7 juin

C’est alors qu’ils seront vraiment moines,
lorsqu’ils vivront du travail de leurs mains…
(Règle de Saint Benoît 48,8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 7,56-58 (L'humilité)

⁵⁶Voici le neuvième degré d'humilité: le moine défend à sa langue de parler et, pratiquant la retenue dans ses paroles, garde le silence jusqu'à ce qu'on l'interroge. ⁵⁷Selon l'enseignement de l'Écriture, en effet, « on ne saurait éviter le péché en parlant beaucoup », ⁵⁸et « le bavard ne marche pas droit sur la terre. »



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… pour chaque jour

La conversion qui s’est opérée, tout au long des huit premiers degrés d’humilité, fait la qualité et la valeur du silence recommandé par saint Benoît. Loin d’être un effet du tempérament, voire de la mauvaise humeur, ce silence est le fruit d’une vraie vie spirituelle, le signe de son épanouissement. Il plonge ses racines dans la crainte de Dieu, l’obéissance, la vérité intérieure et extérieure, le respect des autres… Il s’appuie sur le désir de Dieu. En ce sens, il constitue aussi un moyen d’entretenir la relation à Dieu, et un moyen supérieur qui suppose les autres bien mis en place. Le silence peut nous replier sur nous-mêmes, nous permettre d’échapper à la nécessaire sortie de soi que réalise l’obéissance. Il peut aussi nous camoufler, nous aider à cacher notre vérité profonde. Dans ce cas, il s’avère faux et néfaste. On voit d’emblée les écueils à éviter. Dans la vie sociale, il pourrait n’être qu’une manière de se soustraire à ses contraintes, une façon de s’isoler, de se protéger contre les exigences de la charité, une garantie de tranquillité, une forme de pouvoir ou une façon de le garder. Le vrai silence n’a évidemment rien à voir avec ces contrefaçons.

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « DE LA CRAINTE À L’AMOUR, ‘L’échelle de l’humilité’ », Regard sur la Règle de saint Benoît n° 5, Saint-Léger éditions, 2017, p. 80-81)









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