11 décembre

Tempérer tellement toutes choses
que les forts désirent faire davantage
et que les faibles ne se dérobent pas.
(Règle de Saint Benoît 64,19)



La Règle de Saint Benoît…

RB 58,1-16 (La manière de recevoir les frères)

¹On n'accordera pas facilement l'entrée à celui qui vient s'y engager dans la vie religieuse ; ²mais on fera ce que dit l'Apôtre: « Eprouvez les esprits pour discerner s'ils sont de Dieu. » ³Si le postulant persévère à frapper à la porte, et s'il supporte patiemment les rebuffades et les difficultés qui lui sont faites à son entrée, et s'il persiste dans sa demande depuis quatre ou cinq jours, il obtiendra alors la permission d'entrer. Il passera quelques jours dans le logis des hôtes. Ensuite, il passera dans le logis des novices, où ils méditent, mangent et dorment. On lui donnera, pour le conduire, un ancien qui soit apte à gagner les âmes et qui veillera sur lui très attentivement. Il examinera avec attention si le novice cherche vraiment Dieu, s'il est attentif à l'Œuvre de Dieu, à l'obéissance et aux humiliations. On lui fera connaître toutes les choses dures et âpres par lesquelles on va à Dieu. S'il promet de persévérer en sa résolution, alors, après deux mois, on lui lira cette Règle tout au long, ¹⁰et on lui dira: « Voici la loi sous laquelle tu veux militer. Si tu peux l'observer, entre; sinon, tu es libre de te retirer. » ¹¹S'il persiste, on le reconduira au susdit logement des novices, et on se remettra à éprouver de toute manière sa patience. ¹²Au bout de six mois, on lui lira encore la Règle, afin qu'il sache à quoi il s'engage. ¹³S'il persévère toujours, après quatre autres mois, on lui relira encore une fois la même Règle. ¹⁴Si enfin, après mûre délibération, il promet de la garder dans tous ses points et d'observer tout ce qui est commandé, il sera reçu dans la communauté, ¹⁵sachant au surplus que, en vertu de la Règle, il ne lui est plus permis, à partir de ce jour, de sortir du monastère, ¹⁶ni de secouer le joug de cette Règle, qu'après une aussi longue délibération il a été à même de refuser ou d'accepter.

… pour chaque jour

Il ne cherche pas la pauvreté. Il cherche l’abondance qu’aucun argent ne sait donner. Il devine à l’instinct que la vérité est bien plus dans le bas que dans le haut, bien plus dans le manque que dans le plein. Et qu’est-ce que la vérité ? La vérité n’est rien d’extérieur à nous. La vérité n’est pas dans la connaissance qu’on en prend mais dans la jouissance qu’elle nous donne. La vérité est une jouissance telle que rien ne peut l’éteindre, un trésor que même la mort – cette pie voleuse – ne saura prendre. 

(CHRISTIAN BOBIN [°1951 – 〸2022], Le Très-Bas, Coll. L’un et l’autre, dirigée par J.-B. Pontalis, Éditions Gallimard, 1992, p. 57)









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