26 octobre

Les frères doivent consacrer
certaines heures au travail des mains
et d’autres à la lecture des choses divines.
(Règle de Saint Benoît 48,1)

Basilique Saint-Benoît - Maredsous 1872-2022

La Règle de Saint Benoît…

RB 19,1-7 (Le maintien pendant la psalmodie)

¹Partout nous croyons fermement que Dieu est présent et que les yeux du Seigneur considèrent en tout lieu les bons et les méchants. ²Mais surtout il faut le croire fermement lorsque nous assistons à l'office divin. ³Ayons donc toujours dans la mémoire ce que dit le Prophète: « Servez le Seigneur dans la crainte. » Et encore: « Psalmodiez avec sagesse. » Et: « Je te chanterai en présence des anges. » Considérons donc comment nous devons nous tenir en présence de Dieu et de ses Anges, et tenons-nous pour psalmodier de manière que notre esprit soit en accord avec notre voix.

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… pour chaque jour

Le psaume est la sérénité de l’âme, l’arbitre de la paix ; il apaise le tumulte et l’agitation des pensées. Il calme l’irritation de l’âme et modère le dérèglement. Le psaume resserre les amitiés, réunit les partis divisés, réconcilie les ennemis. Qui, en effet, peut encore avoir pour ennemi celui qui n’a qu’une voix avec lui pour chanter Dieu ? Ainsi, la psalmodie procure le meilleur des biens, la charité, puisqu’elle a imaginé l’unisson comme un lien en faveur de l’unité et assemblé le peuple dans la symphonie d’un seul cœur. Le psaume est un épouvantail contre les démons, un auxiliaire pour obtenir l’assistance des anges, une armure contre les peurs nocturnes, une pause dans les labeurs du jour ; c’est la sécurité des enfants, l’ornement des jeunes, le réconfort des vieillards, la parure la plus appropriée des femmes. Il peuple les déserts et apaise les places ; c’est une instruction élémentaire pour les débutants, un accroissement pour les progressants et un soutien pour les parfaits ; c’est la voix de l’Église.

Il égaie les jours de fête ; il produit la tristesse selon Dieu. Car le psaume arrache des larmes même au cœur de pierre. Le psaume est l’œuvre des anges, la vie céleste, le parfum spirituel. O la sage invention du maître qui a trouvé le moyen de nous faire chanter et de nous apprendre en même temps ce qui nous est utile, et ainsi de mieux graver en nos âmes les enseignements ! La leçon contrainte ne demeure pas habituellement, mais ce que l’on a reçu avec plaisir et joie pénètre de façon plus stable dans nos âmes. Que ne peux-tu apprendre là ? La grandeur de la force, l’intégrité de la justice, la dignité de la tempérance, la perfection de la prudence ? Le mode de la pénitence, la mesure de la patience ? Quel bien n’y trouveras-tu pas ? On y trouve la théologie parfaite, la prédiction de la venue du Christ dans la chair, la menace du jugement, l’espérance de la résurrection, la crainte du châtiment, les promesses de la gloire, la révélation des mystères. Tout est caché comme un trésor dans le livre des psaumes comme dans un immense grenier ouvert à tous […]. 

(SAINT BASILE DE CÉSARÉE, Homélie sur le Psaume 1 [PG 29, 209-228, Traduit en latin par Rufin, PG 31, 1723-1733, souvent attribué à saint Augustin, PL 36, 63-66], dans : Les Psaumes commentés par les Pères. Textes traduits, notes et tables par Sœur Baptista Landry osb. Introduction, choix et conseils de travail par A.-G. Hamman, Collection « Les Pères dans la foi », DDB, 1983, p. 28-29)







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