18 juillet
Montrer tout ce qui est bon
et saint
par des actes plus encore
que par des paroles.
(Règle de Saint Benoît
2,12)
RB 39,1-11 (La mesure
de la nourriture)
¹Il suffit, nous
semble-t-il, pour le repas quotidien - qu'il ait lieu à la sixième heure ou à
la neuvième - à toutes les tables, de deux mets cuits, à cause des infirmités
diverses. ²Ainsi celui qui ne pourra s'accommoder d'un mets pourra manger
l'autre. ³Deux mets cuits devront donc suffire à tous les frères. De plus,
s'il se trouve des fruits ou des légumes frais, on ajoutera un troisième plat. ⁴Une livre de pain, à bon poids, sera suffisante pour la journée, soit qu'il
n'y ait qu'un repas, soit qu'il y ait dîner et souper. ⁵Si l'on doit souper,
le cellérier réservera un tiers de cette livre de pain pour la servir alors. ⁶S'il arrive que les frères ont travaillé plus qu'à l'ordinaire, l'abbé pourra,
s'il le juge opportun, ajouter encore quelque chose, ⁷pourvu qu'on évite tout
excès et que jamais un moine ne soit surpris par l'indigestion. ⁸Rien, en
effet, n'est aussi contraire à tout chrétien que l'excès de table, ⁹comme dit
Notre-Seigneur: « Prenez garde que vos cœurs ne s'appesantissent par
l'excès. » ¹⁰Aux enfants on ne servira pas la même quantité de
nourriture, mais une plus petite qu'aux adultes, en gardant la sobriété en
tout. ¹¹Mais tous s'abstiendront absolument de la chair des quadrupèdes,
excepté les malades très affaiblis.
... pour chaque jour
Saint Benoît ne veut
pas que ses fils soient entièrement engloutis par les nécessités immédiates,
‘mangés’ par ce qu’ils mangent. En tant que chrétiens, il faut qu’ils
conservent toujours une distance par rapport à ce qui risque de les dévorer. À
trop poursuivre la satisfaction de leurs besoin, même vitaux, ils risquent d’y
perdre l’essentiel : la rencontre avec le Christ vivant. Comme le grain
tombé dans les épines, « étouffé par les soucis et les plaisirs de la
vie » (Luc 8,14), ils courent le danger de ne jamais arriver à
maturité. Le moine se définit par sa vigilance, son écoute, son attention à
Dieu dans la prière. Les tracas quotidiens ne doivent pas l’encombrer
totalement. À l’abbé de veiller à procurer à tous la satisfaction de leurs
besoins légitimes. Aux frères de ne jamais en abuser. Chacun porte et doit
assumer sa propre responsabilité.
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p. 31-32.)
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