21 mai
L’abbé
témoignera à tous une égale charité…
(Règle
de Saint Benoît 2,22)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 4,44-62 (Les instruments des bonnes œuvres)
⁴⁴Craindre le jour du jugement.
⁴⁵Redouter l'enfer.
⁴⁶Désirer la vie éternelle de
toute l'ardeur de l'esprit.
⁴⁷Avoir chaque jour la menace de
la mort devant les yeux.
⁴⁸Veiller à toute heure sur les
actions de sa vie.
⁴⁹Tenir pour certain qu'en tout
lieu Dieu nous regarde.
⁵⁰Briser contre le Christ les
pensées mauvaises, sitôt qu'elles naissent dans le cœur, et les découvrir à un
père spirituel.
⁵¹Garder sa langue de tout
propos mauvais ou pernicieux.
⁵²Ne pas aimer à beaucoup
parler.
⁵³Ne pas dire de paroles vaines
ou qui portent à rire.
⁵⁴Ne point aimer le rire lourd
ou bruyant.
⁵⁵Entendre volontiers les
saintes lectures.
⁵⁶S'appliquer fréquemment à la
prière.
⁵⁷Confesser chaque jour à Dieu
dans la prière avec larmes et gémissements ses fautes passées,
⁵⁸et, de plus, se corriger de
ses fautes.
⁵⁹Ne pas accomplir les désirs de
la chair.
⁶⁰Haïr sa volonté propre.
⁶¹Obéir en tout aux ordres de
l'abbé, même si, à Dieu ne plaise, il agit autrement; se souvenant du précepte
du Seigneur: « Faites ce qu'ils disent, mais ce qu'ils font, ne le faites
pas. »
⁶²Ne pas vouloir être appelé
saint avant de l'être, mais le devenir d'abord, alors on le sera appelé avec
plus de vérité.
…
pour chaque jour
Un homme solide que je connais
est en train de mourir. Il est âgé. Sa vie entière a été une lutte, remplie de
sa souffrance et de celle des autres. Qu’il soit encore vivant à
quatre-vingt-dix ans passés est un miracle. Il a survécu à de douzaines de
situations critiques. Il a toujours été fort physiquement et psychologiquement.
Parmi ceux qui meurent lentement,
que ce soit d’une longue maladie ou seulement du vieil âge, j’ai vu diverses
formes de mort. Certaines sont paisibles et sereines ; d’autres peuvent
devenir un combat physique et spirituel acharné. Souvent les personnes fortes
sont incapables de mourir facilement. Ce n’est pas par manque de foi. Peut-être
cela provient-il de l’habitude. Les personnes qui sont devenues fortes en étant
contraintes d’affronter des situations difficiles ont été dans l’obligation
d’exercer un contrôle continu pour maintenir la cohérence des situations. Et
puisque de fait, la mort est une lente perte de contrôle, de telles personnes
peuvent le vivre de façon très difficile. C’est un choc immense et une
expérience comparativement nouvelle. Pourtant il faut l’accepter et le vivre
bien sûr.
En chacun de nous il y a une
lumière, notre moi primordial, qui survit à la mort, en vérité, qui est libéré
par la mort parce que ce moi primordial ne peut s’identifier à nos corps même
s’il est intimement relié au corps à travers notre vie corporelle. En mourant, il faudrait que nous nous concentrions sur
cette lumière primordiale et que nous tendions vers elle. Je veux faire passer ce message à
ce vieil homme que j’aime. Et je pense que, quand mon tour viendra, j’aurai
besoin que quelqu’un le fasse pour moi.
(JEREMY DRISCOLL osb [°1951 - …], L’Alphabet du Moine – Moments de
silence dans un monde qui change, Éd. Salvator, Paris, 2008, p. 21-22)
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