21 avril

Les frères se serviront mutuellement.
Personne ne sera dispensé du service de la cuisine,
sinon pour cause de maladie
ou pour quelque occupation de grande utilité.
(Règle de Saint Benoît 35,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 64,7-22 (L'institution de l'abbé)

L'abbé, une fois établi, pensera sans cesse à la nature du fardeau qu'il a reçu, et à Celui à qui il devra rendre compte de son administration. Qu'il sache qu'il lui faut aider bien plus que régir. Il doit donc être docte dans la loi divine, afin de savoir et d'avoir où puiser les leçons anciennes et nouvelles. Qu'il soit chaste, sobre, miséricordieux ; ¹⁰que toujours il préfère la miséricorde à la justice, afin d'obtenir pour lui-même un traitement semblable. ¹¹Qu'il haïsse les vices, mais qu'il aime les frères. ¹²Dans la correction même, il agira avec prudence et sans excès, de crainte qu'en voulant trop racler la rouille, il ne brise le vase. ¹³Il aura toujours devant les yeux sa propre faiblesse, et se souviendra qu'il ne faut pas broyer le roseau déjà éclaté. ¹⁴Et par là nous n'entendons pas qu'il puisse laisser les vices se fortifier, mais qu'il les détruise avec prudence et charité, en adaptant les moyens à chaque caractère, comme nous l'avons déjà expliqué. ¹⁵Il s'efforcera plus à se faire aimer qu'à se faire craindre. ¹⁶Qu'il ne soit ni turbulent, ni inquiet; qu'il ne soit ni excessif, ni opiniâtre; qu'il ne soit ni jaloux, ni trop soupçonneux; sinon, il n'aura jamais de repos. ¹⁷Dans ses commandements, il sera prévoyant et circonspect. Dans les tâches qu'il distribuera, soit qu'il s'agisse des choses de Dieu, soit de celles du monde, il se conduira avec discernement et modération, ¹⁸et se rappellera la discrétion du saint patriarche Jacob, qui disait: « Si je fatigue mes troupeaux en les faisant trop marcher, ils périront tous en un jour. »  ¹⁹Imitant donc cet exemple et d'autres semblables de la discrétion, cette mère des vertus, qu'il tempère tellement toutes choses que les forts désirent faire davantage et que les faibles ne se dérobent pas. ²⁰Par-dessus tout, qu'il observe tous les points de la présente Règle, ²¹afin qu'après avoir bien servi, il s'entende adresser par le Seigneur cette parole au bon serviteur qui avait distribué le froment, en temps opportun, à ses compagnons : ²²« En vérité je vous le dis, le Maître l'établira sur tous ses biens. »



… pour chaque jour

Le Seigneur a dit, voulant montrer le devoir spécial des serviteurs qu’il a mis à la tête de son peuple : Quel est donc l’intendant fidèle et sensé à qui le maître a confié la charge de sa famille pour distribuer, en temps voulu, la mesure de froment ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Qui est ce maître, mes frères ? Le Christ, sans aucun doute, puisqu’il a dit à ses disciples : Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’, et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Et quelle est cette famille du maître ? C’est évidemment celle que le Seigneur lui-même a rachetée du pouvoir de l’ennemi et a transférée dans son royaume. Cette famille sainte est l’Église catholique qui se répand dans le monde entier par sa grande fécondité, et qui se glorifie d’avoir été rachetée par la rançon du sang de son Seigneur. Comme lui-même l’a dit : Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Il est aussi le bon Pasteur, qui a donné sa vie pour ses brebis. Le troupeau du bon pasteur, c’est donc la famille du Rédempteur.
Mais quel est cet intendant, qui doit être en même temps fidèle et sensé ? L’Apôtre Paul nous le montre, lorsqu’il dit, à propos de lui-même et de ses compagnons : Que l’on nous regarde comme des auxiliaires du Christ et des intendants des mystères de Dieu. Or, tout ce que l’on demande aux intendants, c’est d’être trouvés dignes de confiance.
Mais personne d’entre nous ne doit penser que les Apôtres sont les seuls à avoir reçu la charge d’intendants ; et le serviteur paresseux, négligeant le devoir du combat spirituel, ne doit pas somnoler, ce qui serait infidèle et insensé. C’est pourquoi le saint Apôtre montre que les évêques eux aussi sont des intendants, lorsqu’il dit : Il faut que l’évêque soit sans reproche puisqu’il est l’intendant de Dieu.
Nous sommes donc les serviteurs du père de famille, nous sommes les intendants du Seigneur, nous avons reçu la mesure de froment que nous devons distribuer.
Si nous cherchons ce que signifie cette mesure de froments, c’est encore le saint Apôtre qui vous l’explique, lorsqu’il dit : Chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée en partage.
Ce que le Christ appelle mesure de froment, Paul l’appelle mesure de foi, pour nous faire comprendre que le froment spirituel n’est autre que le mystère adorable de la foi chrétienne. Nous vous distribuons la mesure de ce froment, au nom du Seigneur, chaque fois que, éclairés par le don de la grâce qui vient de l’Esprit, nous exposons la doctrine selon la règle de la vraie foi. Et vous recevez cette mesure de froment, par l’intermédiaire des intendants du Seigneur, lorsque vous entendez chaque jour, grâce aux serviteurs de Dieu, la parole de vérité. 

(SAINT FULGENCE DE RUSPE, Homélie)









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