19 novembre

Qui donc que tu sois, qui te hâtes vers la patrie céleste,
accomplis avec l’aide du Christ,
cette toute petite Règle, écrite pour les débutants.
(Règle de Saint Benoît 73,8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 41,1-9 (À quelle heure les frères doivent prendre leur repas)

¹Depuis la sainte Pâque jusqu'à la Pentecôte, les frères dîneront à la sixième heure et souperont le soir. ²Depuis la Pentecôte, au cours de tout l'été, s'ils n'ont point à peiner aux champs ou si la chaleur excessive de l'été ne les accable, ils jeûneront jusqu'à la neuvième heure, les mercredi et vendredi. ³Aux autres jours, ils dîneront à la sixième heure. Ils continueront de dîner à cette heure-là, quand ils travailleront aux champs ou si l'ardeur de l'été est extrême. Il appartiendra à l'abbé d'y pourvoir. À lui de régler toutes choses et de les disposer de telle sorte que les âmes se sauvent et que les frères accomplissent leur tâche sans motif légitime de murmure. Depuis le 13 septembre jusqu'au commencement du Carême, ils prendront toujours leur repas à la neuvième heure. Pendant le Carême jusqu'à Pâques, ils mangeront après les Vêpres. Les Vêpres elles-mêmes seront célébrées de façon que l'on n'ait pas besoin de la lumière d'une lampe durant le repas, mais que tout puisse encore être fini à la clarté du jour. Et même en tout temps, on réglera l'heure du souper et du dîner, de façon que tout se fasse à la lueur du jour.

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… pour chaque jour


Pourvoir ne consiste pas seulement à prévoir une organisation ou à gérer habilement un système abstrait, mais surtout  à « voir pour » l’autre ou à sa place afin d’agir en sa faveur. Le verbe et ses dérives reviennent plusieurs fois dans la Règle, toujours au sujet de l’abbé. Le souci de « pourvoir », avec la justice et le soin de recueillir l’avis des frères, apparaît comme un critère de discernement qui conditionne ses décisions. L’abbé ne cherche pas son intérêt, mais celui des autres, de tous les autres, et, parmi eux, des plus fragiles. Les passages concernés montrent que son intérêt pour sa communauté se traduit concrètement par l’attention portée aux différences et surtout par sa modération ou sa discrétion, cette prudence pleine d’égards, qui évite d’épuiser les plus faibles en les sollicitant au-delà de leurs forces. Jamais, pour saint Benoît, un principe ascétique abstrait ne prime sur le souci des personnes. La règle à observer, en tout et avant tout, est la charité. En respectant les besoins élémentaires de la nature et en allégeant le jeûne, l’abbé y pourvoit. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p. 47)











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