23 avril
On
prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout.
(Règle de Saint Benoît
36,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 65,11-22 (Le prieur du monastère)
¹¹C'est pourquoi nous jugeons que, pour conserver la paix et la
charité, il faut que le gouvernement de son monastère dépende entièrement de
l'abbé. ¹²Si faire se peut, toute la marche du monastère sera assurée par des
doyens, et cela selon les ordres de l'abbé, comme nous l'avons déjà dit. ¹³Les
charges étant confiées à plusieurs, un seul n'aura pas l'occasion de
s'enorgueillir. ¹⁴Si toutefois le lieu rend un prieur désirable, ou si la
communauté le demande pour un juste motif, et avec humilité, si l'abbé enfin le
juge à propos, ¹⁵c'est ce dernier qui établira lui-même pour prieur celui
qu'il aura choisi avec le conseil des frères craignant Dieu. ¹⁶Le prieur
exécutera avec respect tout ce que son abbé lui prescrira, sans jamais
contrevenir à sa volonté et à ses ordres. ¹⁷Car, plus il est élevé au-dessus
des autres, plus il doit observer consciencieusement les préceptes de la Règle. ¹⁸Si ce prieur tombait dans quelque dérèglement, s'enflait d'orgueil, ou était
convaincu de mépris pour la sainte Règle, on l'en reprendrait jusqu'à quatre
fois. ¹⁹S'il ne s'amendait pas, on lui ferait subir la correction de la discipline
régulière. ²⁰Si par ces moyens il ne se corrigeait pas encore, on le
déposerait de son rang de prieur, et on mettrait à sa place un autre qui en fût
digne. ²¹Enfin, si après tout cela, il ne se montrait pas tranquille et
obéissant dans la communauté, on le chasserait du monastère. ²²Que l'abbé
songe cependant qu'il doit rendre compte à Dieu de toutes ses décisions, de
crainte que le feu de l'envie ou de la jalousie ne vienne à brûler son âme.
…
pour chaque jour
Le chapitre 65 de la Règle suscite beaucoup d’interrogations et de
doutes. On y remarque un certain malaise non seulement quant au fait même de
l’institution d’un prieur, mais aussi dans le langage utilisé. Le prieur y
apparaît comme un mal nécessaire. On sent bien que l’auteur se résigne à
contre-cœur à en prévoir un ; il essaie de justifier l’existence de ce
« second » qui ne lui plaît pas. De plus, on a relevé dans le texte
une série d’expressions ou de mots qu’on ne trouve nulle part ailleurs au cours
de la Règle. Certains en ont conclu qu’il s’agit d’un élément ajouté après la
mort de saint Benoît et la destruction du Mont-Cassin. Les moines réfugiés à
Rome sous la conduite d’un abbé encore inexpérimenté, se seraient trouvés en
contact avec des monastères de type pacômien, toujours pourvus d’un supérieur
et d’un second pour le suppléer et le remplacer au besoin. Dans un moment de
traumatisme et de faiblesse, ce modèle leur paraissant enviable, ils auraient
fait pression sur leur abbé pour obtenir de l’appliquer. Cela d’autant plus que
le monastère du Pape saint Grégoire, auprès duquel ils vivaient, était lui-même
pourvu d’un abbé et d’un prieur. D’où l’introduction du chapitre 65, à Rome,
peut-être sous l’influence de saint Grégoire lui-même.
(Extrait de : Sœur LOYSE
MORARD osb, « L’ART DE GOUVERNER, ‘Servir plutôt que commander’ »,
Regard sur la Règle de saint Benoît n° 1, Saint-Léger éditions, 2017, p.
103-104.)
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