14 octobre

Ouvrons les yeux à la lumière divine.
Ayons les oreilles attentives à la voix de Dieu…
(Règle de Saint Benoît – Prologue 9)



La Règle de Saint Benoît…

RB 11,1-13 (Comment célébrer les vigiles le dimanche)

¹Le dimanche, on se lèvera pour les Vigiles plus tôt que les autres jours. ²Voici l'ordre à suivre. Après avoir chanté, comme nous l'avons disposé ci-dessus, six paumes et le verset, tous les frères s'assiéront sur les bancs, en ordre et selon leur rang. On lira dans le livre, ainsi que nous l'avons déjà dit, quatre leçons avec leurs répons. ³Au quatrième répons seulement le chantre dira le Gloria. Dès le début de celui-ci, tous se lèveront avec révérence. Après les leçons, six autres psaumes suivront d'affilée, avec leurs antiennes, comme les précédents, puis le verset. Après quoi, on lira de nouveau quatre leçons avec leurs répons, selon l'ordre fixé plus haut. On dira ensuite trois cantiques tirés des Prophètes et déterminés par l'abbé. On les chantera avec Alléluia. Après le verset qui suit et la bénédiction de l'abbé, on lira encore quatre leçons du Nouveau Testament, selon le même ordre que plus haut. Après le quatrième répons, l'abbé entonnera le Te Deum laudamus. Cette hymne terminée, il lira la leçon de l'Evangile, tandis que tous les moines se tiendront debout, avec respect et crainte. ¹⁰À la fin de l'Evangile, ils répondront Amen. Aussitôt l'abbé ajoutera l'hymne Te decet laus, puis, la bénédiction donnée, on commencera les Laudes. ¹¹Cet ordre pour les Vigiles du dimanche sera suivi en toute saison, aussi bien en été qu'en hiver, ¹²sauf si - ce qu'à Dieu ne plaise, - les frères se fussent levés trop tard. En ce cas, on retrancherait quelque chose des leçons ou des répons. ¹³Qu'on prenne toutefois bien garde que ce désordre n'arrive point. S'il se produisait, celui qui l'a causé par sa négligence, en fera une juste satisfaction à Dieu dans l'oratoire.



… pour chaque jour

Pour le moine, le dimanche est aussi une journée de repos, mais nous devons être attentifs à ce que ce ne soit pas une journée de « repos de la vie monastique », c’est-à-dire une journée où l’on rechercherait des distractions pour se reposer des exigences de la vie monastique de tous les jours. Ce doit être plutôt une journée de repos contemplatif, c’est-à-dire de repos en Dieu, ce qui se fait essentiellement dans la lectio divina. La lecture de la Parole de Dieu, ou d’autres formes de lectio doit donc être notre activité principale, le Jour du Seigneur. Et comme la première forme de lectio divina, dans la vie monastique, est la lecture de la Parole de Dieu au cours de l’Office divin, il est normal que l’Office du dimanche – et spécialement l’Office de la nuit – soit particulièrement riche en lectures.
Les historiens de la liturgie nous enseignent que, selon la tradition monastique ancienne, qui était encore en vigueur à l’époque de Benoît, toute la nuit du samedi au dimanche, depuis le samedi soir jusqu’au premier chant du coq, se passait en prière. La Règle du Maître* (c.49) prescrit encore cette pratique même si des auteurs comme Cassien et Césaire soulignent à quel point ces longues Vigiles devenaient facilement une simple lutte – souvent perdue – contre le sommeil. Benoît, suivant la pratique récente des basiliques romaines, place cet office en fin de nuit, comme les autres jours, quitte à se lever un peu plus tôt que d’habitude, précisément pour permettre des lectures bibliques et patristiques plus longues et plus nombreuses.

*La Règle du Maître est un document monastique anonyme latin du début du VIème siècle, rassemblant une série de préceptes de vie monastique. Connu de Saint Benoît, il fut sans doute utilisé dans la composition de sa propre règle. 

(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 19 septembre 2010)


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