9 juillet

Ne préférer absolument rien au Christ ;
qu’Il nous amène tous ensemble à la vie éternelle.
(Règle de Saint Benoît 72,11-12)



La Règle de Saint Benoît…

RB 31,13-19 (Les qualités que doit avoir le cellérier du monastère)

¹³Avant tout il aura l'humilité et, s'il ne peut accorder ce qu'on lui demande, il donnera au moins une bonne réponse, ¹⁴selon qu'il est écrit : « Une bonne parole vaut mieux qu'un don excellent. » ¹⁵Il aura soin de tout ce que l'abbé lui aura prescrit, et il ne s'ingérera pas dans ce qu'il lui aura défendu. ¹⁶Il servira aux frères, sans fièvre ni lenteur, la portion qui leur revient, afin de ne pas les irriter, se souvenant du châtiment dont la parole divine menace celui qui aura scandalisé un des plus petits. ¹⁷Si la communauté est nombreuse, il recevra des aides, afin que, avec leur assistance, il remplisse sa charge l'âme en paix. ¹⁸Aux heures convenables on donnera et on demandera ce qui doit être donné et demandé, ¹⁹afin que personne ne soit troublé ni contristé dans la maison de Dieu.



… pour chaque jour

Abba Jean a dit : « Qui a vendu Joseph ? » Un frère répondit : « Ce sont ses frères » (Gn 37,36). Le vieillard lui dit : « Non pas, c’est son humilité qui l’a vendu, car il aurait pu dire : « Je suis leur frère », et protester ; mais, gardant le silence, il s’est vendu lui-même par son humilité ; et l’humilité l’établit à la tête de l’Égypte » (cf. Gn 41,41). 

(APOPHTEGMES – [IVème – Vème siècle], Jean des Cellules 20, dans : SAGESSE DU DÉSERT – 365 textes des Pères du désert rassemblés par le Père Benoît Standaert osb, Éditions de Solesmes, 2005, p. 105-106)









 8 juillet

Les moines aimeront leur abbé
avec une charité sincère et humble.
(Règle de Saint Benoît 72,10)



La Règle de Saint Benoît…

RB 31,1-12 (Les qualités que doit avoir le cellérier du monastère)

¹On choisira comme cellérier du monastère un des frères qui soit judicieux, sérieux, sobre, frugal, ni hautain, ni brouillon, ni injuste, ni négligent, ni prodigue, ²mais rempli de la crainte de Dieu, et qui soit comme un père pour toute la communauté. ³Qu'il ait soin de tous ; qu'il ne fasse rien sans l'ordre de l'abbé ; qu'il exécute ce qui lui est commandé, qu'il ne mécontente pas les frères. Si l'un d'eux vient à lui demander quelque chose de déraisonnable, qu'il ne l'indispose pas en le rebutant avec mépris, mais qu'il lui refuse avec raison et avec humilité ce qu'on lui demande mal à propos. Qu'il veille à la garde de son âme, se souvenant toujours de cette parole de l'Apôtre: « Celui qui aura bien administré, s'acquiert un rang élevé. » Il prendra un soin tout particulier des malades, des enfants, des hôtes et des pauvres, convaincu qu'au jour du jugement il devra rendre compte pour eux tous. ¹⁰Il regardera tous les objets et tous les biens du monastère comme les objets sacrés de l'autel. ¹¹Il ne tiendra rien pour négligeable. ¹²Il ne sera ni avare, ni prodigue, ni dissipateur des biens du monastère. Mais il fera tout avec mesure, et conformément aux ordres de l'abbé.



… pour chaque jour

Lorsque tu rends service à ton prochain, en réalité c’est ton prochain qui te rend service. Nos sages l’ont exprimé de cette façon : « Le pauvre fait plus pour son riche bienfaiteur que le bienfaiteur pour le pauvre. »

(Rabbi Pinchas Horowitz)

Rabbi Hanina Ben Dossa disait : « Celui qui préfère les bonnes actions aux belles théories est sage. Celui qui se livre aux théories et néglige les bonnes actions perd son temps. »
Il disait encore : « Celui qui est aimé des hommes est aimé de Dieu ; mais celui qui n’est pas agréable aux hommes ne peut être aimé de Dieu. »

(Pirké Avot, Maximes des Pères)

Un homme peut donner généreusement, mais parce qu’il donne sans amour et blesse le cœur du pauvre, son don est vain, car il a perdu l’attribut de la charité.
Un homme peut donner peu, mais, comme il donne avec son cœur, son geste et lui-même seront bénis.

(Talmud, traité Baba Batra)

(PRÉCEPTES DE VIE ISSUS DE LA SAGESSE JUIVE, rassemblés et présentés par Pierre Itshak Lurçat, Presses du Châtelet, 2001, p. 40-42)









 7 juillet

Craindre Dieu avec amour.
(Règle de Saint Benoît 72,9)



La Règle de Saint Benoît…

RB 30,1-3 (Comment corriger les jeunes enfants)

¹Chacun doit être traité selon son âge et son degré d'intelligence. ²Aussi, lorsque des enfants ou des adolescents ou ceux qui n'ont pas assez de jugement pour comprendre la gravité de la peine de l'excommunication, ³commettront quelque faute, ils seront punis par des jeûnes sévères ou châtiés durement par des coups, afin qu'ils se corrigent.





… pour chaque jour

Les ennemis de tes enfants, tu les as punis avec un grand souci d’indulgence alors qu’ils méritaient la mort, tu leur as donné le temps et l’occasion de renoncer au mal. Mais tes fils, avec combien plus de scrupules les as-tu jugés, toi qui avais fait en faveur de leurs pères des serments et des alliances : magnifiques promesses ! Ainsi, tu modères le châtiment de nos ennemis, pour nous apprendre à méditer ta bonté lorsque nous jugeons, et à compter sur ta miséricorde lorsque nous sommes jugés.
C’est pourquoi ceux qui menaient une vie absurde et injuste, tu les as tourmentés par leurs propres abominations ; ils avaient vraiment dépassé les bornes de l’erreur et de l’égarement, prenant pour divinités les plus vils des animaux immondes, et se laissant abuser comme des tout-petits sans intelligence. Aussi, comme des gamins déraisonnables, tu les as tournés en ridicule pour les punir. Mais ceux qui ne comprennent pas les réprimandes pour enfants font l’expérience d’un jugement vraiment divin.
 

(Sagesse 12,20-26 – La Bible – AELF)









 6 juillet

Nul ne cherchera ce qu’il juge utile pour soi,
mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui.
(Règle de Saint Benoît 72,7)



La Règle de Saint Benoît…

RB 29,1-3 (Si l'on doit recevoir de nouveaux les frères qui ont quitté le monastère)

¹Un frère, sorti du monastère par sa propre faute, désire-t-il y rentrer, il devra promettre d'abord un total amendement du vice qui a causé son départ. ²On le recevra alors au dernier rang pour éprouver son humilité. ³S'il sort de nouveau, on le reprendra ainsi jusqu'à trois fois. Après quoi, il saura désormais que toute voie de retour lui est fermée.




… pour chaque jour

Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert ; le Seigneur ton Dieu te l’a imposée pour te faire passer par la pauvreté ; il voulait t’éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur : allais-tu garder ses commandements, oui ou non ? Il t’a fait passer par la pauvreté, il t’a fait sentir la faim, et il t’a donné à manger la manne – cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue – pour que tu saches que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. Ton vêtement ne s’est pas usé sur toi, et ton pied ne s’est pas enflé, au cours de ces quarante années !
Tu le sauras en ton cœur : comme un homme éduque son fils, ainsi le Seigneur ton Dieu fait ton éducation. Tu garderas les commandements du Seigneur ton Dieu pour marcher sur ses chemins et pour le craindre.

(Deutéronome 18,2-6 – La Bible – AELF)



 






 5 juillet

S’obéir à l’envie.
(Règle de Saint Benoît 72,6)



La Règle de Saint Benoît…

RB 28,1-8 (Ceux qui, souvent repris, refusent de se corriger)

¹Si un frère, après avoir été fréquemment repris pour quelque faute et même après avoir été excommunié, ne s'amende pas, on lui infligera une correction plus rude, c'est-à-dire on procédera contre lui par le châtiment des verges. ²Que s'il ne se corrige pas encore, ou que, peut-être, enflé d'orgueil, ce que Dieu ne permette pas, il veuille même défendre sa conduite, l'abbé fera alors ce que fait un sage médecin : ³employer les cataplasmes, les onguents des exhortations, les remèdes des divines Écritures, enfin la brûlure de l'excommunication et les coups de verges. S'il voit que toute son habileté n'a rien obtenu, il emploiera alors un moyen plus efficace, sa prière et celle de tous les frères pour lui, afin que le Seigneur, qui peut tout, rende la santé à ce frère malade. Mais si ce remède n'opérait pas la guérison, l'abbé prendra alors le fer qui retranche, selon la parole de l'Apôtre: « Otez le mal d'entre vous. » Et encore: « Si l'infidèle s'en va, qu'il s'en aille », de peur qu'une brebis malade ne contamine tout le troupeau.



… pour chaque jour

Quand l’homme a fini, c’est à peine s’il commence ; s’arrête-t-il, il mesure son indigence. Qu’est-ce que l’homme, et à quoi est-il bon ? Quel sens a le bien qu’il fait, quel sens a le mal ? La durée de sa vie est de cent ans tout au plus. Le moment du repos éternel est imprévisible pour chacun. Une goutte d’eau dans la mer, un grain de sable : voilà ses courtes années face à l’éternité.
C’est pourquoi le Seigneur est patient avec les humains et répand sur eux sa miséricorde. Il voit et sait combien leur fin est misérable ; c’est pourquoi il pardonne sans compter. L’homme a pitié de son prochain ; le Seigneur, lui, a pitié de toute créature. Il corrige, il instruit, il enseigne ; comme un berger, il fait revenir son troupeau. 

(Siracide 18,7-13 – La Bible – AELF)









 4 juillet

S’honorer mutuellement avec prévenance.
(Règle de Saint Benoît 72,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 27,1-9 (Quelle sollicitude l'abbé doit avoir à l'égard des excommuniés)

¹L'abbé doit prendre soin en toute sollicitude des frères qui ont failli, parce que « ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du médecin mais les malades. » ²C'est pourquoi il doit, comme un sage médecin, user de tous les moyens. Il enverra des senpectes, c'est-à-dire des frères anciens et sages ³qui, comme en secret, consoleront le frère qui est dans le trouble et l'engageront à faire une humble satisfaction; ils le soutiendront de peur qu'il ne soit accablé par un excès de tristesse ; mais, comme dit l'Apôtre, « il faut redoubler de charité envers lui », et tous prieront à son intention. L'abbé, en effet, doit avoir un soin tout particulier et s'empresser, avec toute son adresse et toute son habileté, pour qu'il ne perde aucune des brebis à lui confiées. Il doit savoir qu'il a reçu le soin d'âmes malades et non une autorité tyrannique sur des âmes saines. Qu'il craigne donc la menace du Prophète, par laquelle Dieu dit: « Les brebis qui vous paraissaient grasses, vous les preniez pour vous, et celles qui étaient débiles, vous les rejetiez. » Qu'il imite plutôt l'exemple de tendresse du bon Pasteur qui, ayant laissé dans les montagnes quatre-vingt-dix-neuf brebis, partit chercher l'unique brebis qui s'était égarée; il eut de sa faiblesse une si grande compassion qu'il daigna la charger sur ses épaules sacrées et ainsi la rapporter au troupeau.



… pour chaque jour

« Dieu te guérit de toute maladie. » (Ps 102,3) Toutes tes maladies seront guéries, ne crains pas. Tu diras qu’elles sont grandes ; mais le médecin est plus grand. Pour un médecin tout-puissant, il n’y a pas de maladie incurable. Laisse-toi simplement soigner, ne repousse pas sa main ; il sait qu’il a à faire. Ne te réjouis pas seulement lorsqu’il agit avec douceur mais supporte-le aussi quand il taille. Accepte la douleur du remède en pensant à la santé qu’il va te rendre.
Voyez, mes frères, tout ce que supportent les hommes dans leur maladies physiques pour prolonger leur vie de quelques jours (…). Toi du moins, tu ne souffres pas pour un résultat douteux : celui qui t’a promis la santé ne peut pas se tromper. Pourquoi est-ce que les médecins se trompent parfois ? Parce qu’ils n’ont pas créé ce corps qu’ils soignent. Mais Dieu a fait ton corps, Dieu a fait ton âme. Il sait comment recréer ce qu’il a créé ; il sait comment reformer ce qu’il a formé. Tu n’as qu’à t’abandonner entre ses mains de médecin. (…) Supporte donc ses mains, ô âme, qui « te bénis et qui n’oublies aucun de ses bienfaits : il te guérit de toutes tes maladies » (Ps 102,2-3).
Celui qui t’avait fait pour n’être jamais malade si tu avais voulu garder ses préceptes, ne te guérira-t-il pas ? Celui qui a fait les anges et qui, en te recréant, te rendra égal aux anges, ne te guérira-t-il pas ? Celui qui a fait le ciel et la terre ne te guérira-t-il pas, après t’avoir fait à son image ? (Gn 1,26) Il te guérira, mais il faut que tu consentes à être guéri. Il guérit parfaitement tout malade, mais il ne te guérit pas malgré lui. (…) Ta santé, c’est le Christ.

(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE [°354 – 〸430], Discours sur les Psaumes, Ps 102,5-6, PL 37, 1319)













 3 juillet

Il est un mauvais zèle, un zèle amer,
qui sépare de Dieu et mène à l’enfer.
De même, il est un bon zèle
qui sépare des vices et mène à Dieu et à la vie éternelle.
C’est ce zèle que les moines pratiqueront
avec un très ardent amour.
(Règle de Saint Benoît 72,1-3)



La Règle de Saint Benoît…

RB 26,1-2 (Ceux qui sans la permission se joignent aux excommuniés)

¹Si un frère, sans la permission de l'abbé, ose se joindre, en quelque manière que ce soit, à un frère excommunié, ou lui parler, ou lui faire une commission, ²il subira le même peine de l'excommunication.








… pour chaque jour

Qui opprime le faible le rend fort, qui donne au riche se rend pauvre !
Tends l’oreille, écoute les paroles des sages, que ton cœur s’attache à mon savoir : tu prendras plaisir à garder en toi ces paroles, toutes prêtes à venir sur tes lèvres.
Pour que ta confiance soit dans le Seigneur, je vais t’instruire aujourd’hui, toi aussi.
N’ai-je pas écrit pour toi trente chapitres pleins de conseils et de science, afin que tu reconnaisses la parole vraie, que tu fasses un rapport sûr à celui qui t’envoie ?
Ne profite pas de la faiblesse du faible
, n’écrase pas le pauvre au tribunal, car le Seigneur plaidera leur cause, il ravira la vie de leurs ravisseurs. 

(Proverbes 22,16-23 – La Bible – AELF)







 2 juillet

S’empresser de donner réponse avec une charité fervente.
(Règle de Saint Benoît 66,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 25,1-6 (Les fautes graves)

¹Le frère coupable d'une faute grave sera privé tout à la fois de la table commune et de l'oratoire. ²Aucun frère n'aura avec lui ni relation ni entretien. ³Il restera seul à l'ouvrage qui lui est enjoint, demeurant ainsi dans le deuil de la pénitence, et méditant cette sentence terrible de l'Apôtre : « Un tel homme a été livré à la mort de la chair, afin que son esprit soit sauvé au jour du Seigneur. » Il prendra seul son repas, suivant la mesure et à l'heure que l'abbé aura jugées opportunes; Ceux qui passent ne le béniront point, ni la nourriture qui lui est servie.



… pour chaque jour

Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

(Matthieu 9,10-13 – La Bible – AELF)