10 septembre

Les frères se serviront mutuellement.
Personne ne sera dispensé du service de la cuisine,
sinon pour cause de maladie
ou pour quelque occupation de grande utilité.
(Règle de Saint Benoît 35,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 2,1-10 (Les qualités que doit avoir l'abbé)

¹L'abbé qui est jugé digne de gouverner le monastère doit se rappeler sans cesse le titre qu'il porte et réaliser par ses actes le titre de supérieur. ²On croit fermement, en effet, qu'il tient la place du Christ dans le monastère, puisqu'on l'appelle de son nom même, ³selon ces paroles de l'Apôtre: « Vous avez reçu l'esprit des fils d'adoption, par lequel nous crions: Abba, c'est-à-dire Père ». L'abbé ne doit donc rien enseigner, établir ou commander qui s'écarte des préceptes du Seigneur ; mais ses ordres et ses enseignements doivent se répandre dans l'esprit de ses disciples, comme un levain de la divine justice. L'abbé doit se souvenir sans cesse qu'au redoutable jugement de Dieu, il devra rendre un compte exact de deux choses: de son enseignement et de l'obéissance de ses disciples. Qu'il sache que l'on imputera à la faute du pasteur tout ce que le Père de famille trouvera de mécompte dans ses brebis. Au contraire, c'est pour autant qu'il aura consacré toute sa sollicitude pastorale à un troupeau turbulent et indocile, et dépensé tous ses soins pour guérir leurs maladies spirituelles, que lui-même sera absous au jugement du Seigneur et pourra lui dire avec le prophète: « Je n'ai point caché ta justice, dans mon cœur: je leur ai dit ta fidélité et ton salut, mais ils n'en ont fait aucun cas et ils m'ont méprisé. » ¹⁰Alors, en punition, la mort frappera ces brebis qui ont été rebelles aux soins de leur pasteur.


… pour chaque jour

Il est (…) toujours un peu embarrassant pour un abbé de parler, surtout devant sa propre communauté, du rôle de l’abbé. On a sans doute peur que la distance entre l’idéal et la réalité ne soit trop évidente !
(…)
Durant longtemps j’ai aussi trouvé embarrassant que Benoît commence sa Règle en parlant de l’abbé. Mais j’ai fini par comprendre que Benoît est tout à fait logique. Pour lui (…) les trois éléments fondamentaux du cénobitisme sont la communauté, et la vie sous une Règle et un abbé. De fait, il a largement parlé de la communauté et de la Règle commune de vie dans le Prologue et dans le chapitre premier. Il est donc normal qu’il passe ensuite directement au troisième élément de cette trilogie : l’abbé.
Et la préoccupation de Benoît n’est pas de définir le rôle, la responsabilité et le pouvoir de l’abbé, mais plutôt de dire à celui-ci comment il doit se comporter. Ce qu’exprime assez bien d’ailleurs le titre (même si les titres de la RB sont postérieurs à Benoît) : « Qualis debeat esse abbas », qu’on pourrait traduire littéralement « Quelle sorte d’homme doit être l’abbé », et qu’on traduit généralement par « Des qualités requises de l’abbé ».
Ce qu’affirme Benoît, dès le début de ce chapitre, c’est que c’est le Christ qui est le père de la communauté. Il était en effet courant dans l’antiquité de donner au Christ le nom de « père ». Nous n’avons qu’un seul père, qui est notre père dans les cieux, et le Christ est un avec lui. 

(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 20 février 2010)









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