25 avril
Les
moines doivent s’appliquer au silence en tout temps…
(Règle de Saint Benoît
42,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 67,1-7 (Des frères que l'on envoie en voyage)
¹Les frères qui doivent aller en voyage se recommanderont à la prière
de tous les frères et de l'abbé. ²Après la dernière oraison de l'Œuvre de
Dieu, on fera toujours mémoire de tous les absents. ³En rentrant de voyage, le
jour même de leur retour, les frères se prosterneront à terre dans l'oratoire à
toutes les heures canoniales, quand s'achève l'Œuvre de Dieu. ⁴Ils demanderont
les prières de tous, à cause des écarts qu'ils auraient pu commettre en voyage,
par leurs regards, ou en écoutant de mauvaises choses ou de vains propos. ⁵Personne ne se permettra de rapporter sans discernement à autrui ce qu'il
aurait vu ou entendu hors du monastère, car cela produit de très grands dégâts. ⁶Celui qui oserait le faire sera soumis à la correction régulière. ⁷De même
celui qui se permettrait de sortir de l’enceinte du monastère, ou d'aller
n'importe où, ou de faire quoi que ce soit, même de peu d'importance, sans
l'autorisation de l'abbé.
…
pour chaque jour
C’est dans la prière que tous les moines prendront conscience, pour
eux-mêmes et pour les absents, du danger de la « dispersion ».
Celle-ci est contagieuse et fait œuvre de mort. En s’étendant, elle peut
produire « de très grands dégâts » (plurima destructio) (v.5).
L’enjeu est vraiment sérieux. Le moine, toujours appeler à écouter, devient
responsable de ce qu’il a entendu, devant Dieu, pour lui-même et pour ses frères.
D’où l’importance de la prière car c’est en présence de Dieu qu’il pourra
mesurer l’importance de toutes choses. Le bavardage sur des « choses
mauvaises » ou même simplement oiseuses n’est jamais permis. Les sorties
« sans ordre de l’abbé », pas davantage (v.6). Saint Benoît n’exclut
pas les sorties puisqu’il leur consacre un chapitre, mais il en rend l’abbé
responsable. Le discernement qui les concerne relève de son jugement. À lui de
veiller à la garde de la « maison de Dieu » qu’est la communauté afin
que les relations avec l’extérieur ne soient pas destructrices mais au
contraire constructrices.
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « SILENCE ET ASCÈSE,
‘En tout temps comme en Carême’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 4,
Saint-Léger éditions, 2017, p. 38-39.)
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