1 mai
Tu
parviendras avec la protection de Dieu…
(Règle de Saint Benoît 73,9)
(Règle de Saint Benoît 73,9)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 73,1-9 (Toute la pratique de la justice n'est pas contenue dans cette règle)
¹Cette Règle, que nous venons d'écrire, il suffira de l'observer dans
les monastères pour faire preuve d'une certaine rectitude morale et d'un
commencement de vie monastique. ²Quant à celui qui aspire à la vie parfaite,
il a les enseignements des saints Pères, dont la pratique amène l'homme
jusqu'aux sommets de la perfection. ³Est-il, en effet, une page, est-il une
parole d'autorité divine, dans l'Ancien et le Nouveau Testament, qui ne soit
une règle toute droite pour la conduite de notre vie ? ⁴Ou encore, quel est le
livre des saints Pères catholiques qui ne nous enseigne le droit chemin pour
parvenir à notre Créateur ? ⁵Et de même, les Conférences des Pères, leurs
Institutions et leurs Vies ainsi que la Règle de notre Père saint Basile, ⁶sont-elles autre chose que des instruments de vertus pour moines vraiment bons
et obéissants ? ⁷Il y a là pour nous, relâchés, inobservants et négligents, de
quoi rougir de confusion. ⁸Qui donc que tu sois, qui te hâtes vers la patrie
céleste, accomplis, avec l'aide du Christ, cette toute petite Règle, écrite
pour les débutants. ⁹Cela fait, tu parviendras avec la protection de Dieu, aux
plus hautes cimes de la doctrine et des vertus, que nous venons de rappeler.
Amen.
…
pour chaque jour
Nous devons nous rappeler que notre devoir
est de faire la volonté de Dieu, non la nôtre, comme le Seigneur nous a
enseigné à le demander chaque jour dans notre prière. C’est contradictoire et
absurde, alors que nous demandons que la volonté de Dieu se fasse, de ne pas
être prêts à obéir sans tarder à cette volonté lorsqu’il nous appelle à sortir
de ce monde. Nous résistons, nous refusons comme des esclaves rétifs, on nous
traîne tristes et chagrins devant le Seigneur. Nous sortons de ce monde par
contrainte et nécessité, non par une libre obéissance. Et nous attendons de
Dieu les honneurs de la récompense céleste, alors que nous venons à lui de
mauvais gré ! Pourquoi demandons-nous dans la prière que le règne des cieux
vienne, si nous prenons un tel plaisir à la captivité de la terre ? Pourquoi
insistons-nous par des supplications répétées pour que le jour du règne se
hâte, si nos plus grands désirs et nos vœux les plus ardents sont pour servir
ici-bas le démon, plutôt que pour régner avec le Christ ?
Puisque le monde hait le chrétien, pourquoi aimes-tu celui qui te hait, au lieu de suivre le Christ, qui t’a racheté et qui t’aime ? Saint Jean, dans sa lettre, nous interpelle et nous exhorte à ne pas aimer le monde en suivant les désirs de la chair : N’ayez pas l’amour du monde ni de ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, il n’a pas en lui l’amour du Père. Tout ce qu’il y a dans le monde — les désirs égoïstes de la nature humaine, les désirs du regard, l’orgueil et la richesse —, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde. Le monde passera, avec ses désirs. Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours, de même que Dieu demeure pour toujours. Mes frères bien-aimés, soyons donc plutôt préparés avec un esprit loyal, une foi solide, une vertu robuste, à tout ce que Dieu voudra de nous. Chassons la crainte de la mort en pensant à l’immortalité qui la suit. Montrons ainsi ce que nous croyons.
Nous devons considérer, mes frères bien-aimés, et méditer continuellement que nous avons renoncé au monde, que nous passons ici-bas, provisoirement, comme des étrangers et des voyageurs. Accueillons avec joie le jour qui fixe à chacun son véritable domicile, qui nous délivre de ce monde et de ses filets pour nous rendre au Paradis et au Royaume. Quel exilé ne serait pas pressé de rentrer dans sa patrie ? Nous tenons le ciel pour notre patrie. Un grand nombre de ceux que nous aimons nous y attendent : une immense foule de pères, de fils, de frères nous désirent. Ils sont déjà sûrs de leur propre salut, et encore inquiets du nôtre. Quel bonheur partagé, pour eux et pour nous, de nous revoir, et de nous embrasser ! Quel bonheur, dans ce royaume céleste, de ne plus craindre la mort ! Quelle félicité parfaite et perpétuelle, de vivre pour l’éternité !
C’est là que se trouvent le glorieux groupe des Apôtres, la troupe jubilante des prophètes, le peuple innombrable des martyrs, victorieux dans les combats et les souffrances. C’est là que se trouvent les vierges triomphantes qui ont vaincu par l’énergie de leur continence les convoitises charnelles ; c’est là que sont récompensés les miséricordieux qui ont accompli la justice en donnant aux pauvres nourriture et aumônes et qui ont observé les préceptes du Seigneur en transférant leur patrimoine de la terre dans les trésors du ciel.
Hâtons-nous de les rejoindre, frères bien-aimés, par un désir plein d’impatience. Que Dieu voie en nous cette pensée, que le Christ Seigneur découvre cette résolution de notre âme et de notre foi. Il nous donnera d’autant plus largement sa gloire que nous l’aurons plus fortement désirée.
Puisque le monde hait le chrétien, pourquoi aimes-tu celui qui te hait, au lieu de suivre le Christ, qui t’a racheté et qui t’aime ? Saint Jean, dans sa lettre, nous interpelle et nous exhorte à ne pas aimer le monde en suivant les désirs de la chair : N’ayez pas l’amour du monde ni de ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, il n’a pas en lui l’amour du Père. Tout ce qu’il y a dans le monde — les désirs égoïstes de la nature humaine, les désirs du regard, l’orgueil et la richesse —, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde. Le monde passera, avec ses désirs. Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours, de même que Dieu demeure pour toujours. Mes frères bien-aimés, soyons donc plutôt préparés avec un esprit loyal, une foi solide, une vertu robuste, à tout ce que Dieu voudra de nous. Chassons la crainte de la mort en pensant à l’immortalité qui la suit. Montrons ainsi ce que nous croyons.
Nous devons considérer, mes frères bien-aimés, et méditer continuellement que nous avons renoncé au monde, que nous passons ici-bas, provisoirement, comme des étrangers et des voyageurs. Accueillons avec joie le jour qui fixe à chacun son véritable domicile, qui nous délivre de ce monde et de ses filets pour nous rendre au Paradis et au Royaume. Quel exilé ne serait pas pressé de rentrer dans sa patrie ? Nous tenons le ciel pour notre patrie. Un grand nombre de ceux que nous aimons nous y attendent : une immense foule de pères, de fils, de frères nous désirent. Ils sont déjà sûrs de leur propre salut, et encore inquiets du nôtre. Quel bonheur partagé, pour eux et pour nous, de nous revoir, et de nous embrasser ! Quel bonheur, dans ce royaume céleste, de ne plus craindre la mort ! Quelle félicité parfaite et perpétuelle, de vivre pour l’éternité !
C’est là que se trouvent le glorieux groupe des Apôtres, la troupe jubilante des prophètes, le peuple innombrable des martyrs, victorieux dans les combats et les souffrances. C’est là que se trouvent les vierges triomphantes qui ont vaincu par l’énergie de leur continence les convoitises charnelles ; c’est là que sont récompensés les miséricordieux qui ont accompli la justice en donnant aux pauvres nourriture et aumônes et qui ont observé les préceptes du Seigneur en transférant leur patrimoine de la terre dans les trésors du ciel.
Hâtons-nous de les rejoindre, frères bien-aimés, par un désir plein d’impatience. Que Dieu voie en nous cette pensée, que le Christ Seigneur découvre cette résolution de notre âme et de notre foi. Il nous donnera d’autant plus largement sa gloire que nous l’aurons plus fortement désirée.
(SAINT CYPRIEN DE CARTHAGE [°v.200 – 〸258], Traité sur la condition mortelle de l’homme)
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