28 juillet
Craindre
Dieu avec amour.
(Règle
de Saint Benoît 72,9)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
48,1-9 (Le travail manuel de
chaque jour)
¹L'oisiveté est ennemie de l'âme. Les frères doivent donc consacrer
certaines heures au travail des mains et d'autres à la lecture des choses
divines. ²C'est pourquoi nous croyons pouvoir régler l'une et l'autre de ces
occupations de la manière suivante : ³de Pâques au 13 septembre, les frères
sortiront dès le matin pour s'employer aux travaux nécessaires, depuis la
première heure du jour jusqu'à la quatrième environ ; ⁴depuis la quatrième
jusqu'à la sixième, ils s'adonneront à la lecture. ⁵Après la sixième heure,
leur dîner fini, ils se reposeront sur leur lit dans un parfait silence. Si
quelqu'un veut lire, il pourra le faire tout bas de façon à n'incommoder
personne. ⁶On dira None plus tôt qu'à l'ordinaire, environ à la huitième heure
et demie. Après quoi, ils se mettront de nouveau à l'ouvrage jusqu'aux Vêpres. ⁷Si les frères se trouvent obligés, par la nécessité ou la pauvreté, à
travailler eux-mêmes aux récoltes, ils ne s'en affligeront point ; ⁸c'est
alors qu'ils seront vraiment moines, lorsqu'ils vivront du travail de leurs
mains, à l'exemple de nos pères et des Apôtres. ⁹Que tout néanmoins se fasse
avec modération, par égard pour les faibles.
…
pour chaque jour
Travaillons pour une nourriture qui ne périt
pas, travaillons à l'œuvre de notre salut. Travaillons dans la vigne du
Seigneur pour obtenir le denier — le salaire de la journée. Travaillons dans la
sagesse, elle qui dit : Ceux qui travaillent en moi ne pécheront pas.
Le champ, c'est le monde, dit la Vérité, creusons-le. Un trésor y est
caché, trouvons-le c'est la sagesse, elle que l'on tire des profondeurs
cachées. Tous, nous le cherchons, tous, nous le désirons.
Si vous cherchez, cherchez bien, dit le prophète : convertissez-vous et
venez. Tu te demandes de quoi il faut te convertir ? Détourne-toi de ta
volonté propre, est-il écrit. Mais, dis-tu, si je ne trouve pas la sagesse
dans ma volonté propre, où la trouverai-je ? Mon âme, en effet, la désire avec
force, et s'il lui arrive de la trouver, elle ne se contentera pas de cela,
mais elle en voudra une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,
que je puisse verser dans mon tablier. Elle a raison, certes
: Heureux en effet l'homme qui a trouvé la sagesse et qui acquiert
l'intelligence. Cherche-la donc tant qu'on peut la trouver, et tant qu'elle
est proche, appelle-la. Tu veux savoir à quel point elle est proche ? La
Parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, mais seulement à
la condition que tu la recherches d'un cœur droit. De la sorte, tu trouveras la
sagesse avec ton cœur, et l'intelligence abondera dans ta bouche. Qu'elle y
abonde, oui, mais qu’elle n’en déborde pas ; prends garde de ne pas la
vomir !
C'est vraiment du miel que tu as trouvé, en
trouvant la sagesse. Pourtant n'en mange pas trop, pour ne pas la vomir
d’écœurement. Manges-en de manière à rester toujours sur ta faim. Car c'est
elle qui dit : Ceux qui me mangent auront encore faim. Ne va pas
estimer comme une grande quantité ce que tu as ; ne t'en gorge pas pour ne pas
la vomir : cela même que tu parais avoir te serait enlevé, car avant qu'il ne
soit temps tu te serais arrêté dans ta recherche. Or, tant qu'on peut la
trouver, tant qu'elle est proche, il ne faut cesser de la chercher et de
l'appeler. Sinon il en sera comme de celui qui mange beaucoup de miel :
Salomon lui-même le dit bien : Cela ne lui vaut rien, car celui qui
aura cherché sans discrétion la majesté sera écrasé par la gloire.
En effet, de même qu'il est écrit : Heureux
l'homme qui a trouvé la sagesse, de même : Heureux l'homme, et
même plus heureux, s'il persévère dans la sagesse, et de fait,
c'est peut-être bien en cela que consiste son abondance. Voilà les trois
manières dont tu peux avoir la bouche pleine de sagesse et d'intelligence :
d'abord par l'aveu de ta propre injustice, ensuite par l'action de grâce et la
proclamation de la louange, enfin par une parole qui édifie. Car celui
qui croit du fond de son cœur devient juste, celui qui, de sa bouche, affirme
sa foi, parvient au salut. C'est vrai d'ailleurs : Dès qu'il
se met à parler, le juste se fait son propre accusateur. En deuxième lieu,
il faut qu'il exalte le Seigneur, et en troisième lieu (s'il lui reste encore
de la sagesse), il doit édifier son prochain.
(SAINT BERNARD, Sermon)
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