6 février
C’est
alors qu’ils seront vraiment moines,
lorsqu’ils
vivront du travail de leurs mains…
(Règle de Saint Benoît
48,8)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 7,56-58 (L'humilité)
⁵⁶Voici le neuvième degré d'humilité: le moine défend à sa langue de
parler et, pratiquant la retenue dans ses paroles, garde le silence jusqu'à ce
qu'on l'interroge. ⁵⁷Selon l'enseignement de l'Écriture, en effet, « on
ne saurait éviter le péché en parlant beaucoup », ⁵⁸et « le bavard
ne marche pas droit sur la terre. »
…
pour chaque jour
SILENCE, RETENUE, SOBRIÉTÉ
Qu’y a-t-il d’humble à vouloir se taire, à se
retenir des grands éclats de rire, à choisir pour s’exprimer la gravité, la
concision, la sobriété ? Être simplement taiseux n’exprime qu’un trait de
caractère, s’il n’y a pas cette volonté continuelle de présence à Dieu, celle
que saint Benoît veut pour le moine, celle qu’il rappelle encore au premier
degré d’humilité.
S’il faut se retenir, c’est donc parce que Dieu
lui-même se retient, c’est parce que ce sobre silence doit parler, doit dire
quelque chose de Dieu. L’humanité elle-même commence sans doute avec la retenue
: que serait un monde où l’homme ne réserverait ni sa puissance, ni sa science,
ni sa politique ? que serait une terre soumise aux aménagements que l’homme
envisagerait pour lui seul, se pensant, provisoirement au moins, seul maître à
bord ? que serait notre planète si l’eau ne se retient, pas, si le soleil ne se
retient pas, si les espèces ne se retiennent pas, si Dieu ne se retient pas ?
Car Dieu s’est retenu, car Dieu se retient.
Sinon, il serait resté seul, envahissant tout de sa présence, de sa puissance,
de sa science, de son « Bien ». Voilà ce que le moine humble est appelé à dire,
précisément en retenant sa parole, son rire, sa faconde. Qui ne voit
l’immensité du paysage à couvrir ainsi ? Qui pourrait encore confondre humilité
et médiocrité ?
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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