27 janvier
Que
tout se fasse avec modération,
par égard pour les faibles.
(Règle de Saint Benoît 48,9)
par égard pour les faibles.
(Règle de Saint Benoît 48,9)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 7,10-18 (L'humilité)
¹⁰Voici donc le premier degré d'humilité: se remettant toujours devant
les yeux la crainte de Dieu, il consiste à fuir toute négligence et à se
rappeler sans cesse tout ce que Dieu a commandé. ¹¹On repassera constamment
dans son esprit, d'une part, comment la géhenne brûle, pour leurs péchés, ceux
qui méprisent Dieu, et comment, d'autre part, la vie éternelle récompense ceux
qui le craignent. ¹²Se gardant, à toute heure, des péchés et des vices des
pensées, de la langue, des mains et de la volonté propre, ainsi que des désirs
de la chair, ¹³l'homme estimera que Dieu, du haut du ciel, le regarde à tout
moment, qu'en tout lieu le regard de la divinité voit ses actes et que les
anges les lui rapportent à tout moment. ¹⁴Le Prophète nous le révèle,
lorsqu’il affirme que Dieu est toujours présent à nos pensées: « Dieu
scrute les cœurs et les reins »; ¹⁵et de même: « Le Seigneur connaît
les pensées des hommes », ¹⁶et encore: « Tu as compris de loin mes
pensées », ¹⁷et: « La pensée de l'homme te sera découverte. » ¹⁸Aussi, pour être vigilant sur ses pensées perverses, le vrai moine répètera
toujours dans son cœur: « Je serai sans tache devant lui, si je me tiens
en garde contre mon iniquité. »
…
pour chaque jour
Heureux seront ceux qui craignent le Seigneur, qui marchent sur ses
chemins. Toutes les fois que l'on parle de la crainte du
Seigneur dans les Écritures, il faut remarquer qu'elle n'est jamais présentée
seule, comme si elle suffisait à la perfection de notre foi ; on lui préfère ou
on lui substitue une quantité de choses qui font comprendre quelle est la
nature et la perfection de cette crainte du Seigneur. Nous connaissons par là
ce que dit Salomon dans les Proverbes : Si tu demandes la sagesse, si
tu appelles l'intelligence, si tu la cherches comme l'argent et si tu creuses
comme un chercheur de trésor, alors tu comprendras la crainte du Seigneur.
Nous voyons ainsi à travers quelles étapes on parvient à la crainte du
Seigneur. D'abord, il faut demander la sagesse, consacrer tous ses efforts à
comprendre la parole de Dieu, rechercher et approfondir dans la sagesse ; et c'est après que l'on comprendra la crainte du Seigneur.
Or, dans l’opinion commune des hommes, on ne comprend pas ainsi la crainte.
La crainte est l'effroi de la faiblesse humaine qui redoute de souffrir des accidents dont elle ne veut pas. Elle naît et elle s'ébranle en nous du fait de la culpabilité de notre conscience, du droit d'un plus puissant, de l'assaut d'un ennemi mieux armé, d'une cause de maladie, de la rencontre d'une bête sauvage, bref la crainte naît de tout ce qui peut nous apporter de la souffrance. Une telle crainte ne s'enseigne donc pas : elle naît naturellement de notre faiblesse. Nous n'apprenons pas quels sont les maux à craindre, mais d’eux-mêmes ces maux nous inspirent de la crainte.
Au contraire, au sujet de la crainte du Seigneur, il est écrit ceci : Venez, mes fils, écoutez-moi : la crainte du Seigneur, je vous l'enseignerai. Il faut donc apprendre la crainte de Dieu, puisqu'elle est enseignée. En effet, elle n'est pas dans la terreur, elle est dans la logique de l'enseignement. Elle ne vient pas du tremblement de la nature, mais de l'observance du précepte ; elle doit commencer par l'activité d'une vie innocente et par la connaissance de la vérité.
Pour nous, la crainte de Dieu est tout entière dans l'amour, et la charité parfaite mène à son achèvement la peur qui est en elle. La fonction propre de notre amour envers lui est de se soumettre aux avertissements, d'obéir aux décisions, de se fier aux promesses. Écoutons donc l'Écriture, qui nous dit : Et maintenant, lsraël, qu'est-ce que le Seigneur te demande ? Sinon que tu craignes le Seigneur ton Dieu, que tu marches sur tous ses chemins, que tu l'aimes et que tu observes, de tout ton cœur et de toute ton âme, les commandements qu’il t’a donnés pour ton bonheur.
Nombreux sont les chemins du Seigneur, bien qu'il soit lui-même le
chemin. Mais lorsqu'il parle de lui-même, il se nomme le chemin et il en montre
la raison lorsqu'il dit : Personne ne va vers le Père sans passer par
moi. Il faut donc interroger beaucoup de chemins et nous devons en fouler
beaucoup pour trouver le seul qui soit bon ; c'est-à- dire que nous trouverons
l'unique chemin de la vie éternelle en traversant la doctrine de chemins
nombreux. Car il y a des chemins dans la Loi, des chemins chez les prophètes,
des chemins dans les évangiles, des chemins chez les Apôtres ; il y a aussi des
chemins dans toutes les actions qui accomplissent les commandements, et c'est
en les prenant que ceux qui marchent dans la crainte de Dieu trouvent le
bonheur.
La crainte est l'effroi de la faiblesse humaine qui redoute de souffrir des accidents dont elle ne veut pas. Elle naît et elle s'ébranle en nous du fait de la culpabilité de notre conscience, du droit d'un plus puissant, de l'assaut d'un ennemi mieux armé, d'une cause de maladie, de la rencontre d'une bête sauvage, bref la crainte naît de tout ce qui peut nous apporter de la souffrance. Une telle crainte ne s'enseigne donc pas : elle naît naturellement de notre faiblesse. Nous n'apprenons pas quels sont les maux à craindre, mais d’eux-mêmes ces maux nous inspirent de la crainte.
Au contraire, au sujet de la crainte du Seigneur, il est écrit ceci : Venez, mes fils, écoutez-moi : la crainte du Seigneur, je vous l'enseignerai. Il faut donc apprendre la crainte de Dieu, puisqu'elle est enseignée. En effet, elle n'est pas dans la terreur, elle est dans la logique de l'enseignement. Elle ne vient pas du tremblement de la nature, mais de l'observance du précepte ; elle doit commencer par l'activité d'une vie innocente et par la connaissance de la vérité.
Pour nous, la crainte de Dieu est tout entière dans l'amour, et la charité parfaite mène à son achèvement la peur qui est en elle. La fonction propre de notre amour envers lui est de se soumettre aux avertissements, d'obéir aux décisions, de se fier aux promesses. Écoutons donc l'Écriture, qui nous dit : Et maintenant, lsraël, qu'est-ce que le Seigneur te demande ? Sinon que tu craignes le Seigneur ton Dieu, que tu marches sur tous ses chemins, que tu l'aimes et que tu observes, de tout ton cœur et de toute ton âme, les commandements qu’il t’a donnés pour ton bonheur.
(SAINT HILAIRE DE POITIERS [°v.315 – 〸367], Commentaire
sur le Psaume 127)
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