26 octobre
Les frères doivent consacrer
certaines heures au
travail des mains
et d’autres à la
lecture des choses divines.
(Règle de Saint
Benoît 48,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 19,1-7 (Le maintien pendant la psalmodie)
¹Partout nous croyons fermement que Dieu est présent et que les yeux du
Seigneur considèrent en tout lieu les bons et les méchants. ²Mais surtout il
faut le croire fermement lorsque nous assistons à l'office divin. ³Ayons donc
toujours dans la mémoire ce que dit le Prophète: « Servez le Seigneur dans
la crainte. » ⁴Et encore: « Psalmodiez avec sagesse. » ⁵Et: « Je
te chanterai en présence des anges. » ⁶Considérons donc comment nous
devons nous tenir en présence de Dieu et de ses Anges, ⁷et tenons-nous pour
psalmodier de manière que notre esprit soit en accord avec notre voix.
❋ ❋ ❋
…
pour chaque jour
Le psaume est la sérénité de l’âme, l’arbitre de la paix ; il
apaise le tumulte et l’agitation des pensées. Il calme l’irritation de l’âme et
modère le dérèglement. Le psaume resserre les amitiés, réunit les partis
divisés, réconcilie les ennemis. Qui, en effet, peut encore avoir pour ennemi
celui qui n’a qu’une voix avec lui pour chanter Dieu ? Ainsi, la psalmodie
procure le meilleur des biens, la charité, puisqu’elle a imaginé l’unisson
comme un lien en faveur de l’unité et assemblé le peuple dans la symphonie d’un
seul cœur. Le psaume est un épouvantail contre les démons, un auxiliaire pour
obtenir l’assistance des anges, une armure contre les peurs nocturnes, une
pause dans les labeurs du jour ; c’est la sécurité des enfants, l’ornement
des jeunes, le réconfort des vieillards, la parure la plus appropriée des
femmes. Il peuple les déserts et apaise les places ; c’est une instruction
élémentaire pour les débutants, un accroissement pour les progressants et un
soutien pour les parfaits ; c’est la voix de l’Église.
Il égaie les jours de fête ; il produit la tristesse selon Dieu.
Car le psaume arrache des larmes même au cœur de pierre. Le psaume est l’œuvre
des anges, la vie céleste, le parfum spirituel. O la sage invention du maître
qui a trouvé le moyen de nous faire chanter et de nous apprendre en même temps
ce qui nous est utile, et ainsi de mieux graver en nos âmes les
enseignements ! La leçon contrainte ne demeure pas habituellement, mais ce
que l’on a reçu avec plaisir et joie pénètre de façon plus stable dans nos
âmes. Que ne peux-tu apprendre là ? La grandeur de la force, l’intégrité
de la justice, la dignité de la tempérance, la perfection de la prudence ?
Le mode de la pénitence, la mesure de la patience ? Quel bien n’y
trouveras-tu pas ? On y trouve la théologie parfaite, la prédiction de la
venue du Christ dans la chair, la menace du jugement, l’espérance de la
résurrection, la crainte du châtiment, les promesses de la gloire, la
révélation des mystères. Tout est caché comme un trésor dans le livre des
psaumes comme dans un immense grenier ouvert à tous […].
(SAINT BASILE DE CÉSARÉE, Homélie sur le Psaume 1 [PG 29, 209-228, Traduit en
latin par Rufin, PG 31, 1723-1733, souvent attribué à saint Augustin, PL 36,
63-66], dans : Les Psaumes commentés par les Pères. Textes
traduits, notes et tables par Sœur Baptista Landry osb. Introduction, choix et
conseils de travail par A.-G. Hamman, Collection « Les Pères dans la
foi », DDB, 1983, p. 28-29)
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