6 février

Que tout soit commun à tous…
(Règle de Saint Benoît 33,6)



La Règle de Saint Benoît…

RB 7,56-58 (L'humilité)

⁵⁶Voici le neuvième degré d'humilité: le moine défend à sa langue de parler et, pratiquant la retenue dans ses paroles, garde le silence jusqu'à ce qu'on l'interroge. ⁵⁷Selon l'enseignement de l'Écriture, en effet, « on ne saurait éviter le péché en parlant beaucoup », ⁵⁸et « le bavard ne marche pas droit sur la terre. »


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… pour chaque jour

Pour « pratiquer la retenue dans les paroles », il faut poser des actes ; ici, appliquer un interdit. Celui-ci n’est cependant pas absolu. Comme toujours, il est en fonction de l’autre, des autres : le moine se tait « jusqu’à ce qu’on l’interroge ». Il ne prend pas l’initiative de rompre le silence, mais il accepte que son silence soit rompu par un autre. Car le premier pas pour cultiver l’art du silence est, en fait, d’écouter. Il faut « entendre » l’interrogation de l’autre. Le vrai silence vient de l’attention. Il est possible de se trouver si enfermé en soi-même qu’on en devient incapable d’entendre. Ne pas parler avant d’être interrogé équivaut à ne pas parler avant d’avoir fait attention à l’autre. Car « selon l’enseignement de l’Écriture, on ne saurait éviter le péché en parlant beaucoup ». Cette remarque des Proverbes, dictée par l’expérience, est confirmée par le Psaume : « Le bavard (vir linguosus) ne marche pas droit sur la terre ». Le bavardage se termine toujours, tôt ou tard, en médisance, en paroles blessantes, en agacement ou en agitation…, en rejet de l’autre. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « DE LA CRAINTE À L’AMOUR, ‘L’échelle de l’humilité’ », Regard sur la Règle de saint Benoît n° 5, Saint-Léger éditions, 2017, p. 81-82.)








 

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