7 décembre
Dire
la vérité de cœur comme de bouche.
(Règle de Saint Benoît
4,28)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 55,1-14 (Les vêtements et les chaussures des frères)
¹Pour les habits à donner aux frères, on aura égard aux conditions et
au climat des lieux qu'ils habitent. ²Il leur en faut davantage dans les
régions froides et moins dans les pays chauds. ³C'est à l'abbé d'apprécier
cette différence. ⁴Nous estimons toutefois que, dans les endroits tempérés,
une coule et une tunique suffisent pour chaque moine: ⁵coule velue en hiver,
en été légère et usagée; avec cela, ⁶un scapulaire pour le travail; pour
couvrir les pieds, des bas et des souliers. ⁷Les moines ne se mettront pas en
peine de la couleur ou de la grossièreté de ces divers objets. Ils se
contenteront de ce qu'on pourra trouver au pays qu'ils habitent ou se procurer
à meilleur marché. ⁸Quant à la mesure des habits, l'abbé veillera à ce qu'ils
ne soient pas trop courts mais à la taille de chacun. ⁹Lorsqu'on en recevra de
neufs, on rendra toujours et immédiatement les vieux qui seront déposés au
vestiaire pour les pauvres. ¹⁰Il suffit, en effet, à un moine d'avoir deux
tuniques et deux coules pour en changer la nuit, et pour pouvoir les laver. ¹¹Tout ce qu'on pourrait avoir en plus est superflu et doit être retranché. ¹²Les frères rendront également les vieilles chaussures et tout ce qui est usé,
lorsqu’ils recevront du neuf. ¹³Ceux qui sont en voyage recevront du vestiaire
des caleçons; à leur retour, ils les restitueront, après les avoir lavés. ¹⁴Les coules et tuniques seront un peu meilleures que celles qu'ils portent
d'habitude. Reçues du vestiaire au départ, elles y seront remises à la rentrée.
Ms Abbaye de Maredret
…
pour chaque jour
Donner largement ne signifie pas gaspiller ni céder aux caprices, mais
suppose une générosité intelligente, tenant compte de l’ensemble de la réalité.
Ainsi le premier critère applicable au choix du vêtement consistera en ce qu’il
soit adapté. Il serait dangereux de ne pas respecter les besoins évidents de la
nature commune. Les lieux, les conditions de vie, les températures, les saisons
diffèrent ; il y a le jour et la nuit, le travail et les heures de loisir,
les moments où l’on sort et ceux où l’on reste chez soi. Les dimensions varient
suivant les personnes. L’hygiène, la lessive ont leurs impératifs. Rien de
concret n’échappe à saint Benoît qui ne s’égare jamais dans l’idéal. Il faut
des vêtements plus chauds aux endroits et aux saisons où il fait plus froid
(v.2) ; qu’ils soient à la bonne mesure, correspondant à la taille de
chacun (v.8). Les frères disposeront de quoi se changer pour la nuit et pour la
lessive (v.10), et de quoi s’habiller convenablement pour sortir (v.13-14).
Pour se procurer leurs vêtements, ils recourront tout simplement à ce que l’on
trouve sur place, à bon marché (v.7). Contrairement à Jean-Baptiste, Jésus
était vêtu et mangeait comme tout le monde. Pour ses disciples, saint Benoît se
soucie de nécessité pratique et de dignité. Il n’exclut pas même un certain
confort quand il donne à chacun des bas et des souliers, un vêtement de travail
particulier et une tenue meilleure pour voyager (v.6.14). Toutes ces
dispositions incarnent l’esprit de l’Évangile, un esprit large, modeste et
toujours réaliste.
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU
QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à
tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions,
2017, p. 104-106)
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