24 janvier




La Règle de Saint Benoît…

RB 6,1-8 (La retenue dans le langage)

¹Faisons ce que dit le prophète: « J'ai résolu de surveiller toutes mes voies, pour ne pas pécher par ma langue; j'ai placé une garde à ma bouche, je me suis tu et humilié, et je me suis abstenu même de parler de choses bonnes. » ²Le prophète nous montre par là que, si l'on doit quelquefois s'interdire de bons discours par amour du silence, à plus forte raison faut-il retrancher les paroles mauvaises pour éviter la peine due au péché. ³C'est pourquoi, étant donnée l'importance du silence, on n'accordera que rarement aux disciples, fussent-ils parfaits, la permission de parler même de choses bonnes, saintes et édifiantes. Il est écrit, en effet: « Tu n'éviteras pas le péché en parlant beaucoup » ; et ailleurs: « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » De fait, s'il appartient au maître de parler et d'enseigner, il convient au disciple de se taire et d'écouter. En conséquence, s'il faut demander quelque chose au supérieur, on le fera en toute humilité, soumission et respect. Quant aux bouffonneries, aux paroles oiseuses et qui portent à rire, nous les bannissons pour jamais et en tout lieu, et nous ne permettons pas au disciple d'ouvrir la bouche pour de tels propos.



… pour chaque jour

Abba Amoun alla trouver un jour abba Pœmen et lui dit : « Chaque fois que je vais dans la cellule du voisin ou que lui vient chez moi pour une nécessité, nous craignons de converser ensemble, de peur que ne se glissent dans l’entretien des propos étrangers ». Le vieillard lui dit : « Tu fais bien, car la jeunesse a besoin de vigilance ». Abba Amoun lui dit alors : « Que faisaient donc les vieillards ? ». Et il lui répondit : « Les vieillards, ayant progressé, n'avaient rien de mauvais en eux, ni rien d’étranger dans la bouche, dont ils puissent parler ». « Mais, dit encore Amoun, s’il y a une nécessité de parler avec le voisin, veux-tu que je parle des Écritures ou des paroles des vieillards ? » Le vieillard répondit : « Si tu ne peux garder le silence, mieux vaut causer des paroles des vieillards que de l’Écriture car pour celle-ci, le péril n’est pas minime ». 

(APOPHTEGMES – [IVème – Vème siècle], Amoun de Nitrie 2, dans : SAGESSE DU DÉSERT – 365 textes des Pères du désert rassemblés par le Père Benoît Standaert osb, Éditions de Solesmes, 2005, p. 65-66)









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