15 mars 

Honorer tous les hommes.
(Règle de Saint Benoît 4,8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 36,1-10 (Les frères malades)

¹On prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout. On les servira comme s'ils étaient le Christ en personne, ²puisqu’il a dit: « J'ai été malade et vous m'avez visité », ³et « ce que vous avez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait. » De leur côté, les malades considéreront que c'est en l'honneur de Dieu qu'on les sert. Aussi ils ne mécontenteront pas par des exigences superflues les frères qui les servent. Éventuellement, il faudrait cependant les supporter avec patience, parce qu'il en revient plus de mérite. L'abbé veillera donc avec un très grand soin à ce que les malades ne souffrent d'aucune négligence. On assignera aux frères malades un logis particulier et, pour leur service, un frère craignant Dieu, diligent et soigneux. On offrira aux malades l'usage des bains toutes les fois qu'il sera expédient; mais on l'accordera plus rarement aux bien-portants, principalement aux jeunes. On concédera également aux malades tout à fait débiles l'usage de la viande afin de réparer leurs forces; mais lorsqu'ils seront rétablis, ils s'en abstiendront tous, comme à l'ordinaire. ¹⁰L'abbé veillera donc avec un très grand soin à ce que les cellériers et les servants ne négligent point les malades; c'est lui-même, en effet, qui est responsable de tout manquement commis par ses disciples.

… pour chaque jour

IL N’Y A DE VRAI DIEU QUE BLESSÉ 

Faut-il un chapitre spécial pour conseiller quelques gestes d’infirmière à l’égard de frères à la santé déficiente ? ou, chose plus rare, pour évoquer des lieux à prévoir dans l’architecture du monastère ?
Le souci des malades, dont témoigne s. Benoît, s’enracine tout simplement en Dieu. Les malades disent quelque chose de Dieu, c’est lui qu’on soigne quand on les soigne, c’est à lui qu’on est attentif lorsqu’on écarte toute négligence envers eux. C’est bien pourquoi le frère qui s’en occupe doit d’abord être un chercheur de Dieu. C’est bien pourquoi aussi les malades doivent savoir que Dieu est honoré en eux.
Ne pas négliger les malades, c’est en réalité pratiquer le premier degré d’humilité. Très concrètement : « fuir toute négligence et se rappeler sans cesse tout ce que Dieu a commandé » (RB 7,10). C’est relier Dieu et la faiblesse, celle qu’il a dévoilée dans le Christ, celle qu’il continue à manifester dans le frère malade, celle qu’il a choisie pour dire véritablement qui il est. Ne pas négliger les malades, c’est à la lettre ne pas négliger Dieu.
Être diligent : voilà ce que s. Benoît demande au frère chargé des malades. 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)










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