4 mai

On n’accordera pas facilement l’entrée du monastère

à celui qui vient s’y engager dans la vie religieuse…

(Règle de Saint Benoît 58,1)

La Règle de Saint Benoît…

RB Prologue 14-20

¹⁴Le Seigneur, cherchant son ouvrier dans la foule du peuple à laquelle il crie, dit encore: ¹⁵« Quel est l'homme qui veut la vie et désire voir des jours heureux ? ». ¹⁶Que si, à cette demande, tu lui réponds: « C'est moi », Dieu te réplique: ¹⁷« Si tu veux avoir la vie véritable et éternelle, interdis le mal à ta langue et à tes lèvres toute parole trompeuse; détourne-toi du mal et fais le bien; cherche la paix avec ardeur et persévérance. ¹⁸Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux seront sur vous et mes oreilles attentives à vos prières, et avant même que vous ne m'invoquiez, je vous dirai: ‘Me voici.' » ¹⁹Quoi de plus doux, frères très chers, que cette voix du Seigneur qui nous invite? ²⁰Voyez comme le Seigneur lui-même, dans sa bonté, nous montre le chemin de la vie.

… pour chaque jour

Pratique la justice et tu trouveras la paix, afin que justice et paix s’étreignent. Si tu n’aimes pas la justice, tu ne trouveras pas la paix : elles s’aiment l’une, l’autre, la justice et la paix, et elles s’embrassent. Qui pratique la justice trouve la paix qui étreint cette dernière. Ce sont deux amies.

Peut-être cherches-tu l’une sans te soucier de l’autre ? Tous recherchent la paix mais tous ne se soucient pas de pratiquer la justice. Interroge un peu les hommes : Veux-tu la paix ? D’une seule voix toute la race humaine te répond : Je la souhaite, je la désire, je la veux, je l’aime. Aime également la justice, car justice et paix sont deux amies qui s’étreignent, si tu n’aimes pas l’amie de la paix, la paix à son tour ne t’aimeras plus, et ne viendra pas à toi.

Il n’est pas difficile d’aimer la paix, même les méchants le font, parce que la paix est un bien. Mais pratique également la justice, parce que justice et paix ne se querellent pas mais s’embrassent. La justice te dit : ne vole pas et tu n’écoutes pas ; ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, ne parle pas à un autre comme tu ne voudrais pas qu’on te parle.

Tu es l’ennemie de mon amie, dit la paix, à quoi bon me chercher ? Je suis l’amie de la justice, moi, et quand je trouve un ennemi de mon amie, je le fuis. Veux-tu trouver la paix, pratique la justice, tu ne chercheras pas longtemps : elle se précipitera vers toi pour embrasser la justice. 

(SAINT AUGUSTIN, PSAUME 84 – « Justice et paix s’embrassent », dans : Saint Augustin prie les Psaumes – Textes choisis et traduits par A.-G. Hamman, p. 153)