24 janvier
On ne préférera donc rien à
l’Œuvre de Dieu.
(Règle de Saint Benoît 43,3)
(Règle de Saint Benoît 43,3)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 6,1-8 (La retenue dans le langage)
¹Faisons ce que dit le prophète: « J'ai résolu de surveiller
toutes mes voies, pour ne pas pécher par ma langue; j'ai placé une garde à ma
bouche, je me suis tu et humilié, et je me suis abstenu même de parler de
choses bonnes. » ²Le prophète nous montre par là que, si l'on doit
quelquefois s'interdire de bons discours par amour du silence, à plus forte
raison faut-il retrancher les paroles mauvaises pour éviter la peine due au
péché. ³C'est pourquoi, étant donnée l'importance du silence, on n'accordera que
rarement aux disciples, fussent-ils parfaits, la permission de parler même de
choses bonnes, saintes et édifiantes. ⁴Il est écrit, en effet: « Tu
n'éviteras pas le péché en parlant beaucoup » ; ⁵et ailleurs:
« La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » ⁶De fait, s'il
appartient au maître de parler et d'enseigner, il convient au disciple de se
taire et d'écouter. ⁷En conséquence, s'il faut demander quelque chose au
supérieur, on le fera en toute humilité, soumission et respect. ⁸Quant aux bouffonneries,
aux paroles oiseuses et qui portent à rire, nous les bannissons pour jamais et
en tout lieu, et nous ne permettons pas au disciple d'ouvrir la bouche pour de
tels propos.
…
pour chaque jour
Abba Amoun alla trouver un jour abba Pœmen et lui dit :
« Chaque fois que je vais dans la cellule du voisin ou que lui vient chez
moi pour une nécessité, nous craignons de
converser ensemble, de peur que
ne se glissent dans l’entretien des propos étrangers ». Le vieillard lui
dit : « Tu fais bien, car la jeunesse a besoin de vigilance ».
Abba Amoun lui dit alors : « Que faisaient donc les
vieillards ? ». Et il lui répondit : « Les vieillards,
ayant progressé, n'avaient rien de mauvais en eux, ni rien d’étranger dans la
bouche, dont ils puissent parler ». « Mais, dit encore Amoun, s’il y
a une nécessité de parler avec le voisin, veux-tu que je parle des Écritures ou
des paroles des vieillards ? » Le vieillard répondit : « Si
tu ne peux garder le silence, mieux vaut causer des paroles des vieillards que
de l’Écriture car pour celle-ci, le péril n’est pas minime ».
(APOPHTEGMES – [IVème – Vème siècle], Amoun de Nitrie 2,
dans : SAGESSE DU DÉSERT – 365 textes des Pères du désert rassemblés par
le Père Benoît Standaert osb, Éditions de Solesmes, 2005, p. 65-66)
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