nous élever avec
lui, comme l'explique l'Écriture, au-dessus de toutes les puissances et de
toutes les forces qui nous dominent, quel que soit leur nom.
Mais il vient sans ostentation et sans faste. Car, dit le
prophète, il ne protestera pas, il ne criera pas, on n'entendra pas sa
voix. Il sera doux et humble, il fera modestement son entrée.
Alors, courons avec lui qui se hâte vers sa passion, imitons ceux qui
allèrent au-devant de lui. Non pas pour répandre sur son chemin, comme ils
l'ont fait, des rameaux d'olivier, des vêtements ou des palmes. C'est
nous-mêmes qu'il faut abaisser devant lui, autant que nous le pouvons, par
l'humilité du cœur et la droiture de l'esprit, afin d'accueillir le Verbe qui
vient, afin que Dieu trouve place en nous, lui que rien ne peut contenir.
Car il se réjouit de s'être ainsi montré à nous dans toute sa douceur,
lui qui est doux, lui qui monte au-dessus du couchant, c'est-à-dire
au-dessus de notre condition dégradée. Il est venu pour devenir notre
compagnon, nous élever et nous ramener vers lui par la parole qui nous unit à
Dieu.
Bien que, dans cette offrande de notre nature humaine, il soit
monté au sommet des cieux, à l'orient, comme dit le psaume, j'estime qu'il l'a
fait en vertu de la gloire et de la divinité qui lui appartiennent. En effet,
il ne devait pas y renoncer, à cause de son amour pour l'humanité, afin
d'élever la nature humaine au-dessus de la terre, de gloire en gloire, et de
l'emporter avec lui dans les hauteurs.
C'est ainsi que nous préparerons le chemin au Christ : nous n'étendrons
pas des vêtements ou des rameaux inanimés, des branches d'arbres qui vont
bientôt se faner, et qui ne réjouissent le regard que peu de temps. Notre
vêtement, c'est sa grâce, ou plutôt c'est lui tout entier que nous avons revêtu
: Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ. C'est
nous-mêmes que nous devons, en guise de vêtements, déployer sous ses pas.
Par notre péché, nous étions d'abord rouges comme la pourpre, mais
le baptême de salut nous a nettoyés et nous sommes devenus ensuite blancs
comme la laine. Au lieu de branches de palmier, il nous faut donc apporter les
trophées de la victoire à celui qui a triomphé de la mort.
Nous aussi, en ce jour, disons avec les enfants, en agitant les rameaux
qui symbolisent notre vie : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur,
le roi d'lsraël !
(SAINT ANDRÉ de CRÈTE, Homélie
pour le dimanche des Rameaux)
* Enluminure - Ms Abbaye de Maredret
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