4 septembre

Qu’il imite plutôt l’exemple de tendresse du bon Pasteur…
(Règle de Saint Benoît 27,8)



La Règle de Saint Benoît…

RB Prologue 21-32

²¹Ceignons donc nos reins de la foi et de la pratique des bonnes œuvres; sous la conduite de l'Evangile, avançons dans ses chemins, afin de mériter de voir Celui qui nous a appelés dans son royaume. ²²Si nous voulons habiter dans la demeure de ce royaume, sachons qu'on n'y parvient que si l'on y court par les bonnes actions. ²³Mais interrogeons le Seigneur en lui disant avec le prophète: « Seigneur, qui habitera dans ta demeure? Qui reposera sur ta montagne sainte? » ²⁴Après cette demande, mes frères, écoutons la réponse du Seigneur; il nous montre la route de cette demeure en disant: ²⁵« C'est celui qui marche sans tache et accomplit la justice; ²⁶celui qui dit la vérité du fond de son cœur, qui n'a pas prononcé de parole trompeuse, ²⁷qui n'a pas fait de tort à son prochain, qui n'a pas accueilli des discours injurieux contre lui. » ²⁸C'est celui qui rejette loin des regards de son cœur l'esprit malin qui le tente, et les suggestions qu'il lui souffle, les réduit à rien, saisit les premiers rejetons de la pensée diabolique et les brise contre le Christ. ²⁹Ce sont ceux qui, craignant le Seigneur, ne s'enorgueillissent pas de leur bonne observance, mais qui, reconnaissant que le bien qui se trouve en eux ne peut venir d'eux-mêmes mais du Seigneur, ³⁰glorifient le Seigneur qui agit en eux, et lui disent avec le prophète: « Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire. » ³¹De même l'apôtre Paul ne s'est rien attribué du succès de sa prédication, mais dit: « C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis », ³²et encore: « Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. »


… pour chaque jour

Voilà pourquoi nous ne pouvons pas nous contenter d’être, il nous faut devenir, aller et venir, quitter le cocon de nos peurs et de nos habitudes, nous insurger contre la tristesse et le mal qui nous défont. « Être, c'est être en route », dit le philosophe Paul Ricœur. Et de fait, la plupart des figures bibliques sont des êtres du chemin, constamment en train de passer d’une rive à l'autre. C'est d’ailleurs la belle étymologie du nom que porte le peuple de la Bible. L´"hébreu", ivri, c'est l’homme du passage, le pèlerin du sens, celui qui traverse vers le versant caché des êtres et des choses.
On ne s'étonnera pas que les verbes de la spiritualité biblique soient des verbes de mouvement qui mettent en jeu le corps et la posture qu’on adopte dans la vie: lève-toi, quitte, marche, ne regarde pas en arrière, va au-devant de ce qui t'attend, écoute ce qui parle dans le visage de l'autre…

(FRANCINE CARRILLO, Pour une spiritualité de l´insurrection, Coédition Ouverture-Olivétan-Opec, Son mot à dire…, 2014, p.14)









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