26 juin
Les
frères doivent consacrer certaines heures
au
travail des mains
et
d’autres à la lecture des choses divines.
(Règle
de Saint Benoît 48,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 19,1-7 (Le maintien pendant la psalmodie)
¹Partout nous croyons fermement que Dieu est présent et que les yeux du
Seigneur considèrent en tout lieu les bons et les méchants. ²Mais surtout il
faut le croire fermement lorsque nous assistons à l'office divin. ³Ayons donc
toujours dans la mémoire ce que dit le Prophète: « Servez le Seigneur dans
la crainte. » ⁴Et encore: « Psalmodiez avec sagesse. » ⁵Et: « Je
te chanterai en présence des anges. » ⁶Considérons donc comment nous
devons nous tenir en présence de Dieu et de ses Anges, ⁷et tenons-nous pour
psalmodier de manière que notre esprit soit en accord avec notre voix.
…
pour chaque jour
Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes. Chantez-lui le cantique nouveau. Dépouillez ce qui est vieux, vous qui
connaissez le cantique nouveau. Homme nouveau, testament nouveau, cantique
nouveau. Le cantique nouveau ne concerne pas les hommes anciens. Les hommes
nouveaux sont les seuls à l'apprendre, car ils sont renouvelés par la grâce
loin de leur ancien état, et ils appartiennent désormais au testament nouveau,
qui est le Royaume des Cieux. C'est pour lui que soupire tout notre amour, et
qu'il chante le cantique nouveau. Chantons le cantique nouveau non par notre
bouche mais par notre vie.
Chantez-lui le cantique nouveau, chantez bien. Chacun se demande comment chanter pour
Dieu. Chante pour lui, mais évite de chanter
mal. Il ne faut pas blesser ses oreilles. Chantez bien, mes frères. Lorsque l'on te dit, devant un auditeur bon
musicien : Chante pour lui plaire, si tu ignores la musique, tu redoutes de
chanter et de déplaire à l'artiste. Car ce que l'auditeur incompétent ne
remarque pas, l'artiste te le reproche. Qui se proposerait pour chanter à Dieu,
lui qui juge le chanteur, lui à qui rien n'échappe, qui entend tout ? Quand
peux-tu offrir une telle perfection dans ton chant que tu ne déplaises en rien
à des oreilles si délicates ?
Eh bien, il te donne cette méthode de chant :
ne cherche pas des paroles, comme si tu pouvais expliquer ce qui plaît à Dieu.
Chante par des cris de jubilation. Bien chanter pour Dieu, c'est chanter par
des cris de jubilation. En quoi cela consiste-t-il ? C'est comprendre qu'on ne
peut pas expliquer par des paroles ce que l'on chante dans son cœur. En effet,
ceux qui chantent, en faisant la moisson, ou les vendanges, ou n'importe quel
travail enthousiasmant, lorsqu'ils se mettent à exulter de joie par les paroles,
de leurs chants, sont comme gonflés d'une telle joie qu'ils ne peuvent pas la
détailler par des paroles, ils renoncent à articuler des mots, et ils éclatent
en cris de jubilation.
Ce cri est un son manifestant que le cœur
enfante des sentiments qu'il ne peut exprimer. Et à qui cela convient-il mieux
qu'au Dieu inexprimable ? Il est inexprimable, en effet, celui que tu ne peux
traduire dans le langage. Et si tu ne peux parler, mais que tu n'aies pas le
droit de te taire, qu'est-ce qui te reste, sinon de chanter en cris de
jubilation ? Que ton cœur se réjouisse sans prononcer de paroles et que
l'infinité de tes joies ne soit pas limitée par des syllabes. Chantez
bien, avec des cris de joie.
(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE [°354 – 〸430], Homélie sur le Psaume 32)
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