10 septembre
Tu parviendras avec la protection
de Dieu…
(Règle de Saint
Benoît 73,9)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 2,1-10 (Les qualités que doit avoir
l'abbé)
¹L'abbé qui est jugé digne de gouverner le monastère doit se rappeler
sans cesse le titre qu'il porte et réaliser par ses actes le titre de
supérieur. ²On croit fermement, en effet, qu'il tient la place du Christ dans
le monastère, puisqu'on l'appelle de son nom même, ³selon ces paroles de
l'Apôtre: « Vous avez reçu l'esprit des fils d'adoption, par lequel nous
crions: Abba, c'est-à-dire Père ». ⁴L'abbé ne doit donc rien enseigner,
établir ou commander qui s'écarte des préceptes du Seigneur ; ⁵mais ses ordres
et ses enseignements doivent se répandre dans l'esprit de ses disciples, comme
un levain de la divine justice. ⁶L'abbé doit se souvenir sans cesse qu'au
redoutable jugement de Dieu, il devra rendre un compte exact de deux choses: de
son enseignement et de l'obéissance de ses disciples. ⁷Qu'il sache que l'on
imputera à la faute du pasteur tout ce que le Père de famille trouvera de
mécompte dans ses brebis. ⁸Au contraire, c'est pour autant qu'il aura consacré
toute sa sollicitude pastorale à un troupeau turbulent et indocile, et dépensé
tous ses soins pour guérir leurs maladies spirituelles, ⁹que lui-même sera
absous au jugement du Seigneur et pourra lui dire avec le prophète: « Je
n'ai point caché ta justice, dans mon cœur: je leur ai dit ta fidélité et ton
salut, mais ils n'en ont fait aucun cas et ils m'ont méprisé. » ¹⁰Alors,
en punition, la mort frappera ces brebis qui ont été rebelles aux soins de leur
pasteur.
✥ ✥ ✥
…
pour chaque jour
Tant que nous demeurons des brebis, nous
sommes vainqueurs ; serions-nous entourés par des milliers de loups, nous
sommes sauvés et nous l’emportons. Mais si nous devenons des loups, nous sommes
dominés, parce que le secours du berger nous abandonne. Car il n’est pas le
berger des loups, mais des brebis. Il s’éloigne, il quitte la place, parce que
tu ne lui permets pas de montrer sa puissance.
Il leur dit en quelque sorte : « Ne soyez pas
épouvantés de ce que je vous envoie au milieu des loups, de ce que je vous
ordonne d’être pareils à des brebis et à des colombes. Car j’aurais pu agir à
l’opposé, ne vous exposer à aucun péril, ne pas faire de vous des brebis plus
faibles que les loups, et vous rendre plus redoutables que des lions. Mais il
convient que j’agisse comme je l’ai fait. Cela vous donne plus de gloire, cela
proclame ma puissance. » Il le disait à saint Paul : Ma grâce te suffit
; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. C’est donc moi qui
ai voulu vous rendre ainsi. Donc, lorsqu’il dit : Je vous envoie comme
des brebis, il leur laisse entendre : Ne perdez pas courage ; je sais,
je sais parfaitement que vous serez capables de résister à tous vos ennemis.
Puis, afin qu’ils agissent par eux-mêmes, que
tout ne semble pas leur être donné gratuitement et qu’on n’estime pas qu’ils
sont couronnés sans avoir rien fait, il ajoute : Soyez donc prudents
comme les serpents, et candides comme les colombes. Mais, diront-ils, que
pourra faire notre prudence au milieu de pareils dangers ? Comment
pourrons-nous avoir de la prudence, quand nous serons secoués par toutes ces
tempêtes ? Si prudente que soit une brebis, que pourra-t-elle faire au milieu
des loups, et de loups aussi nombreux ? Si candide que soit la colombe, à quoi
cette candeur servira-t-elle, lorsqu’elle sera assaillie par tant de faucons
? À rien chez des animaux, mais dans votre cas la prudence et la candeur
ont beaucoup de prix.
Voyons cependant quelle prudence est exigée
ici. Celle du serpent, dit le Seigneur. Celui-ci abandonne tout, même s’il faut
que son corps soit tranché ; il n’y tient pas tellement, pourvu qu’il conserve
sa tête. De même toi ; excepté la foi, abandonne tout : ton argent, ton corps
et même ta vie s’il faut l’abandonner. Car la foi est la tête et la
racine : si tu la gardes et que tu perdes tout, tu regagneras tout sous une
forme plus parfaite. Aussi le Seigneur ne prescrit-il pas seulement la simplicité
et la naïveté, ni seulement la prudence ; il a uni les deux pour qu’elles
deviennent de la vertu. Il faut adopter la prudence du serpent pour éviter les
blessures mortelles, et la candeur de la colombe pour ne pas rendre la pareille
à ceux qui nous traitent injustement ni nous venger de ceux qui complotent
contre nous. Autrement la prudence ne servirait à rien.
On ne doit pas s’imaginer que ces
commandements soient irréalisables. Le Seigneur connaît mieux que
personne la nature des choses : il sait que ce n’est pas par la violence
qu’on vient à bout de la violence, mais par la douceur.
(SAINT JEAN CHRYSOSTOME, Homélie sur
l’Évangile de Matthieu)
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1 commentaire:
Quel merveilleux texte de s. Jean Chrysostome ! Merci...
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