7 septembre
Les
moines aimeront leur abbé
avec
une charité sincère et humble.
(Règle
de Saint Benoît 72,10)
La
Règle de Saint Benoît…
RB Prologue 45-50
⁴⁵C'est à cette fin que nous voulons fonder une école où l'on serve le
Seigneur. ⁴⁶Dans cette institution, nous espérons ne rien établir de rude ni
de pesant. ⁴⁷Si, toutefois, il s'y rencontrait quelque chose d'un peu
rigoureux, qui fût imposé par l'équité pour corriger nos vices et sauvegarder
la charité, ⁴⁸garde-toi bien, sous l'effet d'une crainte subite, de quitter la
voie du salut dont les débuts sont toujours difficiles. ⁴⁹En effet, à mesure
que l'on progresse dans la voie religieuse et dans la foi, le cœur se dilate,
et l'on court dans la voie des commandements de Dieu, avec la douceur ineffable
de l'amour. ⁵⁰Ne nous écartons donc jamais de son enseignement, et persévérant
jusqu'à la mort dans sa doctrine au sein du monastère, participons par la
patience aux souffrances du Christ pour mériter d'avoir part à son royaume.
Amen.
✥ ✥ ✥
…
pour chaque jour
Partir. À nouveau partir. Sans cesse, infiniment partir. Abraham partit
une première fois et cette première fois lui demandait tout et cette première
fois était impossible et pourtant elle eut lieu – et de cet éloignement de
tout, de cette passion du lointain lui vint un fils, chair de sa chair, joie de
sa joie. Et voici qu’on lui demandait de partir à nouveau, voici ce qu’il avait
fait une fois il lui fallait le refaire une seconde fois, et cette seconde fois
était aussi impossible que la première et mille fois plus dure, incomparablement
plus dure. Ce n’était rien de quitter les siens, sa langue, son pays. À présent
un Dieu fou lui ordonnait de se retrancher de son fils, de s’amputer vivant de
sa vie, un Dieu ivre qui reprenait son offrande, piétinait sa parole. Car nous
ne sommes maîtres de rien. Ce que nous créons se sépare aussitôt de nous. Nos
œuvres nous ignorent, nos enfants ne sont pas nos enfants. D’ailleurs nous ne
créons rien. Rien de rien. Ses jours sont à l’homme ce que ses peaux sont au
serpent. Ils luisent un temps au soleil puis se détachent de lui.
(CHRISTIAN BOBIN, Le Très-Bas, Coll. L’un et l’autre, dirigée par
J.-B. Pontalis, Éditions Gallimard, 1992, p. 120-121)
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