2 mai
Tous
les hôtes qui arrivent seront reçus comme le Christ…
(Règle de Saint Benoît
53,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
Prologue 1-7
¹Ecoute, mon fils, les préceptes du Maître et prête l'oreille de ton
cœur. Reçois volontiers l'enseignement d'un si bon père et mets-le en pratique, ²afin de retourner par l'exercice de l'obéissance à celui dont t'avait éloigné
la lâcheté de la désobéissance. ³C'est à toi donc maintenant que s'adresse ma
parole, à toi, qui que tu sois, qui renonces à tes volontés propres et prends
les fortes et nobles armes de l'obéissance, afin de combattre pour le Seigneur
Christ, notre véritable Roi. ⁴Avant tout, demande-lui par une très instante
prière qu'il mène à bonne fin tout bien que tu entreprennes; ⁵ainsi, après
avoir daigné nous admettre au nombre de ses enfants, il n'aura pas sujet, un
jour, de s'affliger de notre mauvaise conduite. ⁶Car, en tout temps, il faut
avoir un tel soin d'employer à son service les biens qu'il a mis en nous, que
non seulement il n'ait pas lieu, comme un père offensé, de priver ses fils de
leur héritage, ⁷mais encore qu'il ne soit pas obligé, comme un maître
redoutable et irrité de nos méfaits, de nous livrer à la punition éternelle,
tels de très mauvais serviteurs qui n'auraient pas voulu le suivre jusqu'à la
gloire.
…
pour chaque jour
Il dit qu’Il est la vérité. C’est la parole la plus humble qui soit.
L’orgueil, ce serait de dire: la vérité, je l’ai. Je la détiens, je l’ai mise
dans l’écrin d’une formule. La vérité n’est pas une idée mais une présence.
Rien n’est présent que l’amour. La vérité, il l’est par son souffle, par sa
voix, par sa manière amoureuse de contredire les lois de pesanteur, sans y
prendre garde.
Que des millions d’hommes se soient nourris
de son nom, qu’ils aient peint son visage avec de l’or, fait retentir sa parole
sous des coupoles de marbre, cela ne prouve rien quant à la vérité de cet
homme. On ne peut accorder crédit à sa parole en raison de la puissance
historique qui en est sortie: sa parole n’est vraie que d’être désarmée.
Sa puissance à lui, c’est d’être sans
puissance, nu, faible, pauvre, mis à nu par son amour, affaibli par son amour,
appauvri par son amour.
Telle est la figure du plus grand roi
d’humanité, du seul souverain qui ait jamais appelé ses sujets un à un, à voix
basse de nourrice. Le monde ne pouvait pas l’entendre. Le monde n’entend que là
ou il y a un peu de bruit ou de puissance. L’amour est un roi sans puissance,
Dieu est un Homme qui marche bien au-delà de la tombée du jour.
(CHRISTIAN BOBIN, L’Homme qui marche,
Éditions Le temps qu’il fait)
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