1 mars




La Règle de Saint Benoît…

RB 24,1-7 (Quelle doit être la mesure de l'excommunication)

¹La mesure de l'excommunication ou du châtiment doit être proportionnée à la gravité de la faute, ²et la gravité des fautes dépend du jugement de l'abbé. ³Si un frère est coupable de fautes légères, il sera privé de la table commune. Or, celui qui sera ainsi privé de la communauté de la table sera traité comme il suit: à l'oratoire, il entonnera ni psaume, ni antienne et ne récitera pas de leçon, jusqu’à ce qu'il ait donné satisfaction. Il prendra son repas seul, après le repas des frères : si, par exemple, les frères mangent à la sixième heure, ce frère ne le fera qu'à la neuvième; et si le dîner des frères est à la neuvième, le sien n'aura lieu que le soir, jusqu'à ce qu'il ait obtenu son pardon par une satisfaction convenable.



… pour chaque jour

Si un frère est coupable. Les manquements sont graves, non pas tellement comme fautes purement extérieures contre la communauté, mais en tant qu’ils atteignent la foi de l’âme et atteignent Dieu lui-même. C’est donc surtout l’attitude intérieure qui est ici visée et non pas le comportement extérieur. Il y aurait en nous tendance à ramener nos fautes à leurs manifestations publiques et à nous justifier à bon compte de ce qui est demeuré secret. Nous sommes ici pour nous convertir de fond en comble. C’est le fond du cœur qu’il faut atteindre. Il n’est facile à aucun homme d’entrer dans une communauté, bien que le but de celle-ci ne soit pas de niveler, de dépersonnaliser, mais d’enrichir par un don de soi plus total. L’orgueil est pour beaucoup dans la difficulté à s’adapter. Alors, ne pas nous étonner qu’il soit mis à l’épreuve. La simplicité évangélique s’acquiert progressivement. C’est l’œuvre de la grâce en même temps qu’elle est ouverture à la grâce. La communauté apparaît ainsi comme l’instrument dont Dieu se sert pour modeler chacune de nos âmes, et non pas comme un corps constitué qui se défend. L’office commun, la table commune sont les deux endroits privilégiés où va se jouer l’office médicinal de la communauté. Nous l’avons accepté une bonne fois le jour de notre profession, mais il faut nous renouveler dans cette conviction quand cela commence à se sentir. Cela devrait nous être facile, puisque nous avons tous le même désir et que Dieu nous a réunis pour cela.

Écoute, 1964

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 337-338)









1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci beaucoup Hildegarde, de nous abreuver chaque jour de la Règle de Notre Saint Père Benoît ! Beau week-end à toi ! 😇🙏🎶