5 mars
Honorer
tous les hommes.
(Règle de Saint Benoît 4,8)
(Règle de Saint Benoît 4,8)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 28,1-8 (Ceux qui, souvent repris, refusent de se corriger)
¹Si un frère, après avoir été fréquemment repris pour quelque faute et
même après avoir été excommunié, ne s'amende pas, on lui infligera une
correction plus rude, c'est-à-dire on procédera contre lui par le châtiment des
verges. ²Que s'il ne se corrige pas encore, ou que, peut-être, enflé
d'orgueil, ce que Dieu ne permette pas, il veuille même défendre sa conduite,
l'abbé fera alors ce que fait un sage médecin : ³employer les cataplasmes, les
onguents des exhortations, les remèdes des divines Écritures, enfin la brûlure
de l'excommunication et les coups de verges. ⁴S'il voit que toute son habileté
n'a rien obtenu, il emploiera alors un moyen plus efficace, sa prière et celle
de tous les frères pour lui, ⁵afin que le Seigneur, qui peut tout, rende la
santé à ce frère malade. ⁶Mais si ce remède n'opérait pas la guérison, l'abbé
prendra alors le fer qui retranche, selon la parole de l'Apôtre: « Otez le
mal d'entre vous. » ⁷Et encore: « Si l'infidèle s'en va, qu'il s'en
aille », ⁸de peur qu'une brebis malade ne contamine tout le troupeau.
…
pour chaque jour
En aimant ton ennemi, tu souhaites qu'il te soit un frère. Ce n'est pas
ce qu'il est que tu aimes en lui, mais ce que tu veux qu'il soit. Imaginons du
bois de chêne non taillé. Un artisan habile voit ce bois, coupé dans la forêt ;
ce bois lui plaît ; je ne sais pas ce qu'il veut en faire, mais ce n'est pas
pour qu'il demeure comme il est que l'artiste aime ce bois. Son art lui fait
voir ce que ce bois peut devenir ; son amour ne va pas au bois brut, il aime ce
qu’il en fera, non le bois brut.
C'est ainsi que Dieu nous a aimés quand nous étions pécheurs. Il dit en effet : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du médecin mais les malades ». Nous a-t-il aimés pécheurs pour que nous demeurions pécheurs ? L'Artisan nous a vus comme un bois brut venant de la forêt, et ce qu’il avait en vue, c’est l’œuvre qu’il tirerait de là, non le bois ou la forêt. Toi de même : tu vois ton ennemi s'opposer à toi, t'accabler de paroles mordantes, se rendre rude par ses affronts, te poursuivre de sa haine. Mais tu es attentif au fait qu'il est un homme. Tu vois tout ce que cet homme a fait contre toi, et tu vois en lui qu'il a été fait par Dieu. Ce qu'il est en tant qu'homme, c'est l'œuvre de Dieu ; la haine qu'il te porte, c'est son œuvre à lui. Et que dis-tu en toi-même ? « Seigneur, sois bienveillant pour lui, remets-lui ses péchés, inspire-lui ta crainte, change-le. » Tu n'aimes pas en cet homme ce qu'il est, mais ce que tu veux qu'il soit. Donc, quand tu aimes ton ennemi, tu aimes un frère.
C'est ainsi que Dieu nous a aimés quand nous étions pécheurs. Il dit en effet : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du médecin mais les malades ». Nous a-t-il aimés pécheurs pour que nous demeurions pécheurs ? L'Artisan nous a vus comme un bois brut venant de la forêt, et ce qu’il avait en vue, c’est l’œuvre qu’il tirerait de là, non le bois ou la forêt. Toi de même : tu vois ton ennemi s'opposer à toi, t'accabler de paroles mordantes, se rendre rude par ses affronts, te poursuivre de sa haine. Mais tu es attentif au fait qu'il est un homme. Tu vois tout ce que cet homme a fait contre toi, et tu vois en lui qu'il a été fait par Dieu. Ce qu'il est en tant qu'homme, c'est l'œuvre de Dieu ; la haine qu'il te porte, c'est son œuvre à lui. Et que dis-tu en toi-même ? « Seigneur, sois bienveillant pour lui, remets-lui ses péchés, inspire-lui ta crainte, change-le. » Tu n'aimes pas en cet homme ce qu'il est, mais ce que tu veux qu'il soit. Donc, quand tu aimes ton ennemi, tu aimes un frère.
(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE [°354 – 〸430], Commentaire
sur la Première lettre de Jean, §8,10)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire