3 février
La
Règle de Saint Benoît…
RB 7,49-50 (L'humilité)
⁴⁹Voici le sixième degré d'humilité: le moine se trouve satisfait de
tout ce qu'il y a de vil et de bas; en toutes les occupations qu'on lui donne,
il s'estime comme un ouvrier incapable et indigne d'y réussir, ⁵⁰disant avec
le Prophète: « J'ai été réduit à rien et je ne sais rien; je suis devenu
comme une bête de somme devant toi et je suis toujours avec toi. »
… pour chaque jour
LE MOINE : RADICALEMENT INCOMPÉTENT ?
Quand il lit ces lignes, le moine doit-il
oublier l’affirmation si grandiose et si profonde de saint Irénée : « La gloire
de Dieu, c’est l’homme vivant » ? Mais comment inviter un moine à se montrer
vivant et, en même temps, à trouver son bonheur dans de telles extrémités ?
Comment faire fructifier un talent, s’il faut se considérer comme un mauvais
ouvrier incompétent ?
La personne du Christ donne la réponse à cette question cruciale. Saint Paul l’a dit de façon indépassable. Le Fils de Dieu s’est abaissé jusqu’à passer finalement pour un ouvrier incapable, ayant seulement réussi à mourir sur une croix. Dieu l’a fait péché, dit encore saint Paul, lui faisant trouver son bonheur à partager cette extrémité, la dernière de toutes pour Dieu.
On ne peut lire ce sixième degré qu’avec les yeux du Christ. On ne peut le vivre qu’avec les sentiments du Christ. Le véritable travail du moine, c’est de faire son salut, d’opérer la conversion demandée par le Christ dans l’Evangile. Il sait aussi qu’au regard de toute œuvre, si prestigieuse soit-elle (l’histoire monastique n’en est pas dépourvue), faire son salut dépasse tout en importance. En tout travail, s’estimer incapable de réussir, c’est peut-être d’abord prendre conscience de cette distance. En dehors du Christ, on reste radicalement incompétent pour la franchir.
La personne du Christ donne la réponse à cette question cruciale. Saint Paul l’a dit de façon indépassable. Le Fils de Dieu s’est abaissé jusqu’à passer finalement pour un ouvrier incapable, ayant seulement réussi à mourir sur une croix. Dieu l’a fait péché, dit encore saint Paul, lui faisant trouver son bonheur à partager cette extrémité, la dernière de toutes pour Dieu.
On ne peut lire ce sixième degré qu’avec les yeux du Christ. On ne peut le vivre qu’avec les sentiments du Christ. Le véritable travail du moine, c’est de faire son salut, d’opérer la conversion demandée par le Christ dans l’Evangile. Il sait aussi qu’au regard de toute œuvre, si prestigieuse soit-elle (l’histoire monastique n’en est pas dépourvue), faire son salut dépasse tout en importance. En tout travail, s’estimer incapable de réussir, c’est peut-être d’abord prendre conscience de cette distance. En dehors du Christ, on reste radicalement incompétent pour la franchir.
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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