20 septembre

L’abbé témoignera à tous une égale charité…
(Règle de Saint Benoît 2,22)


La Règle de Saint Benoît…

RB 4,44-62 (Les instruments des bonnes œuvres)

⁴⁴Craindre le jour du jugement.
⁴⁵Redouter l'enfer.
⁴⁶Désirer la vie éternelle de toute l'ardeur de l'esprit.
⁴⁷Avoir chaque jour la menace de la mort devant les yeux.
⁴⁸Veiller à toute heure sur les actions de sa vie.
⁴⁹Tenir pour certain qu'en tout lieu Dieu nous regarde.
⁵⁰Briser contre le Christ les pensées mauvaises, sitôt qu'elles naissent dans le cœur, et les découvrir à un père spirituel.
⁵¹Garder sa langue de tout propos mauvais ou pernicieux.
⁵²Ne pas aimer à beaucoup parler.
⁵³Ne pas dire de paroles vaines ou qui portent à rire.
⁵⁴Ne point aimer le rire lourd ou bruyant.
⁵⁵Entendre volontiers les saintes lectures.
⁵⁶S'appliquer fréquemment à la prière.
⁵⁷Confesser chaque jour à Dieu dans la prière avec larmes et gémissements ses fautes passées,
⁵⁸et, de plus, se corriger de ses fautes.
⁵⁹Ne pas accomplir les désirs de la chair.
⁶⁰Haïr sa volonté propre.
⁶¹Obéir en tout aux ordres de l'abbé, même si, à Dieu ne plaise, il agit autrement; se souvenant du précepte du Seigneur: « Faites ce qu'ils disent, mais ce qu'ils font, ne le faites pas. »
⁶²Ne pas vouloir être appelé saint avant de l'être, mais le devenir d'abord, alors on le sera appelé avec plus de vérité.

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… pour chaque jour

L'Apôtre dit : le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. Puis, pour nous apprendre qu'il y a une mort dans cette vie, et une mort qui est bonne, il nous exhorte à porter la mort de Jésus dans notre corps ; car celui qui a en lui la mort de Jésus aura aussi la vie de Jésus dans son corps.
 
Que la mort agisse donc en nous, pour que la vie aussi y agisse. Cette vie-là est bonne après la mort, elle est bonne après la victoire, elle est bonne quand le combat est terminé, si bien que la loi de la chair ne pourra plus combattre la loi de l'esprit ; alors il n'y aura plus en nous la contradiction apportée par ce corps de mort, mais il y aura dans ce corps de mort la victoire. Et je me demande moi-même si cette mort-là n'aurait pas plus de force que la vie. Mais oui, je suis poussé par l'autorité de l'Apôtre, qui dit : La mort est à l'œuvre en nous, mais la vie en vous. La mort d'un seul a engendré la vie de combien de peuples ! C'est pourquoi saint Paul enseigne, que ceux qui vivent ici-bas doivent désirer cette mort-là, pour que la mort du Christ transparaisse dans notre corps. Cette mort-là, c'est la mort bienheureuse par laquelle l'homme extérieur tombe en ruines, pour que l'homme intérieur se renouvelle, et notre demeure terrestre se détruit pour que notre habitation céleste nous soit ouverte.
 
Il imite donc la mort, celui qui s'éloigne des relations de la chair et se débarrasse de ces liens dont le Seigneur te dit par le prophète Isaïe : Défais tous les liens injustes, délie les obligations nées de contrats imposés, libère les opprimés et détruis toutes les fraudes iniques.
 
Le Seigneur a souffert d'être affronté à la mort afin de faire disparaître la faute. Mais pour que la nature ne trouve pas son achèvement dans la mort, la résurrection des morts a été accordée. C'est ainsi que, la mort mettant fin à la faute, la résurrection ferait subsister la nature.
 
Aussi cette mort est-elle un passage pour tous les hommes. Il faut que tu passes constamment : passage de la corruption à l'incorruption, de la mortalité à l'immortalité, des agitations à la tranquillité. Ne sois pas heurté par le nom de la mort, mais réjouis-toi pour les bienfaits d'un heureux passage. Qu'est-ce que la mort, sinon l'ensevelissement des vices, le surgissement des vertus ? C'est pourquoi il est dit : Que mon âme meure parmi les âmes des justes, c'est-à-dire : qu'elle soit ensevelie pour enterrer ses vices, et qu'elle obtienne la grâce des justes qui portent la mort du Christ dans leur corps et dans leur âme. 

(SAINT AMBROISE DE MILAN, Homélie sur le bien de la mort)







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