10 octobre
Désirer
la vie éternelle de toute l’ardeur de l’esprit.
(Règle de Saint Benoît 4,46)
(Règle de Saint Benoît 4,46)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 7,62-70 (L'humilité)
⁶²Voici le douzième degré d'humilité: le moine non seulement possède
cette vertu dans son cœur, mais encore la manifeste au dehors par son attitude. ⁶³À l'Œuvre de Dieu, à l'oratoire, dans le monastère, au jardin, en chemin,
aux champs, qu'il soit assis, en marche ou debout, il aura toujours la tête
inclinée, le regard fixé à terre ⁶⁴se sentant à toute heure chargé de ses
péchés, il se voit déjà traduit devant le tribunal redoutable de Dieu, ⁶⁵et
répète toujours dans son cœur ce que le publicain de l'Evangile disait, les
yeux fixés à terre: « Seigneur, je ne suis pas digne, moi, pécheur, de
lever les yeux vers le ciel »; ⁶⁶et encore avec le Prophète: « Je me
tiens courbé et humilié de toute manière. » ⁶⁷Après avoir gravi tous ces degrés
d'humilité, le moine parviendra bientôt à cet amour de Dieu, qui, devenu
parfait, bannit la crainte. ⁶⁸Grâce à cet amour, il accomplira sans peine,
comme naturellement et par habitude, ce qu'auparavant il n'observait qu'avec
frayeur. ⁶⁹Il n'agira plus sous la menace de l'enfer, mais par amour du
Christ, par l'accoutumance même du bien et par l'attrait des vertus. ⁷⁰Voilà
ce que le Seigneur daignera manifester dans son serviteur, purifié de ses
défauts et de ses péchés, grâce à l'Esprit-Saint.
…
pour chaque jour
C’est le précepte même du Sauveur qui nous invite à cette ressemblance
avec le Père : « Soyez parfaits, dit-il, comme votre Père céleste est
parfait. » (Mt 5,48) Dans les degrés inférieurs, l’amour du bien s’interrompt
quelquefois, lorsque la tiédeur, le contentement ou le plaisir viennent
détendre la vigueur de l’âme, et font perdre de vue, sur le moment, la crainte
de l’enfer ou le désir du bonheur futur. Ils constituent néanmoins comme des
échelons dans le progrès, un apprentissage.
Après avoir évité le vice, au commencement, par crainte du châtiment ou l’espoir de la récompense, il nous devient impossible de passer au degré de la charité : « Il n’y a pas de crainte dans l’amour, mais l’amour bannit la crainte : car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. Nous donc aimons Dieu, parce qu’il nous a aimés le premier. » (I Jn 4,18-19) Nul autre chemin, pour nous élever à la perfection véritable : comme Dieu nous a aimés le premier sans égard à rien d’autre que notre salut, ainsi devons-nous l’aimer uniquement pour son amour.
Efforçons-nous donc avec une ardeur entière de monter de la crainte à l’espérance, de l’espérance à la charité de Dieu et à l’amour des vertus. Émigrons vers l’affection du bien pour lui-même, et demeurons-y attachés immuablement, autant qu’il est possible à la nature humaine.
Après avoir évité le vice, au commencement, par crainte du châtiment ou l’espoir de la récompense, il nous devient impossible de passer au degré de la charité : « Il n’y a pas de crainte dans l’amour, mais l’amour bannit la crainte : car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. Nous donc aimons Dieu, parce qu’il nous a aimés le premier. » (I Jn 4,18-19) Nul autre chemin, pour nous élever à la perfection véritable : comme Dieu nous a aimés le premier sans égard à rien d’autre que notre salut, ainsi devons-nous l’aimer uniquement pour son amour.
Efforçons-nous donc avec une ardeur entière de monter de la crainte à l’espérance, de l’espérance à la charité de Dieu et à l’amour des vertus. Émigrons vers l’affection du bien pour lui-même, et demeurons-y attachés immuablement, autant qu’il est possible à la nature humaine.
(SAINT JEAN CASSIEN [°360 – 435], De la
perfection, chap. VII, SC 54, [Conférences VIII-XVII, trad. E. Pichery, éd.
du Cerf, 1958, p. 107])


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